Apprentissage : la pédagogie alternative des MFR

Les Maisons familiales rurales (MFR) sont une somme de particularités : ces écoles, uniquement implantées en zones rurales, offrent des formations uniquement en alternance, et ce, dès la 4e. Elles proposent également une pédagogie alternative. Zoom sur le fonctionnement de ces MFR à l'occasion des premières assises de l'apprentissage organisées ce jeudi à la Région.
Des jeunes élèves en formation au sein des MFR.

Les tables, les chaises et les cahiers sont les mêmes que dans une salle de classe classique. Mais l'approche est différente. Au sein des 74 Maisons Familiales Rurales d'Auvergne Rhône-Alpes, "nous accueillons majoritairement des élèves qui sont à la recherche d'expériences concrètes. D'autres sont des jeunes en décrochage scolaire, et nous les aidons à construire leur parcours. ", explique Dominique Chartier, directeur adjoint de la fédération régionale des MFR Auvergne Rhône-Alpes.

L'une des particularités de ces écoles est qu'elles dispensent des cours uniquement en alternance, de la 4e à l'ingénieur. Les formations vont ,dans la région, du bâtiment au commerce en passant par la maintenance mécanique et l'aménagement ou l'agriculture.

Pourtant, lors de leur création en 1937, les MFR étaient uniquement destinées aux enfants d'agriculteurs qui souhaitaient poursuivre les études, tout en pouvant travailler au sein de l'exploitation.

Flexibilité

Mais si les MFR se sont diversifiées, c'est pour répondre à un besoin des professionnels installés à la campagne. "Ils rencontrent des difficultés pour trouver de la main-d'œuvre dans le monde rural." Élargir les champs de formation devient une façon de dynamiser le territoire. "Cela permet de retenir ces jeunes par la suite."

Parallèlement à l'élargissement des thématiques, cette structure a développé une pédagogique alternative. Dominique Chartier souligne qu'il est important de "trouver une méthode qui permette de relier les deux temps, que sont l'école d'un côté et l'entreprise de l'autre." Aussi, au sein des MFR, la mise en commun entre élève et professeur est centrale.

"Nous voulons leur montrer qu'ils doivent travailler le questionnement : le pourquoi et le pour quoi", résume Dominique Chartier.

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Mais ces échanges permettent également une réelle flexibilité du programme scolaire. L'un des reproches souvent adressés par les professionnels aux formations en apprentissage est qu'elles sont déconnectées de la réalité du terrain. Ici, "les jeunes nous transmettent ce que leurs employeurs pensent des cours, ce qui nous permet de nous adapter. Il existe toujours un décalage entre le diplôme et le besoin de l'entreprise. Nous essayons de devancer les futures réformes", sourit le directeur adjoint.

"Un bon CV"

Ces écoles, sous contrat avec l'Etat et la Région, ont le statut d'association. Dans le cas de l'apprentissage, la formation est financée par la Région. Mais pour l'alternance scolaire (stage long), ce sont aux parents de participer au financement des cours. Selon Dominique Chartier, ce coût est compris entre 500 et 600 euros, "un budget est voté chaque année, au sein du conseil d'administration, composé à 50 % par les parents d'élèves".

Si "le diplôme est important, il n'est pas suffisant pour construire un bon CV. L'alternance, tout comme le savoir-être, aide", confie Dominique Chartier. Une manière d'aborder le diplôme, là aussi, d'une façon différente.


Les chiffres clés
- 74 MFR en Auvergne Rhône-Alpes
- 17 400 personnes en formation
- 150 élèves en moyenne par MFR dans la région
- 7 900 élèves en alternance "scolaire" (stage)
- 4 500 élèves en contrat d'apprentissage

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