L'usine ArjoWiggins de Charavines menacée

Le groupe papetier Sequana a annoncé, le 10 avril, un plan de restructuration comprenant les cessions ou fermetures de deux usines en France, dont Charavines en Isère. Un rendez-vous est prévu jeudi au ministère du Redressement productif.
L'usine ArjoWiggins de Charavines en Isère. DR

Les salariés d'Arjowiggins Charavines seront mobilisé ce jeudi à partir 13 heures. Une manifestation est prévue pour défendre l'usine de papier haut de gamme menacée de fermeture. Le 10 avril 2014, les employés ont été surpris par l'annonce d'un plan de restructuration qui envisage les cessions ou fermetures de deux usines en France, dont le site de Charavines en Isère.

En l'absence de repreneur 166 emplois seraient menacés. Furieux des salariés du papetier s'en sont alors pris à leur direction. Ils ont ainsi retenu sur place pendant une nuit Guy Léonard, directeur général d'ArjoWiggins, et Jonathan Mitchell, directeur général Papiers de Création, tous deux venus pour un comité d'entreprise. Les salariés voulaient obtenir la garantie de report du plan de sauvegarde de l'emploi et l'étude d'une cession de l'usine par la direction avant tout licenciement.

Les deux hommes ont finalement été relâchés sans incident le 11 avril, suite à l'annonce d'un rendez-vous fixé ce jeudi à Bercy avec Arnaud Montebourg, ministre de l'Économie.  Le ministère s'est en effet engagé à recevoir les délégations syndicales des sites de Charavines et de Wizernes, dans le Pas-de-Calais, également concerné, et à suivre de près les dossiers de futures reprises.

Un marché à la baisse

Les salariés ne comprennent pas les raisons d'un tel revirement, alors que Sequana a investi près de 5 millions d'euros dans leur usine de papiers haut de gamme depuis 2010. Et pour cause : « il s'agit de difficultés de groupe et pas d'entreprise », selon Daniel Triouleyre, directeur du site de Charavines, qui tient à rappeler les « résultats désormais bons » de son site. « ArjoWiggins souffre beaucoup en terme de profitabilité de son positionnement important sur le marché des papiers pour impression écriture, fondamentalement à la baisse, notamment pour le haut de gamme » poursuit le directeur.

Confrontée à la concurrence d'Internet de plus en plus rude, le groupe enregistrerait ainsi une perte nette de 301 millions d'euros en 2013, contre 123 millions l'année précédente. D'où ce plan de restructuration qui prévoit, entre autres, la cession de deux usines en France employant au total près de 500 salariés. « L'objectif est que la production se poursuive sur le site jusqu'au deuxième trimestre 2015 » tient toutefois à souligner le directeur. « D'ici-là, il n'est pas prévu de licenciement subi ». Pour mémoire, un site ArjoWiggins avait déjà été fermé à Rives en Isère, en 2012.

 

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Commentaire 1
à écrit le 03/05/2014 à 13:32
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JE SUIS SURPRISE DE CE QU'IL EST DIT (CESSIONS OU FERMETURES) ALORS QU'ILS ENVISAGENT DE PARTIR EN ANGLETERRE AVEC LEURS BREVETS...........

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