L'innovation, fer de lance de l'industrie rhônalpine

Avec plus d'une dizaine de pôles de compétitivité et des entreprises créatives, l'industrie rhônalpine mise sur l'innovation, face aux défis de l'économie de demain, Le premier forum des projets industriels se tient ce jeudi à Lyon et planche sur « l'Industrie 4.0 du futur ».

Le premier forum des projets industriels, qui se déroule ce jeudi à Lyon, organisé par l'Union des Industries et des métiers de la métallurgie (IUMM) rhodanienne explore des nouvelles pistes pour favoriser l'innovation dans ce domaine. Si celle-ci a toujours été au cœur de l'industrie, le changement de paradigme économique et mondial pousse les acteurs de la filière à redoubler d'efforts et à se structurer davantage.  « Avant, il y avait moins d'ouverture sur le monde, donc moins de concurrence. Désormais, si on veut se différencier, l'innovation doit être au cœur de la stratégie d'entreprise », explique Christophe Potet, directeur de l'entreprise WDB, spécialisée dans l'assistance technique dans le domaine nucléaire.

Clusters et pôles de compétitivité

Mais le domaine industriel rhônalpin est déjà dynamique dans ce secteur. Pour faire émerger des innovations, l'industrie régionale s'appuie sur une dizaine de clusters et pôles de compétitivité comme Automotive Cluster (automobile), Viaméca  (Mécanique),  aérospace cluster, où encore le Pôle nucléaire Bourgogne, qui réunit environ 150 adhérents, dont une grande majorité sont issus de l'Industrie régionale. « Les pôles permettent aux entreprises de travailler en réseau, en collectivité sur une même filière pour créer des nouveaux produits et de décrocher de nouveaux marchés qu'elles n'obtiendraient peut être pas toute seule, » explique Aurélien Barby, chargé des risques industriels à la Métallurgie rhodanienne. Mais le risque de concurrence entre ces entreprises qui travaillent ensemble sur le même secteur existe même si il est à relativiser.  « Les sociétés membres ont conscience de participer à un projet collectif », souligne Aurélien Barby.

La segmentation des pôles de compétitivité est par ailleurs un frein au dynamisme de ces clusters. « Ce n'est pas toujours simple pour nos entreprises de s'identifier à un pôle mono-filière quand elles sont diversifiées dans leurs activités », tempère Aurélien Barby.

Innovation interne

Les nouveaux produits ou processus de fabrication  se créent également au sein même des entreprises. C'est le cas de l'entreprise  WDB, pour laquelle EDF a décerné le label d'Unité technique opérationnelle (UTO). Depuis 2012, l'entreprise mobilise des ressources internes pour développer  des courants porteurs en ligne (CPL) à gros débit. « La fabrication de produits innovants et notre développement dans l'ingénierie nous a permis d'augmenter notre chiffre d'affaires et de passer de 20 à 50 salariés », explique le Directeur Christophe Potet.

Pour favoriser l'innovation, l'industrie rhônalpine veut renforcer les liens avec les centres de formation et écoles d'ingénieurs pour des nouvelles conventions, bien que de nombreuses existent déjà. « L'attractivité des jeunes diplômés pour les petites PME n'est pas toujours évidente », analyse Paul Rolland, président Rhône de l'UIMM. L'entreprise CNSE, installée dans le Beaujolais  a par exemple fait appel à un étudiant des mines de Saint-Etienne pour avancer sur la création d'un nouvel abri démontable dans le cadre du désamiantage de bâtiments.

« Usine de demain »

L'innovation passe également par des sources de financement. Au niveau national, l'UIMM a lancé en 2010 un fonds pour l'innovation dans l'Industrie, qui se décline sous forme de relais local. L'antenne Rhône est également une contre-garantie à l'UIMM national, qui permet des prêts plus importants. L'organisation souhaite également développer les prêts participatifs.

Pour faire le lien entre les innovations du siècle dernier dans l'Industrie et celles du monde de demain,  le forum des projets industriels organise une plénière autour de l'Industrie 4.0, celle du futur où les nouvelles technologies sont au cœur des processus de fabrications : Impression 3 D, robotisation, virtualisation. En animateur de conférence, 3 grands capitaines d'industrie lyonnais du siècle dernier, personnalisés par des acteurs, viendront alimenter le débat autour des spécialistes de l' « Usine du futur », comme Fives group ou Dassault system. Sous l'œil attentif de l'exposition sur la robotique industrielle organisée par le fleuron lyonnais de la filière, Innorobo.

L'UIMM rhôdanienne (700 adhérents, et représentant 2000 entreprises) souhaite donc se tourner vers les métiers de demain, sans oublier les professions traditionnelles, pour lesquelles la métallurgie a du mal à trouver la main d-œuvre nécessaire.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.