Simplon Lyon, à l'école de la bidouille numérique

Installé dans plusieurs villes de France, Simplon.co vient d'obtenir le label Grande école du numérique. À cette occasion, l'établissement reçoit la visite de Najat Vallaud-Belkacem dans ses locaux de Villeurbanne (Rhône). Lancée en octobre 2015, 24 élèves, aux parcours bien différents, assistent à cette formation. Immersion dans cette école de la débrouille numérique.
Les 24 étudiants de la promotion obtiendront leur diplôme en avril 2016, après six mois de formation intense et gratuite.

De grandes tables, des chaises, un professeur et des élèves. A priori, rien ne distingue Simplon.co d'autres formations. Mais les apparences sont trompeuses. Cette école du numérique - où l'on apprend à coder, créer des sites internet ou développer des applications - est différente, à bien des égards, des cursus classiques. À commencer par le mode de sélection des étudiants.

"La motivation constitue le seul critère", résume Mathilde Aglietta, directrice de Simplon Lyon. Pour postuler, les étudiants doivent seulement passer quelques épreuves sur Codecademy, "juste pour vérifier que le développement leur plaît."

"Apprendre à apprendre"

Ce matin-là, Erick Ghaumez, PowerPoint à l'appui, enseigne la programmation orientée de l'objet, "une problématique que l'on retrouve dès qu'il faut procéder au développement d'application". Une matinée plutôt théorique pour cet adepte de la pratique.

"Lorsque l'on me pose des questions, je réponds par d'autres questions. L'idée est d'apprendre à apprendre", détaille-t-il.

Avec de temps en temps quelques remords: "Parfois, en rentrant le soir, je me dis que j'aurais pu leur avouer qu'il manquait juste une virgule." Dans le code, comme en mathématiques, une lettre ou un chiffre en trop mène à l'impasse. Mais une fois de retour au milieu de sa classe, sa philosophie d'autodidacte reprend le dessus.

Simplon

Cette promotion comprend 24 élèves, dont 11 filles.

La pédagogie porte ses fruits.

"On apprend à se casser la figure, sans que l'on nous culpabilise", explique Benoit.

Ici, la barrière du programme scolaire, qu'il a pu rencontrer lors de sa licence de gestion, est abolie. Au royaume de la débrouille, Jérôme, un peu plus en retrait, semble avoir trouvé sa place.

"Pendant deux ans, je me suis remis en question, sans savoir que faire."

En quatre mois, même si sa jambe s'agite encore frénétiquement lorsqu'on lui pose des questions, il a retrouvé une certaine confiance en lui.

"Me retrouver ici est enrichissant car je côtoie des personnes aux sensibilités différentes des miennes."

Diversité des profils

La diversité des profils est l'une des particularités de cette formation ouverte en octobre 2015 à Villeurbanne, qui accueille aujourd'hui 24 élèves. Une singularité qui tient notamment au slogan de Simplon : "l'intégration par le numérique".

Avant d'être admis dans la formation, 85 % des étudiants étaient inscrits à Pôle emploi.

"Ils possèdent des profils peu représentés dans le numérique", précise Mathilde Aglietta.

Avant Chloi codait des "sites pas vraiment esthétiques."

Alors qu'Erick Ghaumez interroge la salle, Michèle lève la main. Une fleur glissée derrière l'oreille, l'autre main sur le clavier. À 37 ans, elle a déjà eu plusieurs vies. Mais ne s'est prise de passion pour le code que récemment.

"Il est désormais certain que je veux en faire mon métier."

Assise à côté d'elle, Chloi. Originaire de la région centre, la jeune femme "tournait un peu en rond" malgré son diplôme de graphiste textile. Comme elle travaillait sans cesse sur les ordinateurs et réalisait des "petits sites pas très esthétiques", elle a eu l'idée de s'inscrire chez Simplon. Et comme sa camarade, elle compte continuer dans cette voie.

35 heures par semaine

En six mois de formation intensive, et gratuite, les étudiants passent en moyenne 35 heures par semaine en cours. Soit avec Erick Ghaumez leur formateur, soit en autonomie.

Le 8 avril, ils recevront leur diplôme. Certains se lanceront sur le marché du travail, d'autres poursuivront leurs études.

"Une chose est certaine, tout le monde continuera dans les métiers du web."

Un créneau porteur puisque selon le Syntec numérique, il manque environ 3 000 diplômés dans ce secteur.

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Commentaire 1
à écrit le 05/02/2016 à 23:00
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je me permet de préciser que ce n'est pas de la bidouille ! on apprend à développer ! avant la formation certains bidouillent, mais la formation est professionnalisante !

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