Transition numérique : un salon contre l'isolement des PME/ETI

Alors que le numérique apparaît comme un relais de croissance désormais inévitable, les PME/ETI ont le plus grand mal à enclencher leur mutation. Pourtant, les gains de compétitivité peuvent être importants. Le salon de l'entreprise du futur, qui se déroule ce 14 janvier à Lyon, vise à accélérer cette métamorphose.

"Il y a de nombreux dispositifs pour accompagner les startups. Les grands comptes ont, pour leur part, leurs propres capacités. Mais personne ne s'occupent des PME-ETI, alors qu'elles ont, grâce au numérique, d'excellentes opportunités de croissance", estime Laurent Fiard, co-président de Visiativ, une ETI spécialisée dans l'édition de logiciels. Constatant ce quasi noman's land de l'accompagnement des entreprises face à la mutation numérique, un salon de l'entreprise du futur se tiendra le 14 janvier 2016 à Lyon. L'objectif ? Sensibiliser et accompagner ces acteurs économiques isolés, et les pousser, à travers le retour d'expérience prodigué par les participants, à enclencher leur propre révolution.

"Le numérique favorise la compétitivité"

Une telle mutation ne peut passer, selon les organisateurs, que par de la co-construction. "C'est un salon créé par les entreprises, pour les entreprises", affirme Marc Fornas, directeur général de Concession Xerox, et co-fondateur de cet événement dont l'ambition est de devenir la référence dans le domaine. Ainsi, il se veut collaboratif, laissant une grande place aux échanges entre participants, parmi lesquels 460 décideurs sont déjà inscrits.

"Cette manifestation doit faire transpirer beaucoup d'expertise et d'expérience", assure Laurent Fiard, l'un des porteurs de ce congrès.

Déjeuners collaboratifs, ateliers business Networking et table ronde doivent démontrer aux chefs d'entreprises, que le "numérique n'est pas seulement d'usage, mais peut se transformer en compétitivité, en chiffre d'affaires. C'est ce qu'ils recherchent et c'est donc le message que l'on doit faire passer", estime Marc Fornas.

 Le numérique engendrerait + 40 % du résultat opérationnel

Car l'enjeu est vital pour ces entreprises. Selon une étude publiée par le cabinet McKinsey France, le potentiel de création de valeur des technologies du numérique (direct ou induit) d'ici 2025 est d'environ 1 000 milliards d'euros. Et selon cette même source, le risque pour une société qui ne parviendrait pas à s'adapter au numérique est de voir son résultat opérationnel chuter de 20%. Au contraire, celle ayant déjà réussi cette mutation enregistre une hausse de 40% de son résultat opérationnel, avance cet audit réalisé auprès de 500 entreprises. Les leviers de transformation identifiés sont, notamment, les objets connectés, le big data, les réseaux sociaux, la mobilité, le cloud computing, et la fabrication additive (impression 3D).

Pour l'heure, les entreprises françaises, contrairement à leurs voisines allemandes, accusent un retard dans leur mutation numérique. Parmi les freins identifiés, "la crainte et la méfiance, parfois la méconnaissance", occupent une place certaine, détaille Marc Fornas.

"La pression sur la trésorerie, sur le plan de croissance qu'engendre cette nouvelle organisation", est également une barrière, estime Alban Guyot, responsable national du réseau Up Numérique.

Cette même étude pointait quant à elle quatre déficits majeurs : des difficultés organisationnelles, un déficit de talents numériques, des marges financières plus serrées que dans d'autres pays, ainsi qu'un manque d'implication visible des dirigeants.

Impulsion gouvernementale, action territoriale

Ce salon arrivera-t-il  à rapprocher les entrepreneurs du champ numérique ? "Pour attirer les sociétés, nous proposons un concours ouvert à celles de l'"ancienne économie", afin de mettre en avant leur projet ou idée de transition", explique Laurent Fiard. Mais aussi, la gratuité d'accès à l'événement devrait contribuer à fédérer davantage de décideurs. Les 500 000 euros de budget sont financés par les entreprises partenaires.

Le congrès de l'Entreprise du futur s'inscrit dans la dynamique gouvernementale initiée par le programme "Industrie du futur", porté par Arnaud Montebourg, et poursuivi par Emmanuel Macron. L'objectif  de celui-ci est d'accélérer la transition des entreprises. Mais ses contours, notamment le fléchage des trois milliards d'euros dévolus à ce dispositif, sont encore flous. "Notre rôle sera également d'évangéliser les entrepreneurs à ces possibilités", avance Marc Fornas.

Lire aussi : Dominique Foucard (Michelin) : "L'industrie du futur doit donner plus d'autonomie aux ouvriers"

Au-delà de ce salon, le but est de poursuivre la coopération entre les entreprises et de renforcer le potentiel du réseau UP numérique, lancé en 2014 et à destination des PME/ETI. Une plateforme collaborative sera également créée, où seront répertoriés les retours d'expérience. À travers celle-ci, les décideurs sont aussi invités à poursuivre leurs échanges. Avant peut-être, la création d'une nouvelle structure, en partenariat avec l'accélérateur industriel Axandus et Usine IO, dont l'objet serait de fédérer et d'accompagner davantage ces entreprises. Et de combler, ainsi, une partie de ce noman's land.

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Commentaire 1
à écrit le 26/11/2015 à 8:59
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"Il y a de nombreux dispositifs pour accompagner les startups. Les grands comptes ont, pour leur part, leurs propres capacités. Mais personne ne s'occupent des PME-ETI, alors qu'elles ont, grâce au numérique, d'excellentes opportunités de croissance"...

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