Carton rouge pour l’argent dans le football

L'économie du football est menacée. La faute à une mécanique libérale poussée à l'extrême, que ses prosélytes cherchent à imposer en dépit d'une dangerosité de plus en plus aiguë. Les économistes tirent la sonnette d'alarme. Car les « valeurs » mêmes de ce sport sont en péril.

En Europe, l'économie du football est en crise. Moins affectés que leurs homologues espagnols ou italiens, les clubs français n'échappent pourtant pas au spectre et les vingt formations professionnelles de Ligue 1 cumulent en 2003 plus de 150 millions d'euros de dettes ! Mais les dommages n'infectent pas le seul champ économique. Les valeurs du sport sont contaminées, les principes d'équité, de solidarité, de redistribution sont agressés, la légitimité des instances de régulation et de l'Etat est contestée, la compression du « risque sportif » pour limiter « l'incertitude économique » pourrait déliter l'intérêt du public, le football amateur se complaît dans l'opacité, la violence prolifère... au point que le débat est lancée : les logiques  libérale et sportive sont-elles compatibles ?  Enquête dans les milieux professionnels de l'Olympique Lyonnais et de l'AS Saint-Etienne, auprès des dirigeants de la Ligue Rhône-Alpes, d'arbitres, et d'économistes, dans les formations amateurs ou dans les entreprises sponsors.

 

Logique libérale

 

Individualisation des droits TV, introduction en bourse, limitation des obligations de formation, réduction des pouvoirs de l'Etat, révision des instances de régulation, diminution des charges salariales et de la fiscalité... les principes qui fondent la « logique libérale » gouvernent le football. Leurs effets, autant positifs - ce sport est devenu un formidable spectacle - que désastreux - endettement pharaonique -,  ne sont pas seulement d'ordre financier. Les plus pernicieux d'entre eux portent sur l'indicible. Et ils ne sont pas les moins inquiétants, car ils menacent les valeurs fondamentales, la moralité, et la salubrité économique du sport. En effet, cette mécanique de financiarisation ramifie le diktat de l'argent dans toutes les strates. Première d'entre elles : celle des supporteurs, arrimés aux « vertus » pécuniaires grâce à la dialectique efficace de ses promoteurs, assimilable à une forme de chantage : « sans cette logique, point de victoire ».Cette consubstantialité permet de justifier la démesure des salaires versés aux joueurs, de museler les résistances - ainsi l'apathie et la cécité des « fans », aux revenus souvent modestes, devant le vertige de ces rétributions - et de les dissoudre dans la collectivité.

 

Instrumentalisation

 

Cette instrumentalisation à la fois excite l'ambition du supporteur et étouffe le dégoût légitime que devrait secréter l'ampleur des disproportions. « Gagner justifie tout. Le culte de la performance devient plus fort que la moralité du système qui devrait permettre d'y parvenir » analyse Jean-François Bourg, du Centre de droit et d'économie du sport de l'université de Limoges. « C'est l'opium du peuple » poursuit William Gasparini, maître de conférences à l'université Marc Bloch de Strasbourg. « C'est la magie du rêve, plus forte que tout dans l'esprit des gens. N'oublions pas que le football, pour beaucoup, demeure LE sujet de conversation avec les collègues, la famille, et constitue un creuset de leur vie sociale, rythmée tous les quinze jours par la venue au stade » complète Pierre Chaix, docteur en sciences économiques et spécialiste de l'économie du sport à l'université Pierre Mendès-France de Grenoble.
C'est aussi la magie des discours. Assénés, ils permettent d'asservir le public à cette logique, au prix, explique Jean-François Bourg, d'une « mise en scène événementielle, médiatique puissante et efficace » à l'image de ce qu'est réellement devenu ce sport : un spectacle. Grâce à elle, les clubs maintiennent entre eux et les supporteurs le lien affectif que les outrances libérales distendent naturellement, et préservent - même édulcoré - le double phénomène d'identification des spectateurs aux sportifs et d'appartenance au club. Un discours efficace jusqu'à rendre « acceptable » une situation inouïe une fois rapportée à l'utilité sociale et sociétale des footballeurs : est-il moral qu'un seul d'entre eux gagne le revenu cumulé de cent vingt ouvriers, de soixante dix enseignants, de trente chercheurs, ou de vingt médecins ? Est-il moral que le marché juge la « valeur » d'un simple sportif à 10, 20, voire 50 millions d'euros (chiffre d'affaires d'une belle PME de 300 salariés...) ? « Peut être pas. Mais il est préférable que l'argent généré par le football bénéficie aux vrais acteurs que sont les joueurs » tempère Thierry Philip, concurrent malheureux à la reprise de l'AS Saint-Etienne et nouveau vice-président de la Région Rhône-Alpes en charge du sport.

