STMicroelectronics : une baisse du chiffre d'affaires attendue pour le 4e trimestre

Après l’annonce d’une possible mise à l’arrêt de la branche numérique du groupe (DPG) en mai dernier, les résultats trimestriels de STMicroelectronics étaient attendus de pied ferme par les salariés et le monde économique. Le groupe franco-italien des semiconducteurs a annoncé des résultats trimestriels fragiles ce jeudi, et s’attend à une baisse de 6 % entre le 3e et le 4e trimestre.

Décrochera ou décrochera pas ? La situation du géant franco-italien des semi-conducteurs, STMicroelectronics semble fragile. Planifiés pour ce jeudi matin, la publication des résultats trimestriels s'est posée en demi-teinte : le groupe annonce une hausse de 0,3 % de son chiffre d'affaires (soit 1,76 milliard de dollars) par rapport au trimestre dernier, mais une baisse de 6,5 % par rapport au volume annuel.

Détérioration du marché en Chine

"La croissance du chiffre d'affaires a été limitée et plus faible que prévu en raison d'un ralentissement progressif de la demande du marché au fil du trimestre et d'un problème de production chez un sous-traitant qui a affecté nos ventes de microphones", annonce le groupe dans un communiqué.

Il pointe également du doigt une détérioration du marché, amorcée "avec la baisse de la consommation en Chine, qui a eu un impact sur la dynamique de toute l'industrie et de l'automobile en particulier".

Alors qu'il avait déjà revu ses prévisions à la baisse pour le 3e trimestre avec une progression de 3,5 % puis de 2,5 %, STMicroelectronics s'attend désormais à une baisse de 6 % de son chiffre d'affaires entre le 3e et le 4e trimestre et affirme que les options, concernant sa division digitale, se seraient resserrées. Sa décision finale sera annoncée début 2016.

L'annonce qui inquiète

Déjà lundi, l'action du groupe s'était inscrite en forte baisse après la publication d'une information selon laquelle les états français et italien (ses deux principaux actionnaires qui totalisent 27,5 % du capital), pencheraient pour une réduction du dividende versé par le fabricant afin d'accroître les investissements du groupe en R&D et de préserver des emplois.

Cela fait déjà plusieurs semaines que les salariés du groupe en France et en Italie sont en alerte. Après l'annonce de mesures de chômage partiel depuis l'automne 2014, le PDG Carlo Bozotti avait fait une annonce retentissante en mai dernier concernant l'avenir de la division numérique du groupe (DPG). "Les niveaux de perte deviennent intenables. Le problème nécessite d'être réglé et nous allons y procéder", avait évoqué en mai dernier le dirigeant italien, face à des investisseurs à Londres.

Un Airbus de la microélectronique ?

Chargée de produire notamment des produits destinés au marché numérique comme les Set-top Box (décodeurs TV), la division digitale du groupe (DPG) représente 12 % du chiffre d'affaires du groupe, qui atteignait 6,6 milliards d'euros en 2014. Entre le 2e et le 3e trimestre, le chiffre d'affaires de cette division est passé de 207 millions de dollars à 286 millions de dollars.

Une délégation intersyndicale française avait alors sollicité une rencontre avec le cabinet du ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, début septembre, mais aucune garantie ne leur avait été apportée.

Initialement prévu pour début octobre, Bercy aurait reporté un nouveau rendez-vous avec les syndicats à fin novembre. Le temps d'évaluer les résultats officiels du 3e trimestre ? Le président PS de la région Rhône-Alpes, Jean Jacques Queyranne, s'était quant à lui exprimé il y a quelques jours en faveur de la création d'un "Airbus de la microélectronique" en rapprochant le franco-italien STMicroelectronics, du néerlandais NXP et de l'allemand Infineon.

Les syndicats demandent une nouvelle stratégie

En attendant, les syndicats ont d'ores et déjà fait passer une pétition ayant récolté près de 4 300 signatures au sein de STFrance. Ils demandent la mise en place d'une nouvelle stratégie, la sauvegarde de DPG, ainsi la réduction des dividendes au profit des investissements.

Un rapport d'expertise indépendant a été commandé par les syndicats dans le cadre de la procédure de droit d'alerte  au cabinet Secafi. Présenté le 6 octobre, celui-ci confirmerait la nécessité de ce changement de stratégie et d'équipe dirigeante.

"Nous avons besoin, non pas d'un sursis, mais d'un arrêt définitif des plans destructeurs de ST. Nous avons besoin d'un changement complet de stratégie, d'un nouveau souffle qui remette ST dans la voie du développement économique", estimait la CGT dans un communiqué envoyé la veille des résultats.

Entre 2007 et 2011, le groupe a enregistré des pertes d'emplois assorties de mesures de chômage partiel, ainsi qu'un effondrement de son chiffre d'affaires de 20 % à partir de 2005, dérapant alors de la 3e à la 11e place mondiale dans le classement de l'industrie des semi-conducteurs.

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