Michelin sauve son site de Roanne

Un pacte signé par la direction de Michelin et les représentants du personnel prévoit 80 millions d'euros d'investissement d'ici à 2019. L'unité roannaise sera spécialisée dans les pneumatiques "premium".
Le site de Roanne est fragilisé en raison d'un déficit de compétitivité.

Le site Michelin de Roanne (Loire) a échappé de justesse à une lourde restructuration. Mardi, la direction et les représentants du personnel (Sud, CFDT, CGC) ont signé un « pacte d'avenir » qui repositionne l'unité de 850 salariés sur le créneau des pneumatiques ultra hautes performances (19, 20, 21 pouces). Un marché qui progresse chaque année de 10 % au niveau mondial.

3,8 millions de pneus produits

Actuellement, l'unité roannaise produit chaque année 3,8 millions de pneumatiques, dont les deux tiers sont des 16 et 17 pouces, un segment de marché hautement concurrentiel.

« Le site de Roanne était en péril à cause de son déficit de compétitivité », souligne Thierry Chiche, directeur de la ligne produit tourisme camionnette du groupe Michelin.

Le pacte prévoit l'injection d'au moins 80 millions d'euros dans la reconfiguration industrielle du site et de deux millions d'euros supplémentaires dans l'amélioration de la qualité de vie au travail. Le programme d'investissement s'échelonne jusqu'en 2019. Il permettra l'aménagement des bâtiments et la mise en œuvre progressive du procédé de fabrication C3M, propre à Michelin. Une évolution qui nécessitera la mise en place d'un plan de formation portant sur plusieurs centaines de salariés.

« La foudre serait tombée »

Côté emploi, les représentants des salariés ont obtenu qu'il n'y ait ni licenciements secs, ni pertes de salaire, pendant la durée du pacte. En revanche, le non-remplacement des départs à la retraite devrait permettre de ramener l'effectif à 720 équivalents temps plein. « Nous pourrons envisager de nouvelles créations d'emploi après 2019 », souligne Eric Percie du Sert, directeur du site.

L'élaboration du pacte d'avenir du site Michelin de Roanne est le fruit d'une longue négociation entre la direction et les représentants des salariés. Ces derniers avaient tiré la sonnette d'alarme début 2014, craignant à terme une disparition du site.

« Si on n'avait pas bougé, la foudre serait tombée », estime Jean-Daniel Béal (CFDT).

Jérôme Lorton (Sud) confirme : « Le site de Roanne était voué à l'échec, car c'est une petite usine ». Le groupe Michelin possède 16 unités de production en France et fabrique 170 millions de pneumatiques par an.

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