Cegid envisage de déplacer son siège social aux Pays-Bas

Après son passage sous pavillon étranger, l'éditeur de logiciels Cegid, fondé par Jean-Michel Aulas, envisage le passage en société européenne et le déplacement de son siège social de Lyon vers les Pays-Bas. Une nouvelle OPA a également été annoncée par le consortium anglo-américain propriétaire, afin de pouvoir retirer le titre de la cotation de la Bourse de Paris. La CFTC, syndicat majoritaire, se dit à ce stade sereine mais vigilante sur les "conséquences sociales et fiscales" de l'opération.

Les grands travaux se poursuivent chez Cegid, ce fleuron et pionnier du numérique fondé à Lyon. Lors du dernier conseil d'administration, mi-mai, l'éditeur de logiciels passé sous pavillon étranger en avril 2016, annonce avoir entamé un processus de transformation de la structure en société européenne, tout en disant étudier "activement la possibilité de transférer le siège social de la société aux Pays-Bas", peut-on lire dans un communiqué.

Dans le même temps, le consortium anglo-américain Silverlake et AltaOne, majoritaire à quelque 90,5 % du capital - après le rachat  en avril 2016 des participations des actionnaires historiques ICMI (Holding de Jean-Michel Aulas) et Groupama-, annonce une nouvelle OPA, via sa filiale Claudius France, afin d'acquérir les actions manquantes auprès d'actionnaires minoritaires. Le but est de retirer le titre de la cotation de Paris, conformément aux annonces effectuées au moment de la prise de contrôle.

Lors de leur offre d'achat en avril 2016, les deux fonds avaient proposé 62,25 euros par action. Pour convaincre les derniers réfractaires, est désormais proposé 85 euros par action. Depuis cette annonce, le cour du titre s'est aligné sur l'offre. "Au vu de leurs importants investissements, les nouveaux actionnaires veulent avoir totalement les mains libres, et ne pas faire bénéficier aux petits porteurs le fruit de leurs investissements futurs", décrypte une source avisée.

Expansion international

La nouvelle structuration en entreprise européenne, ainsi que le basculement du siège social aux Pays-Bas, offrirait, selon le document publié par l'entreprise, "un cadre juridique, financier et réglementaire, ainsi que l'environnement économique optimal, afin de poursuivre sa croissance à l'international et sa stratégie de croissance externe".

La constitution en société européenne peut en effet faciliter les futures acquisitions, dans la mesure où la Hollande présente une législation et une fiscalité avantageuses. "C'est un bon hub pour piloter ses différentes filiales", explique une autre source. Cette structuration peut "renforcer l'image et la signature de l'entreprise. Pour les clients, c'est un plus", souligne de son côté Thierry Montel, délégué central CFDT chez Cegid.

Le syndicat majoritaire se dit confiant sur les intentions des nouveaux actionnaires, tout en restant vigilant aux "conséquences fiscales et sociales", d'une telle opération. Le représentant du personnel estime, pour le moment, que ce projet "relève uniquement d'un montage juridique qui ne devrait pas avoir de conséquences sur le côté opérationnel de l'entreprise". A l'heure actuelle, Jean-Michel Aulas, fondateur de l'entreprise au début des années 80, occupe toujours les fonctions de président du groupe, tandis que Pascal Houillon est directeur général, depuis sa nomination après le départ de Patrick Bertrand.

Lire aussi : Vente de Cegid : "C'est un pouvoir de décision qui va échapper à la région"

Les acteurs de la filière numérique Auvergne-Rhône-Alpes estiment "que ce projet n'aura pas d'impact si le centre de décision reste à Lyon", explique Jean-Michel Bérard, co-président du cluster Digital League. Les différentes sources contactées assurent qu'une délocalisation des équipes n'est pas envisageable et serait un "non sens industriel", alors que l'entreprise réalise une grande partie de son chiffre d'affaires en France. Au 1er trimestre 2017, l'activité globale de Cegid s'est traduite par une progression de 9,2 % du chiffre d'affaires. Il s'établit à 81,7 millions d'euros, contre 74,8 millions d'euros au 1er trimestre 2016.

Un comité central d'entreprise, qui n'est pas encore fixé, devrait se tenir dans les prochains jours. Le directeur général, Pascal Houillon, présentera plus en détail les contours de ce plan "intitulé "Transformation", alors qu'une assemblée générale est prévue fin juin.

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Commentaire 1
à écrit le 27/05/2017 à 14:54
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Il était plus que temps que M. G.Collomb soit ex-filtré vers des activités hors champ de l'économie réelle car, sous ses mandats, celle-ci a déserté la région lyonnaise. Exit les Rhône-Poulenc Agrochimie, Rhodia, Merial, Renault Trucks et maintenant ...

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