Areva : de vives inquiétudes dans la Drôme

Le leader mondial du nucléaire, va mal. Areva a annoncé mercredi 4,8 milliards d'euros de pertes lors de la présentation de ses résultats annuels 2014. Cette situation plonge les salariés dans l'incertitude notamment dans la Drôme, où l'entreprise emploie près de 3 350 personnes.
Areva compte deux sites dans la Drôme : l'un à Romans-sur-Isère, l'autre au Tricastin.

La direction du groupe Areva a annoncé mercredi  de lourdes pertes lors de la présentation de ses résultats annuels, à hauteur de 4,834 milliards d'euros (contre un montant négatif de 494 millions d'euros en 2013). Des chiffres liés à "de mauvaises décisions, une déficience dans la gestion de certains projets et un manque d'adaptation à l'évolution des marchés après l'accident de Fukushima", selon Philippe Varin, président du conseil d'administration d'Areva. Afin de redresser les comptes de l'entreprise, celle-ci va mettre en œuvre un "plan de compétitivité" visant à atteindre 1 milliard d'euros d'économies d'ici 2017.

Des débrayages sur le site de Tricastin

Le groupe Areva va établir dans les prochains mois une feuille de route stratégique autour de trois objectifs : la refonte du partenariat avec EDF, le développement renforcé de la présence de la société en Chine mais aussi un recentrage stratégique sur les compétences nucléaires. Dans son plan de financement 2015-2017, Areva prévoit ainsi un programme de cessions d'actifs d'un montant supérieur à celui annoncé le 7 octobre 2014. A cette date, Areva prévoyait déjà la cession d'activités non stratégiques ou de participations minoritaires dans des projets pour un montant minimum de 450 millions d'euros d'ici à fin 2016.

Au Tricastin, on redoute donc depuis plusieurs semaines une crise d'austérité, la suppression d'emplois mais aussi la vente de certaines filiales présentes sur le site (logistique, décontamination, etc.). Les salariés ont d'ailleurs déjà participé à des débrayages afin de manifester leur inquiétude quant au devenir de leur entreprise. Cette situation est également une mauvaise nouvelle pour les sous-traitants et pourrait fragiliser l'ensemble du sud du département. En décembre 2012, l'Insee estimait que l'activité des sites du Tricastin (Drôme, Vaucluse) et de Marcoule (Gard) générait au total près de 19 000 emplois et faisait vivre environ 50 000 personnes. L'institut notait également la spécificité industrielle liée au développement des activités nucléaires sur ces territoires.

Le plan des 100 millions maintenu à Romans

Le groupe Areva va également sélectionner ses investissements pour les maintenir à 3 milliards d'euros, pour la période 2015-2017 (contre 4,6 milliards d'euros entre 2012 et 2014). Priorité sera donnée à la sûreté, sécurité et maintenance des installations ainsi qu'à l'achèvement des investissements engagés dans les projets stratégiques du groupe. Le site FBFC, implanté à Romans-sur-Isère et spécialisé dans la fabrication d'assemblages de combustibles nucléaires, bénéficie sur 5 ans d'un plan d'investissement de 100 millions d'euros. D'après Gilles Crest, responsable de la communication du site, il ne sera pas être remis en cause. Près de 45% des actions ont déjà été engagées. Au-delà des questions de sûreté, ce programme prévoit aussi le renforcement des équipes (recrutement de 7 ingénieurs d'ores et déjà effectif) ainsi que la mise en place de formations.

A la CGT, on craint toutefois des suppressions d'emplois, des départs en retraite non remplacés, des pertes de compétences ainsi que la remise en cause d'acquis sociaux. Le syndicat restera vigilant quant aux restrictions budgétaires et déplore par ailleurs que les salariés soient obligés de "payer de mauvais choix industriels". La feuille de route stratégique du groupe doit être présentée aux instances du personnel dans les prochains jours. Une réunion avait d'ailleurs lieu ce jeudi après-midi sur le site romanais. L'avenir de chaque site n'est pour le moment pas connu. La direction du groupe Areva et les organisations syndicales entreront dès la fin du mois dans une phase de concertation, afin de se pencher ensemble sur un "projet d'accord-cadre ou d'accord de méthode relatif à l'emploi, aux rémunérations, et au temps de travail".

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Commentaires 2
à écrit le 07/03/2015 à 8:36
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" payer de mauvais choix industriel " c'est une phrase poli !!!!! et qui s'en ai mis dans les fouilles???

le 04/03/2016 à 13:14
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Bouygues et Schneider ont pris le morceau intéressant avec l'aide de politique véreux, et le reste d'Areva coule depuis....

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