En voilà deux qui ne sont pas fâchés de voir la fin des vacances se profiler ! Respectivement, DG et DG adjoint de Kontiki, Pierre-Marin Calemard et Philippe Maderou savent en effet que leur succès se joue dans les cours de récréation. Créée, il y a tout juste 20 ans, pour distribuer les stylos, cartables, cahiers et autres objets à l'effigie de Didll, l'entreprise installée à Dardilly a bâti son succès sur la distribution de marques destinées aux enfants. DIDDL, Top Model, et Kimmidoll font notamment partie de ses réussites. « Notre métier consiste à sélectionner des marques à fort potentiel et à les distribuer en France », résume Pierre-Marin Calemard, qui mise sur le flair de ses équipes pour repérer les personnages qui séduiront les petits, mais aussi sur la diversification.

Plusieurs univers

« Sur l'exercice 2005/2006, Kontiki a réalisé 70 millions d'euros de chiffre d'affaires avec Didll. Le déclin s'est amorcé des l'année suivante et en 2013, DIDDL était fini », retrace le DG. Mal anticipée, cette chute a très vite conduit l'entreprise, dans le rouge. « Notre exercice 2008/2009 s'est soldé par moins de 11 millions d'euros de chiffre d'affaires et une grosse perte », se souvient Pierre-Marin Calemard qui a rejoint Kontiki à ce moment comme actionnaire minoritaire.

Très vite, il a confirmé la stratégie de diversification initiée quelques années plus tôt et s'est tourné vers la décoration, avec une marque prometteuse : Kimmidoll. En marge de ce nouvel univers, l'enfant est resté très présent sans pour autant parvenir à trouver une marque aussi puissante que DIDDL, jusqu'à Top Model qui représente aujourd'hui quelque 10 millions d'euros de chiffre d'affaires, sur les 17 réalisés par Kontiki.

Les produits de cette marque représentent la majorité du CA de l'entreprise. (Crédits DR)

Une distribution élargie

Misant sur la multiplicité des marques, Kontiki a aussi fait le choix - un peu contraint - de multiplier les réseaux de distributeurs comme le précise le DG

« L'univers déco a été un succès avec Kimmidoll, mais nous l'avons néanmoins arrêté l'an dernier, car les petites boutiques de déco ont pour beaucoup disparues. Nous avons donc fait évoluer Kimmidoll vers le réseau des librairies, des papeteries et des magasins culturels. La distribution est l'autre facette de notre métier, et nous sommes en permanence obligés de nous adapter à l'évolution des réseaux de distributeurs ».

Pour partager les risques, en matière de distribution Kontiki a donc fait le choix de marcher sur « trois pieds » : le jouet ; le culturel et les grandes surfaces alimentaires.

Nouveautés en perspective

Désormais, Kontiki entend bien profiter de ces solides assises pour lancer plusieurs nouveautés. La première baptisée Ylvi est en rayon depuis quelques mois. Elle se prépare à prendre le relais de Top Model, même si le succès des stars de la mode ne se dément pas pour l'instant. Verity Rose, la deuxième sera présentée début septembre lors du Salon Maison et Objet. Elle se décline en petit mobilier, bagagerie et autres bijoux et accessoires.

Enfin, Kontiki fera cette fin d'année ses véritables premiers pas dans l'univers du jouet, et plus seulement pour ses marques, annonce Philippe Maderou :

« En 2012, nous avons pris une participation de 20% chez Plus Plus, le fabricant exclusif du jeu du même nom qui se présente sous la forme de deux lettres plus pouvant s'assembler en de multiples combinaisons en 2D et en 3D. Après avoir d'abord diffusé Plus Plus dans les écoles et crèches, il sera en vente exclusive dans le réseau Jouet Club à l'occasion des fêtes de fin d'année ».

Autant de nouveautés qui n'auront que quelques mois pour faire leurs preuves. « Si une nouvelle marque ne fait pas 300 000 à 500 000 euros de chiffre d'affaires la première année, nous l'arrêtons », préviennent les dirigeants de Kontiki.