Squadrone System complète sa première levée de fonds

Le concepteur de drones autonomes volants pour le marché civil, Squadrone System, vient de compléter sa première levée de fonds de 3 millions d'euros, auprès de l'investisseur canadien Living Water Investment Corp. Une levée qui permet également à l'accélérateur Startup Maker de sortir dès le premier tour de table en récupérant 2,5 fois sa mise.

Près d'un an après sa première campagne de crowdfunding, qui lui avait permis de récolter 1,3 millions de dollars sur la plateforme Kickstarter, le fabricant de drones autonomes volants Squadrone System (Grenoble ; 15 salariés) vient de réaliser sa première levée de fonds de 3 millions d'euros auprès de l'investisseur canadien, Living Water Investment Corp.

Startup Maker ne conserve que 10 %

Si la société n'a pas souhaité communiquer sur la répartition de son actionnariat, elle précise que le fonds canadien a pris une participation minoritaire auprès des 6 fondateurs. Une levée qui permet également à l'accélérateur Startup Maker, jusqu'ici majoritaire, de sortir du capital dès le premier tour en réalisant un gain de 2,5 fois la somme investie (soit 500 000€), et en ne conservant que 10% des parts.

"Ce qui a convaincu l'investisseur canadien était notre vision, consistant à proposer une solution accessible à tout le monde", résume Antoine Level, président de Squadrone System.

Premières livraisons en septembre

La start-up, qui a obtenu, avec ses 3 millions d'euros, 1 million de plus que ce qu'elle espérait l'an dernier, pourra ainsi entrer dans une phase de production de son drone Hexo+, dont les premiers exemplaires seront livrés à compter de septembre 2015.

"Nous sommes pour l'instant en train de réaliser des tests de validation de l'ingéniérie sur 10 unités, avec des vols plusieurs fois par semaine, pour vérifier qu'il n'y ait aucun défaut, en vue de pouvoir commercialiser les premiers produits en septembre", souligne Antoine Level.

Son prix de vente ? 1500$, contre 1300$ en pré-vente aujourd'hui (caméra non incluse, compatible avec les caméras GoPro). Si des discussions sont encore en cours avec des distributeurs potentiels, l'idée de Squadrone System est de s'associer avec des enseignes pouvant proposer du conseil et de l'aide aux utilisateurs au moment de l'achat, ainsi qu'un service de SAV.

"L'objectif étant de pouvoir livrer jusqu'à 2500 unités d'ici la fin de l'année. Nous en avons déjà vendu 2200, et nous sommes confiants d'y parvenir", précise-t-il. Mis en prévente sur Kickstarter, une soixantaine de premiers kits, comprenant une carte électronique, sont également en cours de production et devraient être livrés d'ici la fin du mois.

Avec 90% de son marché à l'export, Squadrone System travaille majoritairement avec les Etats-Unis (50%) et à 25% en Europe (dont 7 à 8% en France). La prochaine étape ? Atteindre le seuil des 50 000 exemplaires vendus l'an prochain. "Ce qui nécessite de monter en production, d'avoir des compétences en vente et de lancer de nouveaux projets de développement avec de nouvelles fonctionnalités", estime Antoine Level. Si la société voit s'ouvrir à elle plusieurs marchés, tels que l'agriculture, la surveillance de sites ou le transport, elle souhaite pour l'instant se concentrer sur le marché du drone civil afin de ne pas se disperser.

Un modèle duplicable ?

Pour le président de l'éditeur logiciel Sogilis et co-fondateur de l'accélérateur Startup Maker, Christophe Baillon, la réussite de Squadrone System vient conforter le modèle de l'accélérateur, né en décembre 2013. "Nous avons testé le modèle de studio de start-ups, en créant une start-up nous-mêmes et en recrutant les membres d'une équipe qui pourront ensuite se passer de nous, et en identifiant des potentiels de marché à travers des approches itératives", explique-t-il.

"Il s'agit d'une nouvelle approche, qui permet de lever les difficultés que l'on rencontre à la base d'un projet et qui sont de trouver à la fois un projet, des gens et une structure d'accompagnement", témoigne Antoine Level.

Avec 3 start-ups (Squadrone System, Une Petite Mousse, et RevoluSport) bénéficiant déjà de son accompagement, l'accélérateur Startup Maker est en discussions pour développer d'autres projets, notamment dans le domaine du numérique. "Mais il est trop tôt pour en dire plus", affirme M. Baillon.

Vers d'autres participations majoritaires

S'il reste "exceptionnel" qu'un fonds d'investissement puisse sortir dès le premier tour, comme vient de le faire Startup Maker, -qui plus est avec un retour de 2,5 fois tout en restant au capital-, Christophe Baillon nuance : "Notre objectif n'était pas de sortir à tout prix, puisque nous sommes à la fois cofondateurs, accélérateur, et fonds d'investissement. Mais il s'agissait d'une belle sortie".

L'accélérateur dispose ainsi d'une capacité de financement de 500 000€, qu'il pourra réinvestir dans de nouveaux projets. "La particularité de ce modèle, c'est qu'on accompagne et qu'on teste des hypothèses de marché, qu'on a la capacité de mettre les mains dans le cambouis pour trouver les bonnes personnes. On n'attend pas d'aller au start-up week-end pour le faire", ajoute M. Baillon. Avec une règle : prendre toujours une participation majoritaire dans ses futures start-ups, et pouvoir interrompre le financement à tout moment en fonction du potentiel du marché.

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