La circulation alternée est une fois encore instaurée à Paris en raison d'un nouveau pic de pollution aux particules fines, ce vendredi. A Lyon et à Villeurbanne cette mesure a été appliquée, pour la première fois, le 9 décembre 2016 sur une journée.

"Les études ont montré une réduction du trafic de 20 % et tout s'est bien passé. Toutefois les dispositions tel qu'elles ont été imaginées en décembre 2014 étaient trop rigides", explique Michel Delpuech, préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Certificats de couleur

Ce préambule vise à montrer l'intérêt des vignettes CRIT'Air*. Voulus par Ségolène Royal, ministre de l'Environnement et de l'Energie, ces certificats matérialisent en couleur le degré de pollution des véhicules et sont facilement interprétables par les forces de l'ordre.

Les véhicules peu ou pas polluants** ne seront pas soumis aux restrictions en cas de circulation alternée. Vert le macaron désigne les véhicules 100 % électrique et hydrogène, violet les VL (moteur euro 5 et 6) essence et immatriculées à partir du 1er janvier 2011 etc.

La gamme se décline en six teintes et toutes les catégories de véhicules sont concernées avec des variantes dans les critères : voitures particulières, véhicules utilitaires légers, poids lourds et cars et deux-roues.

Plus de souplesse

Depuis l'arrêté préfectoral du 12 décembre dernier, le système des alertes pollution prend en compte cette évolution dans l'agglomération lyonnaise. Le préfet met en avant une restriction de la circulation plus précise et plus équitable et une plus grande souplesse dans le déclenchement du dispositif. De quoi inciter les propriétaires de véhicules propres ou presque à acheter la vignette, facultative à ce stade, l'idée étant de faire de la pédagogie. Par ailleurs, le nouveau règlement est jugé plus souple et plus réactif par le préfet :

"Nous sommes plus à l'aise pour déclencher la circulation alternée trois au quatre jours plus tôt selon les polluants. Il était difficile d'admettre que l'on attende quatre jours eu égard à la santé de la population".

Un travail de fond

Un concours de calendrier voulut que ce récent arrêté soit pris trois jours après l'épisode du 9 décembre.

"C'est un travail que nous menons depuis quelques mois", assure le préfet.

"L'amélioration de la qualité de l'air, c'est un travail de fond", a insisté Thierry Philip, vice-président de la Métropole en charge des questions environnement, santé et bien-être lors du dernier conseil métropolitain, le 12 décembre.

Dans ce but la collectivité a adopté, le 27 juin dernier, une démarche appelée "plan Oxygène" prenant en compte toutes les sources de pollution : chauffage (59 % des émissions), transport routier (26,5 %) et industrie (15 %).

Aide sollicité auprès du ministère

Ce programme d'actions spécifiques est chiffré, de façon prévisionnelle, à  2,52 millions d'euros  pour la période 2016-2020. Ainsi 302 000 euros sont déjà affectés pour les études, sensibilisation et animation et les aides incitatives en faveur des particuliers et professionnels ainsi que les dépenses d'investissement seront débloquées au fur et à mesure des délibérations à la métropole.

Cette dernière a sollicité un appui financier d'un montant de 1 million d'euros auprès du ministère de l'Environnement qui a inscrit une enveloppe spéciale transition énergétique "Ville respirable en cinq ans".

ZCR

Concourant au même objectif d'amélioration de l'air, une zone dite à circulation restreinte (ZCR), annoncée début 2016, devrait être créée fin 2017.

"Dans un périmètre à définir nous interdirons progressivement l'accès des poids lourds les plus polluants", rappelait en plein pic de pollution Roland Crimier, vice-président de la Métropole et membre de la commission déplacements et voirie. "Il faut que nous nous concertions avec les transporteurs".