Les deux derniers fabricants français de carrelage font cause commune

Le rhônalpin Cérabati et le nordiste Desvres se rapprochent pour créer un groupe totalisant 350 personnes et 70 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Image d'illustration

Dans un secteur où les usines ont été fermées une à une durant ces 20 dernières années, Adamo Screnci a bien l'intention de stopper l'hémorragie.

« Alors qu'elle a un savoir faire dans ce domaine, la France importe 90 % du carrelage qu'elle utilise, principalement d'Italie et d'Espagne. Faute de parvenir à maintenir de l'industrie dans notre pays, cette expertise est partie. Notre idée est donc de capitaliser sur le savoir faire des derniers acteurs nationaux de la production de carrelage pour reconstruire un groupe », ambitionne le directeur général du Groupe Cérabati.

Le défi sera relevé en s'alliant avec Desvres, jusque là concurrent de Cérabati. Cette union s'incarnera d'ici quelques jours, par la création d'une holding détenue majoritairement par Dorcas, actionnaire de Cérabati et Koramic, propriétaire de Desvres.

Investir dans l'outil de production et le design

Ensemble, ces deux acteurs nationaux du carrelage représentent 350 personnes et un chiffre d'affaires de plus de 70 millions d'euros. Dans la corbeille de la mariée, Cerabati, dont le siège est à Lyon, apporte une usine implantée à Paulhaguet en Haute-Loire et une autre à Forbach, en Moselle (détenue en direct par son actionnaire Dorcas) et Desvres, une unité de production dans le Nord.

« Les deux groupes étaient en difficultés, pour autant ils ont continué à investir, mais il faudra réaliser d'autres investissements dans l'outil de production », confesse Adamo Screnci, qui se donne le temps d'analyser précisément les forces et faiblesses de chaque site pour voir si certaines activités peuvent être mutualisées.

En attendant, le patron du nouvel ensemble met l'accent sur le lancement de nouvelles gammes. « Nous avons déjà monté une équipe dédiée au design. Nous souhaitons créer une identité française qui ne sera pas inspirée de celle des Italiens. Nous entendons capitaliser sur le made in France », explique Adamo Screnci.

Priorité au marché français

S'il souhaite mettre en avant le savoir-faire national, c'est parce que le marché français est sa priorité. « Nous sommes présents en Belgique et en Afrique du Nord, mais cela représente très peu de ventes et ce n'est pas mon fer de lance pour l'instant », tranche le DG.

Comme les gammes de produits, l'organisation commerciale est amenée à évoluer. Actuellement, la nouvelle entité est à la tête de six marques, commercialisées dans plus de 3 000 points de vente, des enseignes de bricolage aux distributeurs indépendants. A terme, Adamo Screnci n'exclut pas de devoir repositionner certaines marques, voir d'en supprimer. Celui qui se donne encore quelques mois pour peaufiner sa stratégie ambitionne au final de pouvoir maintenir l'ensemble des 350 emplois du groupe, voire d'en créer de nouveau et ce, en démontrant que l'industrie a encore de l'avenir en France.

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