 

Manipulation

 

L'habileté de certains présidents est aussi de se blottir en « victime du système » pour à la fois se disculper d'en être un séide, et dissimuler d'en être un ardent promoteur ainsi que prolifique bénéficiaire. « La force du discours est de faire passer les solutions libérales d'une part pour inéluctables, d'autre part pour gages de modernité et de progressisme. Le sport-spectacle apparaît alors dans l'obligation, s'il veut survivre en Europe, de se soumettre totalement aux valeurs de l'économie libérale » résume William Gasparini. Une manipulation intellectuelle dont le souvenir de l'épopée stéphanoise, portée par une ferveur populaire mais des moyens pécuniaires moindres comparés à ceux d'aujourd'hui, démontre la vacuité. Les prérogatives de cette logique libérale préconisent l'individualisation des ressources, et ébranlent ce qui constitue une valeur fondatrice du sport et la condition d'une certaine équité : la solidarité. En remettant en cause les mécanismes de redistribution des droits TV ou d'affectation d'une partie des recettes - à la formation, aux autres sports comme l'oblige la « taxe Buffet » -, les apôtres du « football-marchandise » réclament une concentration des moyens financiers dont l'effet-levier à la fois enrichit les plus riches et appauvrit les plus pauvres. En conséquence, le schisme grandit entre la poignée de clubs « puissants » et les autres, préparant un championnat de France à deux vitesses et une configuration oligopolistique. En filigrane, l'antinomie des enjeux national et européen, que Pierre Chaix décortique à l'aune du « cas » Aulas, président de l'Olympique lyonnais : « son terrain de chasse n'est plus français mais européen. Sa préoccupation n'est plus Toulouse mais Arsenal. Son modèle s'appelle Manchester United, pas l'Olympique de Marseille. Son intérêt n'est surtout pas de maintenir une redistribution la plus équitable possible des  recettes : il doit amasser le maximum de moyens financiers pour parvenir à ses fins ; et la faiblesse de ses rivaux français comme de l'ensemble de la compétition nationale le sert, car elle accroît ses propres chances de finir en tête du championnat, synonyme de qualification européenne, donc de ressources, donc de retour sur investissement, donc d'ambitions nouvelles».

 

Comprimer l'incertitude

 

L'inféodation de la logique sportive à la logique financière porte le germe de la propre déliquescence du sport. Car elle a pour dessein coûte que coûte de maîtriser et même de réduire « l'incertitude ». Cette incertitude, à la fois ennemie de la mécanique libérale et substantifique moelle de la compétition. D'où l'interrogation sur la compatibilité des logiques du marché et du sport sur la pertinence de confier l'organisation du sport aux acteurs privés, qui la financent et l'orchestrent. Frédéric Bolotny, économiste au Centre de droit et d'économie du sport de Limoges, rappelle que « l'incertitude » est le premier « créateur de valeur » du sport, mais aussi le principal « moteur » des audiences - des spectateurs, de la TV, du merchandising - « Les clubs qui veulent limiter cette incertitude et réduire la concurrence mettent en danger la pérennité du sport en le rendant insipide et donc moins rentable ». D'aucuns redoutent même que les dix-huit clubs les plus puissants d'Europe - parmi lesquels l'OL -, réunis au sein du « G14 », préparent petit à petit le public, les sponsors et les chaînes de télévision aux « vertus » d'une ligue fermée, à la manière du championnat de basket-ball américain, la NBA. Disparitions des sanctions sportives - assurées par le système des montées /descentes de divisions, elles constituent dans la mentalité européenne la
Première légitimité du sport -, assurance de rencontres entre grands clubs, de recettes TV maximales... et tant pis si cette « élite »  autarcique condamne de fait les ressources financières et l'intérêt sportif des championnats nationaux.
Cette menace semble encore endiguée grâce à la suprématie des instances nationales et internationales de régulation. Mais, dans le sport comme ailleurs, la mécanique libérale exhorte au recul de ces structures d'Etat - ici les fédérations - et use d'une rhétorique qui insinue la vétusté, l'obsolescent des pouvoirs publics jusqu'à les érigés en « obstacles » aux ambitions sportives. « Tout doit concourir à sortir du carcan étatique » soutient William Gasparini, qui cite Pierre Bourdieu, en 1998 : « Aux yeux des néolibéraux, la France n'a qu'un professionnalisme tardif ou inachevé, faisant une place trop importante au bénévolat. Tout ce qui n'est pas néolibéral est vieillot, passéiste, archaïque ».
Autre menace proférée par la logique marchande et par une utilisation inflationniste des sportifs - la fréquence et les horaires des matchs, la multiplication des compétitions, les exhibitions et les tournées harassantes sont davantage adaptés aux attentes des acteurs économiques qu'à la santé des sportifs - : l'encouragement au dopage. « Quand on voit les joueurs finir leur soixantième match de l'année en gambadant, on ne peut que s'interroger » sourit Pierre Chaix. « Les clubs détiennent de tels pouvoirs pour gérer intelligemment le dopage, et les contrôles d'ailleurs perfectibles, étant réservés aux seules compétitions, les portes du délit sont grandes ouvertes en périodes de préparation ou de récupération ». Enfin, les 500 millions d'euros dépensés en un an par le sulfureux magnat russe Roman Abramovitch dans le rachat puis dans le redéploiement du club londonien de Chelsea fondent le soupçon que le football peut être un lieu idoine de blanchiment d'argent. « C'est une évidence » confirment Jean-François Bourg et Frédéric Bolotny.

