Les étudiants de l'Idrac armés pour l'avenir

Début février, une quarantaine d'élèves de l'Idrac Lyon ont vécu, pendant trois jours, dans un trois-pièces couleur camouflage et au rythme du garde-à-vous, dans le cadre d'un stage d'immersion au camp militaire de La Valbonne (Ain). Un stage à vocation pédagogique durant lequel, placés en situation de stress, les étudiants sont amenés à prendre des décisions. Comme au long de leur futur parcours professionnel. Reportage.
40 étudiants de l'Idrac Lyon ont passé trois jours de stage au sein du camp militaire La Valbonne.

Flexions, extensions... Près du stade du camp militaire de La Valbonne dans l'Ain, Augustin s'étire. De kaki vêtu, un bonnet bleu marine lui couvrant les oreilles, il a tout de l'officier militaire. Pourtant, c'est dans un autre univers qu'il évolue en règle générale : depuis trois ans, il est étudiant au sein du campus de l'Idrac, à Lyon. Comme lui, 39 autres camarades de promotion de l'école de management et commerce, vont passer trois jours en immersion au sein du camp.

Le programme ? Ils ne le connaissent pas et vont le découvrir au fur et à mesure. "Cela ne me plaît pas de ne pas savoir, c'est stressant", s'exclame Gaëlle, elle aussi étudiante en troisième année. Avec Augustin, ils viennent de terminer la course d'orientation, première épreuve de la journée.

Les joues encore un peu rougies malgré le froid, ce dernier explique avoir "adopté une stratégie dès le début en choisissant les balises qui rapportaient le plus de points, et qui se situaient dans une même zone." Lui tenait la carte, guidant ses deux autres camarades.

"Ces exercices nous permettent de découvrir le caractère de chacun : qui est plus imaginatif, qui a davantage un esprit de leader, etc?", explique le Capitaine Gaillat, officier supérieur adjoint de la base de défense de La Valbonne.

"Ils ont toujours en tête un plan B"

Se confronter à la prise de décision dans une situation de stress est l'un des objectifs de ce stage. Un stage qui se renouvelle depuis quatre ans suite à la signature d'un partenariat entre l'Idrac de Lyon et la base de défense de La Valbonne.

"Lorsqu'ils entreront dans la vie active, ils seront confrontés à ce genre de situation, où, tout en ne connaissant pas les codes, ils devront garder leur posture de manager", souligne Stephen Girard, directeur du programme Grande Ecole au sein de l'Idrac Lyon.

"L'armée est souvent une référence en matière de gestion de projets car les militaires, sont des professionnels de la logistique, ils ont toujours en tête un plan B. Un modèle que nous devrions davantage avoir en entreprise", continue son collègue Stéphane Galy, directeur des programmes au sein de l'école de commerce et de management.

Idrac Armée de terre La Valbonne

Les étudiants doivent porter un mannequin de 80 kilos sur un brancard, le long d'un parcours semé d'embûches. (Crédits : Armée de terre)

En rang. Le dos droit. Les quarante filles et garçons écoutent le capitaine Honoré. "Ça ne sert à rien de gagner tout seul, il faut gagner en collectif", entonne-t-il en guise de briefing. Puis, rapidement, les étudiants-militaires du jour partent en petite foulée. Leurs baskets colorées sont encore leur seul élément distinctif. Pour le capitaine Honoré, ce genre d'exercice permet de "mettre en avant le côté équipe". Lui aussi, a le profil un peu atypique.

Réserviste, quand il n'est pas en treillis, il est professeur de management au sein de l'Idrac et dirige un cabinet conseil. Cette double compétence lui permet de construire un programme adapté.

"Le stage va monter en intensité, avec une apogée à deux heures du matin cette nuit puisqu'ils vont devoir procéder à une de victimes lors d'une simulation d'attaque."

Développer la cohésion

Au sein de l'Idrac, ce stage connaît un petit succès. Si bien que cette année, il a fallu tirer aux sorts les participants. Aussi, l'an prochain, Stephen Girard comme Stéphane Galy affichent leur volonté d'étendre le dispositif à l'ensemble de la promotion, quitte à faire deux groupes en fonction des niveaux.

A peine le temps de souffler, que l'épreuve suivante débute. Son nom ? Le brancardage. Sur un parcours semé d'embûches - un tunnel à traverser, des poutres en bois à enjamber - ils doivent transporter un blessé de 80 kilos sur un brancard. "Ce parcours est une tradition du régiment, il permet de développer la cohésion", souligne Alice, infirmière en soins généraux.

De leur côté, Augustin et Gaëlle semblent toujours aussi déterminés. Ils étaient venus pour se dépasser. Mission accomplie.

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