Rhône-Alpes pourrait produire plus

L'accroissement de la demande mondiale profite à l'agriculture rhônalpine. Mais de nombreuses filières ne produisent plus assez de volumes pour répondre aux besoins du marché. Le potentiel est là mais il est menacé par la raréfaction du foncier agricole.

Poussée par la demande mondiale qui continue de croître, l'agriculture rhônalpine se porte plutôt bien. Selon l'analyse de la Chambre régionale d'agriculture, la saison est précoce, mais les productions sont plutôt à la hausse, avec des cours situés sur la fourchette haute.
« La nouveauté, c'est qu'il nous manque de la production, nous pourrions vendre plus » précise Jean-Luc Flaugere, président de la Chambre d'Agriculture de Rhône-Alpes.

Des besoins en lait, vin, viande et fruits et légumes

La filière lait semble désormais durablement installée. Les exportations de fromages sont dynamiques en particulier pour les produits labellisés. Même chose pour la viande où l'on observe un manque de disponibilité par exemple pour l'agneau ou pour les volailles AOP poulets de Bresse. La production de vin en 2013 a été faible, mais certains vignobles sont chroniquement sous dimensionnés pour répondre aux besoins des marchés, comme la côte Roannaise, le Forez ou encore les vins d'Ardèche.

Dans ce département, la châtaigne est devenue une denrée rare très recherchée par les transformateurs. Il manque 2000 tonnes pour satisfaire la demande. La chambre d'agriculture relève de bonnes perspectives pour les abricots et les pèches. Et même sur le marché des plantes aromatiques et médicinales où les demandes des herboristes et des distillateurs d'huiles essentielles ne sont pas satisfaites par les volumes actuels.

Un potentiel menacé

A partir de ce constat, l'ensemble des acteurs du secteur agricole travaille à structurer les filières. Un plan stratégique régional pour la filière lait afin de positionner la région Rhône-Alpes comme un bassin laitier majeur au sud de la Loire. Un plan de relance a lui déjà été bâti pour la viande en s'appuyant notamment sur les démarches qualité (Label Rouge, AB). L'objectif est de développer l'engraissement des animaux traditionnellement nés en Rhône-Alpes, mais qui partaient dans d'autres régions françaises ou européennes. L'an dernier, 1900 bovins de plus sont ainsi restés sur le territoire. Ils pourraient être 5 300 en 2014. Pour les fruits et légumes les réflexions se portent vers le développement de circuits courts.

« Nous avons un potentiel de développement remarquable dans la région, de pouvoir augmenter les volumes, créer des exploitations, de créer des emplois et permettre à de jeunes agriculteurs de s'installer » souligne Jean-Luc Faugère. Mais la principale difficulté pour un développement agricole de qualité en Rhône-Alpes reste la disponibilité des terres grignotées par l'urbanisation.« En 10 ans, 6 % de la surface agricole a changé de destination dans la région. S'il n'y a pas de prise de conscience des élus, nous allons manquer de foncier, » prévient Jean-Luc Flaugère.

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