 

La bourse, incompatible

 

Certes, ces dernières années ont accrédité dans le football européen la corrélation entre puissance financière et résultats domestiques ou continentaux. Manchester United, le Réal Madrid, le Bayer Munich ou le Milan AC ont trusté les récompenses. Mais en 2004, ces certitudes se sont craquelées et ont révélé les nuisances d'un appétit marchand capable de maltraiter concrètement l'ambition sportive. La déroute du Real Madrid - éliminé en Champion's league par le frêle Monaco, défait en finale de la Coupe d'Espagne, et piteux quatrième du championnat - en est l'éclatante illustration. Car plutôt que de procéder à une préparation minutieuse en début de saison et d'enrôler des défenseurs de bon niveau - mais dont la valeur « marchande » est infime -, la direction du club espagnol privilégia une fructueuse et assommante tournée en Asie, et recruta à prix d'or la star anglaise David Beckham, source de plantureuses recettes en merchandising mais de moyennes prestations sportives. Le « fond » fut atteint ce jour-là, lorsque, comme le résume Frédéric Bolotny, « ce fut la logique économique et non sportive qui dicta le recrutement ».
Quand à Manchester United, il incarne la dérive de la logique boursière, selon Pierre Chaix « incohérente et incompatible avec la démarche sportive » même si elle a pour mérite d'obliger à une plus grande transparence des comptes. Après avoir préféré, il y a quelques années, une tournée lucrative aux antipodes à sa participation à la cup (Coupe d'Angleterre), le club décida en 2003 de ne pas remplacer David Beckham et préféra alléger sa masse salariale plutôt que d'investir. Objectif - atteint - : améliorer les résultats financiers et donc favoriser le cours en bourse. Résultat : une médiocre troisième place en championnat anglais et une élimination prématurée de la Champion's League... En France, l'Autorité des marchés financiers (AMF) et le ministère  -contredits par la Commission européenne - s'opposent à l'introduction en bourse du pionnier, l'OL. Mais jusqu'à quand ? Enfin, nouvelle illustration du « conflit » entre les logiques libérale et sportive : le combat du « G14 » pour soustraire les clubs à la suprématie des équipes nationales. Tous les moyens sont explorés : obtenir des indemnités pour la «  mise à disposition » des joueurs en équipe nationale, recueillir une partie des gains générés par ces prestations nationales... Face à face : l'intérêt sportif de la nation contre celui, financier, des clubs. Pour Pascal Boniface, directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), il en va de l'avenir même du football. « Les équipes nationales sont le refuge de la continuité et de la fidélité à des règles universelles et non modifiables par la richesse, elles sont les ultimes remparts, d'un football où l'argent n'est pas roi. Si on veut que le football reste un sport universel, il est indispensable que ces équipes nationales ne soient pas sacrifiées à la logique financière des clubs ». Et dans cette tribune publiée dans le quotidien Libération, il appelle « la FIFA et l'UEFA à travailler de concert avec les instances européennes pour éviter l'option « tout libéralisme » du « G14 ».

 

« Collectiviser »

 

