Climatisation, ventilation  : Comment l'américain UTC réorganise la CIAT

UTC, puissant et discret conglomérat outre-Atlantique, ayant pris possession en janvier 2015 de la compagnie basée à Culoz (Ain), estime être au milieu du gué du processus de transformation. Il annonce avoir déjà investi près de 40 millions d'euros en incluant des dépenses effectuées sur son site historique (Carrier) de Montluel dans le même département.

La CIAT à Culoz, dans l'Ain : un "centre d'excellence" inauguré le 27 octobre remplace un des anciens bâtiments industriels. Dans ces locaux flambants neufs sont conçus et testés les nouveaux produits dédiés aux systèmes de traitement de l'air telle la "New CTA", plus technologique que la génération précédente.

Depuis l'acquisition de cette ETI familiale, le 5 janvier 2015, le conglomérat américain UTC (United Technologies Corp) dit avoir investi 7 millions pour la R&D et 32 millions dans l'outil industriel. Cette somme a été injectée pour l'essentiel à Culoz. Elle inclut aussi des dépenses effectuées dans son entité historique Carrier de Montluel, également dans l'Ain.

La concurrence commerciale subsiste

Si les deux marques ont été conservées en restant concurrentes au niveau commercial avec leur réseau propre, les deux implantations industrielles de Culoz et Montluel fonctionnent désormais en symbiose. Chacune a été spécialisée : Culoz se consacrant au traitement de l'air (centrales, ventilo convecteurs, échangeurs thermiques) et Montluel à la climatisation (groupes d'eau glacée et pompes à chaleur).

La même répartition prévaut pour la recherche et le développement. D'ailleurs Didier Da Costa, président d'UTC Climate, Controls & Security Europe sis à Montluel, parle "d'un seul campus R&D réunissant 230 ingénieurs", sans préciser la ventilation. Attirer de jeunes ingénieurs à Culoz n'est pas facile sauf à convaincre les amateurs de ski, en vantant la proximité des sommets neigeux.

100 ouvriers changent de métier

Au total les effectifs du nouvel ensemble dans l'Ain s'élèvent à 1 500 personnes : 830 à Culoz et 670 à Montluel.

"Il n'y a pas eu de plan social mais des départs", rapporte le président sans les quantifier.

Seules trois personnes de l'ancien comité de direction de la CIAT sont toujours là. Et le site de Culoz est désormais dirigé par Nicolas Chouteau. La réorganisation a été mise en œuvre dès le 6 janvier 2015, aux dires de Didier Da Costa.

"Nous sommes aujourd'hui au milieu du gué de la transformation avec 20 mois de travail encore devant nous et d'autres investissements", insiste le président.

Le chantier entre dans la phase délicate de l'accompagnement des salariés de la production vers la polyvalence. Une centaine d'entre eux devra changer de métier : de câbleurs en soudeurs, etc...

"Nous allons essayer de proposer deux ou trois postes à chacun", met-il en avant.

Restructuration industrielle

Didier Da Costa qualifie de vrai challenge la fermeture en six mois (finalisée en juin 2015) des deux usines CIAT de Serrières-Chautagne, en Savoie et Belley, dans l'Ain.

"Les salariés ont été reclassés", indique Didier Da Costa.

Toujours est-il que ces mesures et d'autres étaient inscrites dans le plan Challenge 2015 élaboré du temps où CIAT appartenait à la famille fondatrice Falconnier (54 %) et à Somfy Participations (46 %) arrivé en 2008.

 "Nous avons repris toutes les bonnes idées du plan. Nous avons mis les moyens pour les exécuter et les accélérer", reconnait Didier Da Costa.

Climat social serein

Comment les syndicats réagissent-ils ?

"Ils essayent de nous challenger au niveau de la méthode et du rythme. Mais ils sont conscients que cette transformation est nécessaire", poursuit le président.

"Cela se passe bien et le climat social est bon", témoigne un syndicaliste d'une mouvance modérée. Impliqué dans la gestion de production, il qualifie de très structurant "l'outil d'amélioration continue de l'organisation du travail développé par le groupe à l'échelle mondiale et déployé à Culoz". L'objectif est évidemment d'accroître la rentabilité pour l'amener au niveau des ratios du groupe.

Internalisations et délocalisations

Didier Da Costa explique encore que des fabrications jusque là sous-traitées par Carrier ont été internalisées à Culoz : tôlerie ou peinture de pièces. Une chaîne de peinture a été ainsi installée.

"La production faite en France implique de la valeur ajoutée", confirme-t-il.

Certaines activités n'obéissant pas à cet impératif ont été transférées dans l'usine tchèque. L'unité espagnole de Ciat livre l'Espagne et l'Afrique. La petite unité chinoise a été "consolidée au sein du site local de UTC".


UTC Climate, Controls & Sécurity en Europe
5 300 collaborateurs
11 sites
7 centres d'excellence dont 3 en France (Montuel, Culoz et Vence)
Chiffre d'affaires européen : non divulgué
Taux d'exportation à partir de la France : 71 %
197 200 collaborateurs
56,5 milliards $ de CA au niveau monde
3,9 milliards d'investissement en R&D

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Commentaires 2
à écrit le 03/11/2016 à 13:24
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Bonjour, le syndicat CGT CIAT déclare que ses deux années passées n'ont pas été sans conséquence sur la qualité de vie au travail (BURN OUT) dans certains secteurs. la reconvertion professionnelle a été difficile; les salariés sont passés d'une ent...

à écrit le 30/10/2016 à 16:18
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tout est beau dans le monde merveilleux d'UTC mais combien de burn out à Culoz, de transaction pour faire partir les personnes, de départ en retraite non remplacé, et encore mieux à des collègues à 5 et 7 ans de la retraite ils leurs demandent de pa...

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