« Made in France, je revendique cette spécificité mais il ne s'agit pas de faire cocorico. Au delà de la dimension purement économique d'une fabrication française, je mets en avant tout ce qu'il y a autour, comme les valeurs environnementales, éthiques... je donne un sens global à cette appellation », témoigne Claire Laborde.

Lilas blanc du Massif Central

En 2013, elle créait la société A la Claire Fontaine® qui développe et commercialise des cosmétiques fabriqués par un laboratoire français et exclusivement à partir d'extraits de végétaux français : « la mirabelle de Lorraine, le lilas blanc du Massif Central... ce choix implique un transport des matières premières moindre et donc une plus faible empreinte carbone ». Telle est la lecture du « made in France » selon Claire Laborde et qu'elle entend défendre par sa participation à MIF Expo. Elle a choisi ce salon pour une première manifestation professionnelle et non un salon de la cosmétique comme il aurait été logique.

Des produits exigeants

Ils sont quatre - A la Claire Fontaine®, Kdodici, Martha Benson Sac Systems, Mihacé - à tenter l'aventure du MIF qui réunit 300 exposants dans tous les secteurs d'activité ; pour plus de visibilité et des coûts moindres, ils ont opté pour un stand commun sous pavillon lyonnais. Olivier Serre, à l'origine en avril 2012 de la boutique en ligne Kdodici (400 références de cadeaux, surtout des jeux et jouets) participe pour la seconde fois à MIF Expo. Revendiquant « le meilleur du made in France », avec par exemple les jouets en bois de Jeujura ou des créations originales de petits artisans, cette participation semble toute indiquée. Mais selon Olivier Serre « l'argument made in France est secondaire, je recherche avant tout des produits exigeants, je vais chez tous mes fournisseurs, décortique leur process de fabrication... » Il veut du bois labellisé, peu de peintures, s'est imposé une charte qui garantit une transparence totale sur l'origine de ses produits, source principalement dans un rayon de 100 kilomètres autour de Lyon.

Pas un sésame miraculeux

On comprend que la signature made in France n'est pas un sésame miraculeux, ça marche mieux si on y ajoute de l'éthique, du développement durable, du social. D'ailleurs les quatre Lyonnais ont bénéficié d'un appui communication de la Ville de Lyon, via le Label « Lyon, ville équitable et durable «  lancé en 2010. Pour être labellisé, il faut respecter un cahier des charges précis défendant une consommation responsable. A la Claire Fontaine, labellisé, propose ainsi ses produits sous forme de contenants rechargeables, avec une étiquette en braille pour les déficients visuels ; elle a aussi mis en place un système de compensation carbone sur la base un produit acheté égal un arbre planté en France.

« Tous ces aspects plaisent beaucoup », constate la jeune créatrice qui s'appuie déjà sur 15 VDI (Vendeurs à Domicile Indépendants) et enregistre un démarrage satisfaisant de son activité. Olivier Serre, également labellisé, connaît des débuts modestes (chiffre d'affaires 2013 50 000 euros) mais vise un résultat positif en 2014. Sur MIF Expo, ouvert au public, il fait du business, gagne en image, trouve éventuellement des fournisseurs mais sait bien que « entre le désir affiché d'acheter français et l'acte d'achat réel, il y a un fossé ».