« Il est capital que les clubs comprennent, une fois pour toutes, qu'ils sont certes adversaires au plan sportif mais aussi partenaires au plan économique » explique Frédéric Bolotny. Une approche collectiviste qui fait le bonheur de la NBA ; la ligue constitue une « marque commerciale » dominante à laquelle s'agrègent les franchises, lesquelles partagent de nombreuses recettes - y compris la billetterie - et sont soumises à des règles de nivellement et de péréquation : plafond salarial, « draft » - qui affecte les meilleurs jeunes joueurs aux clubs les moins performants -.
Les pistes pour assainir l'économie du football ne manquent pas : variabiliser davantage les rémunérations, multiplier les sources de revenus pour minimiser le poids de ceux conditionnés aux résultats sportifs nécessairement aléatoires... Certaines mêmes peuvent revendiquer  « réparer » les valeurs aujourd'hui en déshérence : déterminer du sens au mécénat sportif - à l'image des actions de retour à l'emploi et d'accès au travail temporaire que le sponsor du club lençois, Creyf's Intérim, réserve aux supporteurs - ; restaurer le principe de solidarité - à l'image du rugby - en mutualisant et en répartissant équitablement les droits TV ; repenser les leviers qui réserveraient une partie de la redistribution à l'intérêt sociétal : financer des postes d'éducateurs, des terrains de football amateur, des structures d'enseignement.. « Attention, toutefois : égalitarisme ne signifie pas équité. Tout est question de dosage, de nuance. Que les clubs les plus entreprenants et qui réussissent soient récompensés est normal. Qu'une partie des droits TV soit calculée sur la notoriété des clubs me semble juste. A condition simplement que tout ne provoque pas de grave déséquilibre » corrige Frédéric Bolotny.
Et la dualité est tenace : peut on à la fois régénérer la solidarité, le risque sportif en France et ne pas pénaliser nos clubs sur la scène européenne ? Une nouvelle fois, c'est bien au niveau de l'Europe que se situent à la fois les distorsions et les possibles remèdes. Harmonisation des fiscalités, création, d'une DNCG européenne - celle créée en France contribue largement à la retenue des dérapages -, sanction des clubs européens perclus de dettes...Bref, établir une équité - en cela le diagnostic de Jean-Michel Aulas est juste - .Mais ces instances sont-elles décidées à réhabiliter l'intérêt général du football contre les intérêts individuels des clubs les plus importants ? « Elles doivent être puissantes et indépendantes des clubs. Au risque, sinon, que se répètent les initiatives récentes qui ont vu le milieu français du football quasiment « s'auto-autoriser » de lever certaines obligations de formation » prévient Frédéric Bolotny.
En jeu, protéger l'intérêt du « poumon économique » du sport : le supporteur, qui est au centre de toutes les recettes -  billetterie, merchandising, audience TV - et dont l'intérêt érodé à obligé en 2003 l'UEFA à réviser le fonctionnement de la Champion's League et à rétablir le système des éliminations directes - plus aléatoires et plus attractives - dès les 8ème de finale. Or l'exacerbation de cette logique marchande est à même de démolir l'intérêt du public. Jusqu'à le chasser. «  Le danger est réel si les spectateurs perçoivent que la finalité de la « machine » devient davantage économique que sportive » avertit Frédéric Bolotny. Un péril désormais palpable, qui a conditionné la diminution « par deux » des droits TV en Champion's League sur la période 2003-2006 par rapport à 2000-2003 (59,5 millions d'euros pour les clubs français contre 110).

 

L'exemple lyonnais

 

A défaut d'être l'épicentre « affectif » du football hexagonale - que l'histoire place davantage à Marseille ou même à Saint-Etienne et Lens -, Lyon peut revendiquer une triple couronne de champion de France : celle de la Ligue 1 (pour la troisième année consécutive), celle de la meilleure gestion (d'autant plus remarquée que sa rigueur et ses résultats détonnent dans le microcosme professionnel). Enfin celle de cette « logique libérale » dont le président de l'Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas, est, devenu le porte-drapeau. Ces trois phénomènes doivent-ils être corrélés ? Les considérations économiques et financières donnent l'impression d'occuper les discours de Jean-Michel Aulas au moins autant que les observations sportives. Illustration récente : au soir de la qualification historique de Monaco pour la finale de la Champion's League, qui appelait des louanges unanimes et devaient transcender les rivalités, il s'exprima après les félicitations d'usage par des allégations fiscales, financières, qui semblait exhaler davantage l'aigreur et le ressentiment que les francs applaudissements : « Je ne suis pas d'accord avec les avantages fiscaux que possèdent Monaco. (...)    Les demi-finalistes sont la Corogne, avec un déficit important, Porto et Monaco, avec une défiscalisation avantageuse, Chelsea, avec à sa tête une fortune exceptionnelle. (...) Lyon a économiquement les moyens de s'offrir à la fois Elber, et Morientès, mais pas fiscalement. Avec ces deux joueurs nous serions peut-être aussi champions d'Europe... » (L'Equipe du 7 mai). Une attitude qui peut-être rapportée aux résultats du sondage effectué par France Soir auprès des joueurs de Ligue 1 qui ont élu Jean-Michel Aulas « président le plus antipathique ». Peut-être, lorsqu'il a annoncé vouloir « prendre du recul » médiatique la saison prochaine, celui qui est également PDG du groupe informatique Cegid a-t-il estimé préférable pour l'image du club de se montrer plus discret. Et d'appliquer les conseils de Frédéric Bolotny qui, non sans cynisme, invite « les chantres du libéralisme à dire moins fort et moins souvent que le football est du business ». Au risque que la légitimité du sport défaille. Et de « tuer la poule aux œufs d'or ».

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.