Loi Macron : Iveco Bus attend les retombées

Dans le cadre de la libéralisation des liaisons nationales par autocar, le ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron se déplacera ce lundi en milieu de matinée à Annonay (Ardèche), sur le site de production d'Iveco Bus (groupe CNH Industrial). Il faut dire que le dernier constructeur d'autocars en France compte profiter de la Loi Macron. Mais pour l'heure, les commandes seraient encore timides.
Le modèle Magelys aux couleurs Starshipper, utilisé pour les nouvelles lignes d’autocars.

Article édité le 21/09/2015 à 8h53/Actualisé à 15h07&21h15

Le transport par autocar ouvert à la concurrence grâce à la loi Macron nourrit les espoirs des professionnels du secteur. Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron devrait dresser un premier bilan de la libéralisation du secteur des autocars. A Annonay, en Ardèche, le constructeur Iveco Bus (groupe CNH Industrial) compte bien en profiter. Mais pour Philippe Grand, le directeur des affaires publiques de la société, les commandes sont encore "timides".

Pas encore de grand boum

"Des actions commerciales sont en cours. Mais pour le moment, il n'y a pas encore de grand boum. Les clients utilisent encore les véhicules qui composent leur flotte existante", souligne-t-il.

En attendant les effets concrets de la loi Macron, la production de l'entreprise reste déjà bien orientée. Iveco Bus a notamment remporté plusieurs commandes importantes l'an dernier, notamment avec l'Azerbaidjan et la RATP. Environ 1 200 personnes sont employées à Annonay, et 900 en tant qu'intérimaires. L'entreprise fait, par ailleurs, appel à plus de 250 fournisseurs et sous-traitants français. Les cadences pourraient être augmentées, si nécessaire, pour répondre à de nouvelles demandes.

Lors du déplacement d'Emmanuel Macron, ce lundi 21 septembre, la société ardéchoise a indiqué qu'un peu plus de 300 autocars seraient fabriqués à la fin de l'année, soit une augmentation de l'ordre de 15 % par rapport à l'année passée. Sur les trois dernières années, 300 emplois ont été pérennisés et 50 autres le seront d'ici décembre. Le ministre a par ailleurs mis à l'honneur ce savoir-faire industriel et confirmé l'intérêt d'acheter des produits de proximité. Ainsi, c'est en sa présence qu'une commande de trois Magelys a été signée par la société APS (Autocars des Pays de Savoie) pour le compte de Flixbus France, filiale de la société allemande Flixbus. Les Courriers Rhodaniens, exploitant des lignes longues distances sous la marque Starshipper du réseau Reunir, se sont quant à eux vus remettre les clés d'un de leurs cinq nouveaux autocars.

APS Iveco Bus

APS (Autocars des Pays de Savoie) passe commande des trois premiers Magelys pour le compte de FlixBus France.

Le Magelys, autocar international de l'année

La société a plusieurs atouts pour se distinguer de ses concurrents, en premier lieu son dernier né, le Magelys. Fabriqué sur le site de production d'Annonay, il vient d'ailleurs d'être sacré autocar international de l'année 2016 par un jury d'experts. La reconnaissance d'un savoir-faire, qui plus est français, le véhicule bénéficiant du label OFG (Origine France garantie). Un véhicule qui selon Philippe Grand est idéal pour les longues distances :

"Il y a le design, le confort à bord, les tablettes, des ports USB, la connectivité, tout pour rendre un long voyage agréable. La motorisation est optimisée et le rapport qualité/prix est particulièrement intéressant, au plus juste".

La concurrence s'annonce rude

La concurrence s'annonce rude avec les autres constructeurs européens comme Scania, Man ou Daimler. Ce dernier est d'ailleurs actionnaire de l'opérateur Flixbus. Philippe Grand veut ainsi insister sur la sécurité. Le Magelys, autocar à un étage, est conforme au règlement R. 66 de Genève auquel tous les autocars doivent répondre. L'environnement du véhicule est ainsi sécurisé en cas de renversement. Un argument de taille donc pour les transporteurs. Une mesure qui ne concernerait toutefois pas les cars à double-étage. Le dirigeant espère ainsi que ceux-ci ne vont pas envahir le marché, ne garantissant en rien la structure.

Dernier bon point pour Iveco Bus : l'engagement environnemental. La société ardéchoise est en effet leader en matière d'autobus à faibles émissions grâce à trois technologies spécifiques : motorisations Euro VI exclusive "HI-SCR", gaz naturel et propulsion hybride électrique. Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, les autocars concernés par ce type de lignes aurait du dès 2016 se conformer à la norme Euro VI (entrée en vigueur en janvier 2014). Mais ces derniers jours, la situation semble cependant avoir évolué. L'échéance aurait été repoussée à une date ultérieure. Un élément qui n'est ainsi plus déterminant à court terme pour générer des commandes.

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Commentaire 1
à écrit le 21/09/2015 à 11:00
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Normal qu'Iveco n'en profite pas puisque les cars achetés par Transdev par exemple sont fabriqués en Chine...

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