Comment l'accélérateur Bpifrance tire la croissance des PME

La deuxième promotion du dispositif lancé par Bpifrance il y a un an porte à 120 le nombre des PME accompagnées dans toute la France. Pour démultiplier la démarche, des accélérateurs régionaux commencent à voir le jour ou sont en gestation comme en Auvergne Rhône-Alpes.

Il y a les startups de la French Tech, souvent médiatisées et accompagnées. Mais il y a aussi des PME qui n'ont pas de complexes à avoir par rapport à leurs benjamines."Il faut trouver la marque ombrelle qui représentera ces PME françaises. Une fabtech qui va héberger la French Tech", a lancé Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, banque publique organisatrice des 2es rencontres de la Niaque, le 20 janvier, à Lyon. Ils étaient plus de 400 à avoir répondu à cette invitation à l'Astroballe, la salle de basket de l'Asvel.

Croissance à deux chiffres

Sur le podium est venue témoigner une dizaine de patrons de PME, enthousiastes, et bénéficiant d'un accompagnement sur-mesure de 24 mois par l'accélérateur animé par BpiFrance et lancé l'an dernier.

Les 60 entreprises de la deuxième promotion viennent d'être sélectionnées sur tout le territoire français et s'ajoutent au contingent de la première promotion, de même taille. Ces 120 sociétés ont été choisies parmi les 3 000 clients de la banque labellisés Excellence. Pour démultiplier le mouvement, des accélérateurs PME régionaux ont déjà vu le jour ou sont en gestation comme en Auvergne Rhône-Alpes.

Le diagnostic, au cœur de la démarche

"Une croissance à deux chiffres, c'est possible pour une PME", confirme Fanny Letier, membre du comité exécutif de Bpifrance et responsable du coaching des PME. La croissance est précisément un des critères qui comptent pour être éligibles à l'accélérateur.

Les soixante premières sociétés ont affiché une hausse moyenne de 15 % de leur chiffre d'affaires entre 2010 et 2014, selon les chiffres de l'Insee. Et une augmentation moyenne de 8,5 % de leurs effectifs en 2014. Tout commence par un diagnostic à 360°, présenté comme le cœur de la démarche qui coûte 30 000 euros, dont la moitié seulement à la charge de l'entreprise.

Gouvernance et délégation

Il ressort des diagnostics que "les PME ont un travail à faire sur la gouvernance et la délégation de pouvoirs lorsqu'elles changent de taille", analyse Fanny Letier.

L'autre constat touche au développement des ventes :

"Les entreprises françaises perdent des appels d'offres, face notamment aux allemandes, parce qu'elles n'ont pas été suffisamment convaincantes."

Troisième point : "La révolution digitale, qui aide à changer d'échelle", poursuit la représentante de Bpifrance.

Airbus et ses fournisseurs PME

Les grands groupes sont entrés dans la boucle du dispositif à travers le partenariat conclu entre la banque publique et l'association Pacte PME.

"30 % des fournisseurs d'Airbus sont des PME françaises qui nous aident à relever notre challenge. Nous achetons deux fois plus à ces entreprises françaises qu'à leurs homologues allemandes", a assuré Albert Varenne, médiateur des relations interentreprises et de la sous-traitance chez l'avionneur européen.

Pharmacos parrainé par Sanofi

De son côté, Thibaut Nahon, à la tête de Pharmacos, société d'ingénierie dans le domaine des sciences de la vie, basée à Brignais (Rhône), s'est félicité du contrat cadre signé début 2015 avec Sanofi via le Pacte PME. Il s'est ainsi ouvert, entre autres, les portes des différents sites du groupe en France mais aussi en Belgique et aux Etats-Unis.

De quoi booster son activité et procéder à 12 recrutements ces douze derniers mois portant ses effectifs à 32. Des embauches facilitées par les subventions apportées par Sanofi et l'accès à sa CVTech.

JBT dans la cour des ETI

Que des PME deviennent des ETI fait partie des objectifs de l'accélérateur. Dirigé par Maryse Eyssautier, le plasturgiste jurassien JBT, disposant depuis 2014 d'une implantation à Brindas (Rhône), a franchi le pas en mai dernier en achetant l'entreprise hongroise Kaona Plastic.

De 20 millions d'euros en 2005, année de la conquête de l'international, son chiffre d'affaires s'est hissé à 60 millions réalisés avec 650 collaborateurs. "L'accélérateur de PME, ce n'est que du bonheur", s'est émerveillée la patronne ayant succédé à son père il y a dix ans. Peut-être enchaînera-t-elle avec l'accélérateur ETI dont la création a été annoncée en octobre dernier.

Douze PME de la nouvelle région Auvergne Rhône-Alpes ont obtenu leur ticket d'entrée dans l'accélérateur : Adduxi, Alphi, ATS Développement, BabyMoov, ECM Technologies, Fermob, Greentech, Hydrokarst, Leygatech, Loyalty Company, RYB SA et Sorhea.

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