La légende du soda Holypop débute il y a 110 ans, dans la distillerie des Frères de la Sainte Famille. Dans le petit village de Belley dans l'Ain, la congrégation y élabore des compléments alimentaires à base de 32 plantes. La recette est gardée secrète, et encore aujourd'hui, c'est un des frères qui vient lui-même produire le mélange. Dans les années 60, la distillerie est rachetée pour créer l'entreprise Kario, elle-même reprise en 2008 par Jean-Pierre Pellet, 65 ans, son  PDG actuel. Aujourd'hui Kario développe encore des compléments alimentaires, mais il y a un an, l'entreprise a lancé Holypop, un soda composé grâce à cette recette ancestrale.

Une composition bio et locale

Il aura fallu deux ans pour développer cette boisson, qui revendique une composition issue de l'agriculture biologique, et une teneur en sucre 30 % inférieur à un soda classique. Entièrement fabriquée à Belley, la boisson se compose de plantes aromatiques et médicinales, telles que la noix verte, la marjolaine, ou encore la menthe poivrée. Pour assurer la promotion du produit, Kario a imaginé sur Youtube un personnage animé, le "Supermoine", qui combat à l'aide de Holypop, l'envahisseur mastodonte censé représenter les grandes industries du soda.

Un patrimoine sauvé

Petite entreprise locale, Kario fait partie du patrimoine de Belley. "L'entreprise périclitait lorsque je l'ai reprise, mais la marque était tellement implanté dans le village qu'il m'a parut impensable qu'elle disparaisse", témoigne  Jean-Pierre Pellet, lui-même originaire de la commune. Avant de reprendre Kario, le chef d'entreprise possédait des fonds de commerce spécialisés dans l'électronique et l'informatique. Kario parvient donc à fêter ses 110 ans cette année. La congrégation des Frères de la Sainte Famille conserve d'ailleurs 1 % des parts de l'entreprise, une somme qui sert à financer ses projets humanitaires.

Des objectifs ambitieux

Après seulement une année d'existence, le soda local présente des scores significatifs. 50 000 bouteilles ont été vendues dans des magasins spécialisés, et les grandes surfaces commencent à s'y intéresser. "L'objectif est de passer à 250 000 bouteilles en 2015", précise Jean-Pierre Pellet. Trois autres déclinaisons de la boisson vont être lancées dans les prochains mois. La petite entreprise d'une dizaine d'employés pourrait aussi élargir son effectif, si les objectifs sont atteints. Un financement participatif a été lancé sur la plateforme Ulule, "pas tellement pour l'argent, mais pour se rendre compte du répondant de la clientèle", selon Jean-Pierre Pellet.