Solaire : Recom Italia prend possession de Sillia Lannion

Le tribunal de commerce de Lyon choisit Recom Italia, une entité dans la galaxie du conglomérat japonais Inabata, pour reprendre les activités de Sillia à Lannion, dans les Côtes-d'Armor. Le site de Vénissieux (ex Bosch Solar) va définitivement disparaître entraînant le licenciement des 130 collaborateurs.

Le jugement rendu ce jour par le tribunal de commerce de Lyon concernant Sillia VL, ex-champion français de la fabrication de panneaux solaires, marque l'épilogue d'un long feuilleton semé d'embûches. La juridiction consulaire a retenu le plan présenté par Recom Italia SRL portant sur la reprise des seuls actifs du site Sillia VL de Lannion, dans les Côtes-d'Armor, et de 43 des 44 salariés. Le site de Vénissieux (ex Bosch Solar) va définitivement disparaître entraînant le licenciement des 130 collaborateurs.

Recom Italia, filiale de Recom Group* fondé en 2007 et, affichant 84,3 millions d'euros de revenus et 3 millions d'euros de résultat en 2015, a donc été préféré à F.B.J.B, holding industrielle basée à Châtellerault et encore en lice dans la dernière ligne droite.

Sous-traitance en Pologne

Le choix était attendu dans la mesure où tous les organes de la procédure judiciaire s'étaient prononcés pour le candidat italien tandis que les représentants du personnel de Sillia Lannion l'avaient accueilli très favorablement. De leur côté, les trois clients en affaire avec Sillia et présents à l'audience du 14 juin ont apporté un témoignage sans appel affirmant qu'assembler des modules exclusivement en France n'était financièrement pas viable face à la concurrence asiatique, en particulier.

Et dès sa première offre déposée le 24 mai dernier, Recom Italia indiqua que sur la base d'un volume de commandes de 120 MW il en maintiendrait 40 à Lannion, soit la capacité annuelle actuelle. Le solde de 80 MW serait principalement sous-traitée en Pologne auprès de Jabil Solar (branche du groupe américain éponyme) dont le responsable, qui s'était déplacé au tribunal, est Jean-Marie Siefer, basé à Lyon.

Bilan carbone

Pourtant, et en raison de cette délocalisation partielle, le projet de Recom Italia SRL pouvait sembler un temps menacé eu égard aux contraintes des appels d'offres de la CRE (Commission de régulation des énergies) eu égard au bilan carbone. Les vérifications et mises à plat faites, en catastrophe en fin de semaine dernière, ont montré que la proposition était recevable à l'aune de ces exigences raconte Robert-Louis Meynet, l'administrateur judiciaire. L'autre casse-tête a concerné les 196 MW de commandes obtenus par Sillia VL au titre des contrats CRE 3.

"La DGCE a bien confirmé l'inventaire mais n'était pas en mesure de sécuriser les contrats. Dans le code des marchés publics un donneur d'ordres peut changer de fournisseur en cas de défaillance de ce dernier", éclaire Me Meynet. "De plus, dans ce secteur d'activité, les projets peuvent subir des décalages".

Le repreneur a accepté de lever sa condition suspensive demandant une garantie sur 100 MWc, à la barre du tribunal, mercredi.

 Démarrage immédiat de la production

Moyennant quoi Recom Italia, avec faculté de lui substituer l'entité Recom France SARL constituée pour cette acquisition, prendra possession de l'unité de Lannion dès le 16 juin à minuit.

"Nous allons immédiatement commencer la fabrication. Je resterai à Lannion le temps nécessaire", certifie Aram Spartalian, dg de Recom Group AG.

Bien que la production soit à l'arrêt depuis début mars, quelques jours après le placement en redressement judiciaire, les machines ont été entretenues.

"Nous nous sommes relayés pour mettre régulièrement le matériel en marche", évoque Mickaël Bossé, délégué CGT.

Le repreneur qui s'engage à autofinancer les besoins en fonds de roulement (4 millions jusqu'en décembre 2017 et 10 millions en 2018), débourse 100 000 euros pour les actifs. Il reprend les contrats de leasing (1,3 million d'euros) des deux lignes de production et la location du bâtiment. Il table sur 50,6 millions d'euros de revenus et 3,37 millions d'euros de profit net en 2018.

* Recom Group est minoritairement détenu par le conglomérat japonais Inabata côté en Bourse.

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