«  Culoz est indissociable de la CIAT », stipule le portail Internet de cette commune de l'Ain, de 3000 habitants. L'annonce, ce jeudi 24 juillet, de l'ouverture de négociations exclusives avec l'américain UTC (United Technologies Corporation) en vue de la vente de cette entreprise née en 1934, concerne donc de nombreuses familles de cette localité où elle emploie un peu plus de 1200 salariés.

UTC BIS finalisera l'acquisition à l'automne

« Plusieurs groupes industriels s'intéressaient à ce dossier. Le projet d'UTC nous a semblé le plus intéressant pour développer la marque CIAT et son réseau de distribution », assure Francis Guaitoli, dg de la Pme bressane. Il tient à préciser que cette acquisition, devant être finalisée en octobre ou novembre prochain, au terme des procédures réglementaires usuelles, est réalisée par UTC BIS, division Building & Industrial Systems, du conglomérat basé dans le Connecticut. Y aura t'il doublon avec le groupe Carrier, logé dans cette même branche et disposant d'une grande usine à Montluel, également dans l'Ain ?  « Carrier est et restera notre concurrent », certifie le dg. Cette opération « s'inscrit dans une stratégie globale de gains de parts de marché d'UTC BIS dans le Monde ». CIAT est ainsi appelé à conforter la position en Europe, Moyen-Orient et Afrique de ce leader mondial du génie climatique.

 Franchir un cap

CIAT, fabricant de matériels pour la ventilation et le conditionnement d'air destinés aux bâtiments, est aujourd'hui encore contrôlé à 53,9 % par les descendants de la famille fondatrice Falconnier. Et, Somfy Participations, entré en juillet 2008, à l'occasion d'une recomposition du capital, détient le solde de 46,1 %. L'achat portera sur l'intégralité des titres mais le montant de la transaction n'est pas divulgué. Francis Guaitoli donne trois raisons à cette cession. Premièrement, il anticipe de grandes manœuvres à venir dans ce secteur aujourd'hui peu concentré. Deuxièmement, il invoque la difficile conjoncture de l'immobilier neuf, principalement en Europe. Troisièmement, il met en avant les besoins d'investissement tant industriels que commerciaux. L'adossement à UTC, « devrait nous permettre de franchir un cap. Evidemment, il y aura un choc des cultures », reconnaît-il.

Marges sacrifiées

Le calendrier de la rentrée sera chargé. La consultation du Comité d'entreprise est programmée courant septembre. Suivra la décision du conseil de surveillance présidé par Jean-Pierre Falconnier. En parallèle, seront saisies les différentes autorités administratives et de la concurrence. Quant à la marche des affaires, CIAT (fort de 2100 collaborateurs dans le monde) devrait atteindre les 265 millions d'euros de chiffre d'affaires consolidé budgétisé en 2014. Soit une croissance de  4 % , ce qui n'était pas arrivé depuis deux ou trois ans. « Toutefois, quelle sera la rentabilité opérationnelle ? », s'interroge Francis Guaitoli. En période de vaches maigres, la concurrence est vive et les marges sacrifiées. « Dans le cadre de notre plan Challenge 2015 nous aurons abaissé de plus 20 % notre point mort en trois ans", observe t'il. C'est encore insuffisant »,