Au coeur du Passage Thiaffait dans le quartier de la Croix Rousse à Lyon, cet espace de 50m2 est devenu pour trois jours une boutique « Les Petits Frenchies ». Depuis mars 2014 « les Petits Frenchies » est une e-boutique dédiée à de jeunes marques françaises « tendances », proposant principalement des accessoires, du prêt à porter « simple » mais aussi des pièces de déco, design, beauté... pour l'homme et la femme :

« Nous voulons promouvoir le jeune talent français, notre cible : l'urbain, 25-35 ans, CSP moyen-plus, un peu bobo, un peu hipster », détaille son fondateur Thibaut Mallecourt, Lyonnais de 25 ans diplômé d'un master d'entrepreneuriat de l'EMLYON.

Promouvoir les talents français

La SAS basée à Paris dispose déjà dans la capitale d'un show-room mais toucher les consommateurs de manière concrète est vite apparu essentiel  pour le jeune dirigeant :

« Nous sommes une startup qui travaillons avec des startup soit de jeunes marques peu connues. Une boutique concrétise notre offre, rassure les consommateurs ».

La société emploie déjà 12 personnes. Lyon est la première étape, suivront Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes pour trois jours à chaque fois. Cette boutique éphémère permet aussi de rencontrer de jeunes marques issues du territoire régional et candidates pour devenir « Petits Frenchies » ; à commencer par celles « couvées » par le Village des Créateurs  Il semble que ce réservoir de jeunes marques françaises « tendances » soit inépuisable : la e-boutique en totalise actuellement 150 (pour 4000 références), deux nouveaux Petits Frenchies sont mis en ligne chaque semaine « et tous les jours des marques nous contactent ».

Vive le dropshipping

Axés sur la défense de l'entrepreneuriat français, les Petits Frenchies ne sont qu'à 40% made in France :

« Le made in France est trop limitant en terme de produit et de prix, les entreprises peuvent être fragiles », souligne Thibault Mallecourt.

La solidité du projet d'entreprise est en effet un critère essentiel pour le comité de sélection qui valide ses choix une fois par semaine. Thibaut Mallecourt a d'abord développé son concept via un webmagazine lancé en 2012 qui a vite rencontré le succès auprès du public et des marques potentiellement concernées. Le magazine perdure alors que l'étape e-commerce s'est imposée selon un modèle léger : le dropshipping.

Les Petits Frenchies assurent la promotion, la commercialisation - tandis que l'expédition demeure à la charge des marques qui ont aussi leur commercialisation propre - et se rémunèrent sur les ventes réalisées. Une levée de fonds de 300 000 euros a accompagné les débuts de la e-boutique, suivie d'une seconde de 200 000 euros fin 2014. La SAS réalisera pour son premier exercice un chiffre d'affaires entre 500 et 600 000 euros et vise pour le second de 1,5 à 2 millions d'euros. Le panier moyen de la e-boutique est actuellement de 70 euros.

 Le pouvoir d'accélérateur d'internet

Les boutiques éphémères ne coûteront pas très cher à l'entreprise qui a pour cela engagé un partenariat avec la récente startup Hop Shop, axée sur cette activité. Ces développements rapides montrent bien le pouvoir accélérateur d'internet dans le commerce. Encore plus lorsqu'il est le fait d'une jeune génération volontiers flexible et collaborative - Thibaut Mallecourt évoque souvent un modèle « win-win » - Après les boutiques éphémères, une boutique pérenne ? :

« Nous sommes beaucoup sollicités en ce sens, cela pourrait marcher mais nous ne voulons pas nous disperser. Et il y a tellement à faire sur le digital... ».