Le lait équitable de l'Ain inonde la grande distribution

La nouvelle marque de lait "C'est qui le patron ?", commercialisée en Rhône-Alpes et en région parisienne depuis le 17 octobre, garantit une juste rémunération aux producteurs et pourrait ainsi permettre une sortie de crise à une cinquantaine d'exploitations.

Face à la crise du lait, les producteurs laitiers s'organisent. Dans le département de l'Ain, la coopérative Bresse Val-de-Saône est au cœur d'une initiative sans précédent. En se rapprochant de la marque du consommateur C'est qui le patron ?, portée par le collectif Les gueules cassées qui lutte contre le gaspillage alimentaire, ses 51 producteurs se sont engagés dans une démarche responsable.

Rémunération garantie fixe et constante

Leur lait, produit sur les cantons de Replonges, Attignat et Vonnas, répond à un cahier des charges défini par un panel de près de 7 000 consommateurs consultés sur internet. Lesquels ont privilégié des critères de qualité tels qu'une production 100 % française avec des fourrages locaux et une alimentation saine, sans OGM, pour des vaches pâturant entre trois et six mois.

Et surtout, ils ont validé le prix auquel le lait serait acheté aux producteurs, soit 390 euros/1 000 litres contre 200 euros/1000 litres précédemment. Une rémunération garantie fixe et constante. Le consommateur accepte pour sa part de payer son litre de lait 99 centimes. Assurer la stabilité des prix est l'une des grandes priorités afin de permettre aux producteurs de vivre convenablement de leur production. En ce sens, des députés français européens ont proposé le 12 octobre la création d'un outil européen de régulation des prix du lait dans un projet de résolution européenne.

"Plus qu'un espoir, ce projet est un gros souffle d'air estime Martial Darbon, le président de la coopérative. Sur le plan économique, cela va nous permettre de sécuriser le bancaire et de revenir à une trésorerie positive. Certaines exploitations étaient en très grandes difficultés. La situation devenait même critique pour vingt d'entre elles."

Écouler plus du tiers de la production totale

Dans cette aventure, les producteurs se sont ouverts les portes de la grande distribution et notamment celles du géant Carrefour qui soutient le projet et conserve l'exclusivité de la distribution jusqu'en 2017. A partir du 2 novembre, la brique de lait bleue sera en effet distribuée dans les 5 200 points de vente Carrefour partout en France.

Via ce circuit, il est prévu d'écouler plus du tiers de la production totale représentant un volume de 26 millions de litres.

Pour le reste, les producteurs planchent sur une autre forme de conditionnement : des bouteilles estampillées Les éleveurs Bresse Val-de-Saône dont la commercialisation est envisagée en décembre ou au plus tard en janvier 2017. Le reste serait écoulé en lait dit "de plaine", c'est à dire vendu au premier prix.

Les ambitions des 51 producteurs de l'Ain ne s'arrêtent pas là, certains d'entre eux ont déjà engagé une réflexion sur leur capacité à produire du lait bio.

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Commentaires 7
à écrit le 27/10/2016 à 8:01
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Cela existe aussi en Loire A... son nom En direct des producteurs Pour avoir discuté avec eux... le ministère de l agriculture et la FNSEA étaient contre...pour proteger les grands de l industrie alimentaire... Pourquoi?... du copinage et des intere...

à écrit le 27/10/2016 à 7:57
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Cela existe aussi en Loire A... son nom En direct des producteurs

à écrit le 26/10/2016 à 19:53
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Le lait à 99 cents, c'est pas mal. J'achète du lait pour un chat qui vient me voir et le litre le moins cher me coûte 1,18 cents en ce moment (en Grèce). J'ai aussi remarqué que la bière Alfa que je paie 1,25 cents (en Grèce) au supermarché AB, alors...

le 28/10/2016 à 9:00
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Donc en fait, les produits en France sont beaucoup trop chers, c'est ça ? Ben oui, avec le passage du Franc à l'Euro, les prix ont été multipliés par 6 au moins. Mais pas les salaires !

à écrit le 26/10/2016 à 18:42
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Bravo, enfin du concret, de l'efficace et du pragmatisme. Ce que les politocards énarques inutiles et déconnectés n'ont pas réussi à faire depuis 20 ans et n'arriveront jamais à faire.

à écrit le 26/10/2016 à 17:40
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Super. Voilà des types qui ont compris qu'il fallait se bouger et trouver des nouveaux modèles plutôt que se plaindre.

à écrit le 26/10/2016 à 15:39
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En voila une bonne initiative, ce n'est pas les décérébrés de la FNSEA qui l'auraient eu, ils préférent passer leur temps à chouiner, bruler des pneus et encaisser des subventions

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