ArcelorMittal pourrait céder sa filiale Solustil à des Italiens

La société Solustil, filiale d'ArcelorMittal, pourrait tomber dans le giron de groupes italiens. Le géant sidérurgique deviendrait alors minoritaire au capital. Mais avant cette opération, la CFDT demande des garanties. Des débrayages se dérouleront ce jeudi 9 juin sur tous les sites de l'entreprise. Cinq d'entre eux se situent en Rhône-Alpes. L'entreprise emploie 661 salariés en France.

Depuis plusieurs mois, le géant de la sidérurgie envisage de se séparer de sa filiale Solustil, spécialisée dans la tôlerie industrielle. Mais avant toute opération, la Confédération française démocratique du travail (CFDT) demande des garanties.

Les nouveaux actionnaires majoritaires pourraient en effet être italiens. "Nous demandons qu'ArcelorMittal soit garant pendant 24 mois en cas de PSE, car les industriels italiens n'ont pas les mêmes moyens", indique notamment le syndicat dans un communiqué. L'ensemble des salariés devrait prendre part à des débrayages ce jeudi 9 juin, entre 11h et 15h. Un premier débrayage a déjà eu lieu ce lundi 6 juin.

Neuf sites en France, cinq en Rhône-Alpes

Spécialisée dans la tôlerie industrielle, la société Solustil emploie aujourd'hui près de 660 salariés sur 9 sites de l'Hexagone. Cinq d'entre eux sont situés en Rhône-Alpes, à savoir Montélier (Drôme), Vaulx-en-Velin, Arnas (Rhône), Trévoux, La Boisse (Ain). Les autres sites français sont implantés à Biars-sur-Cère (Lot), Héricourt (Haute-Saône), Ancenis et Châteaubriant (Loire-Atlantique). Un autre site est quant à lui en Pologne et réunit près de 120 salariés.

D'après nos informations, ArcelorMittal souhaiterait créer deux joint-ventures (JV Cellino et JV CLN). Les sites industriels devraient dès lors être séparés. Pour réaliser cette opération, le géant sidérurgique devrait toutefois mettre la main à la poche et dépenser entre 50 et 60 millions d'euros. Mais à terme, il devrait bel et bien se désengager de sa filiale, au profit des groupes italiens Cellino et CLN. Il devrait ainsi céder 65 % du capital de JV Cellino et 51% du capital en ce qui concerne JV CLN. Des négociations exclusives sont actuellement engagées.

Chiffre d'affaires en baisse, des pertes qui augmentent

Cette cession n'apparaît pas être une surprise pour les salariés.Il faut dire que Solustil n'est pas rentable depuis plusieurs années. Par ailleurs, la filiale n'est pas le cœur de métier d'ArcelorMittal, un groupe que l'on sait aussi endetté.

"Ils nous ont rachetés en 2008, nous étions alors 1 200 salariés. Ils ne sont pas arrivés à nous faire fonctionner, même s'ils ont vendu plusieurs sites. Le dernier en date est celui d'Herbault (Loir-et-Cher), avec ses 27 salariés. Mais il y avait aussi un site en Egypte, etc.", souligne l'un d'entre eux.

D'après une source syndicale, le chiffre d'affaires s'est réduit en même temps que la masse salariale. "En 2013, nous avions 108 millions d'euros de chiffre d'affaires (7 millions de pertes), 89 millions en 2014 (10 millions de pertes) et 88,5 millions en 2015 (11,5 millions de pertes)", indique-t-on notamment.

Des réunions ont déjà eu lieu avec les repreneurs. Pour autant, ces derniers n'auraient pas communiqué sur leur stratégie ou encore les mesures sociales qui pourraient être mises en place dès le changement d'actionnaires. "Il n'y a aucune perspective. Ils nous ont dit d'attendre les commandes. ArcelorMittal sait proposer des mesures dans le cadre de plan social. Nous voulons en bénéficier", explique-t-on également.

ArcelorMittal se recentre sur la production d'acier

Contacté par Acteurs de l'économie/La Tribune, le président d'ArcelorMittal France Philippe Darmayan, comprend l'inquiétude des salariés. Ses équipes essaient d'ailleurs de les rassurer lors de réunions. Pour autant, le géant sidérurgique se doit désormais de se concentrer sur ses activités.

"Nous n'avons pas suffisamment d'argent pour toutes nos divisions. Il faut se recentrer sur notre corps business. Notre métier est la production d'acier, non la transformation. Nous connaissons le repreneur. Il sera capable de redresser cette entreprise", déclare-t-il.

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Commentaire 1
à écrit le 08/06/2016 à 15:41
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Philippe Darmayan a beaucoup d'expériences, il a été des fossoyeurs de Péchiney avec un certain Philippe Varin !!! Ce sont des x mines symboles des bons à rien mauvais à tout dans toutes leurs splendeurs, des tueurs industriels

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