Comment l'Ain veut devenir un acteur économique incontournable

Avec un taux de chômage inférieur à celui de la région Auvergne Rhône-Alpes, le département de l'Ain souhaite désormais s'imposer dans le paysage régional. Poussé par le secteur industriel, la collectivité territoriale compte également développer son tourisme, afin de ne plus être "en deuxième division".
Le Parc industriel de la Plaine de l'Ain est l'un des atouts du département.

Coincé entre les agglomérations de Lyon et Genève, l'Ain et ses 627 405 pourrait faire figure de petit département. Pourtant, il a fait de sa situation géographique son atout et tire son épingle du jeu : son taux de chômage avoisine les 7,2 % (Insee, 2e trimestre 2016) contre 8,8 % dans le Rhône par exemple.

"Nous avons pour objectif de devenir un territoire attractif. Nous sommes un département discret, mais la situation est en train d'évoluer", réagit Damien Abad, député (LR) de l'Ain et président du conseil départemental.

Synergies avec la métropole

"Ne ne voulons pas être contre Lyon ou Genève, mais plutôt créer des synergies, des partenariats. Il est important que nous soyons complémentaires. Cependant, la ligne rouge à ne pas dépasser est que l'Ain devienne la suite de la Métropole", explique-t-il.

Une référence au schéma de développement économique (SDE) de la métropole de Lyon, dont le contenu a récemment fait débat. Le SDE intègre la Plaine de l'Ain au sein de ses ambitions de développement économique, ce qui a provoqué le mécontentement des élus locaux, dont certains dénoncent une tentative d'"anschluss sur la plaine" par Gérard Collomb.

De son côté, Damien Abad prône une structure ad'hoc entre la métropole et l'Ain. Dans ce sens, "un courrier vient d'être envoyé à M. Gérard Collomb."

Côté helvète, ce sont surtout "les villes françaises proches de la frontière suisse qui sont plus impactées par l'existence d'une économie frontalière'", estime François Perrier, président de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) de l'Ain.

"Assumer nos ambitions"

La situation géographique de l'Ain peut être source d'attractivité. Par exemple, l'Ain développe l'idée d'entreprises à la campagne. Une stratégique qui semble fonctionner. Selon une étude menée par Opinions en région auprès de 204 dirigeants d'entreprises implantés dans le département à l'occasion du 2e Forum économique de l'Ain, 97 % d'entre eux se sont déclarés "satisfaits d'être implantés" dans le département, et 82 % considèrent l'Ain comme "propice à l'entrepreneuriat et au développement du business". Cependant, "nous devons encore travailler sur les connexions et les infrastructures", souligne Damien Abad.

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L'Ain veut s'imposer davantage dans le paysage économique de la région. "Nous avons désormais cette volonté d'assumer nos ambitions, d'avoir cet esprit entrepreneurial", affirme Nathalie Sahuc, directrice de la mission économique de l'Ain. Et pour cela, le département mise sur plusieurs atouts. A l'instar de la logistique, qui est un moteur économique important, mais aussi et surtout en s'appuyant sur le secteur industriel.

L'industrie, secteur porteur

Selon les chiffres clés de l'Ain publiés par la CCI du département, l'industrie génère 44 143 emplois soit 30,2 % des emplois salariés du secteur privé. Le secteur pour compter sur un foncier disponible important, alors que dans ce domaine, la métropole de Lyon n'est pas loin d'être saturée.

Pour François Perrier, "l'industrie est le secteur qui fait la différence. Dans l'Ain, il est constitué d'un tissu dense d'entreprises : aussi bien de grands groupes que des PME ou des ETI. Pour les entreprises qui souhaitent s'installer, ou se développer, les compétences sont donc déjà sur place."

Nathalie Sahuc confirme :

"Notre réseau industriel est puissant, multi-sectoriel et il est réparti sur un grand nombre de villes, pas simplement à Bourg-en-Bresse."

Malgré les évolutions traversées par le secteur - qui doit faire face à des mutations technologiques et des montées en compétences -, le Pôle industriel de la plaine de l'Ain (PIPA) continue à attirer les entreprises, grâce notamment à son foncier encore disponible.

Lire aussi : Pourquoi le PIPA continue de séduire les industriels

"L'industrie est un secteur porteur, il y aura toujours des emplois nouveaux, mais il faut aller chercher de nouveaux secteurs porteurs de croissance. Il est important de favoriser nos filières d'excellence, avec la plasturgie, l'agroalimentaire", complète Damien Abad, précisant toutefois qu'une "diversification des activités économiques est essentielle."

Passer en première division

Une des ambitions affichées par Damien Abad est de développer le tourisme, grâce à des sites comme le Parc des oiseaux, des villes comme la cité médiévale de Pérouges (331 000 visiteurs en 2014), ou les stations de ski.

"Pour l'instant, nous jouons en seconde division", constate-t-il. Mais le département est bien décidé à rejoindre l'élite.

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