Pomelaw, le cabinet d'avocats 100 % digital

Il s'agit d'une première en France : un cabinet d'avocats d'affaires entièrement sur le web. C'est le concept développé par la startup Pomelaw, installée à Lyon. A l'origine de cette idée, deux avocats, Raphaël Cottin et Julie Le Goff, qui souhaitent démocratiser le contact entre clients et avocats.
Julie Le Goff et Raphaël Cottin ont créé la startup Pomelaw

Oubliez les cabinets d'avocats au troisième étage d'un immeuble haussmannien avec de la moquette rouge sur les marches. Pomelaw veut casser les codes des cabinets d'avocats d'affaires. Preuve en est, le nom de la startup lancée à Lyon en début d'année : "Nous ne voulions pas d'une dénomination telle que X et associés", sourit Raphaël Cottin, co-fondateur de la jeune pousse.

Mais c'est surtout le projet qu'il a développé qui peut surprendre dans le milieu : avec son associé Julie Le Goff, il a ainsi créé un cabinet d'avocats d'affaire 100 % digital.

Démocratiser

"L'outil web nous permet de démocratiser le contact entre les clients et les avocats en offrant des prestations plus économiques", souligne cet ancien avocat du cabinet Fidal.

Lors de cette expérience professionnelle, il fait le constat que "la profession est poussiéreuse, car les tarifs ne sont pas transparents. Les clients ne savent pas à quoi s'attendre."

Par ailleurs, ces tarifs sont souvent haut de gamme, alors que les besoins des entreprises, notamment les plus petites, peuvent être plutôt basiques. De fait, "une sélection se fait naturellement à l'entrée".

Chez Pomelaw, les coûts sont divisés par deux par rapport à un cabinet classique. Pour exemple, lors de la constitution d'une SAS, Pomelaw facture 600 euros d'honoraires, alors que le tarif moyen est de 1 500 euros. La jeune pousse cible donc une clientèle de TPE, PME ou des petits groupes. Soit "potentiellement 90 % des entreprises françaises".

Contact humain

Pendant près de deux ans, ils ont imaginé une plateforme web collaborative, sur laquelle le client dispose de son propre espace, "comme pour un compte bancaire". Il peut y retrouver une fiche de synthèse sur les informations juridiques à fournir, des factures, etc. Un véritable gain de temps dans le traitement administratif "ce qui nous permet de nous consacrer au conseil".

Car 100 % digital ne signifie pas qu'il n'existe aucun contact humain. En effet, le cabinet compte aujourd'hui quinze avocats, tous en relation directe avec le client, soit en visioconférence, lors de conversations téléphoniques, ou via la plateforme.

Acteur national

Lancée au début du mois de mars, environ une à deux demandes sont formulées chaque jour sur la plateforme. "Et nous comptabilisons une centaine de visites", complète Raphaël Cottin. Cependant leurs ambitions sont plus importantes : "Nous voulons devenir un acteur national", expliquent les deux associés.

D'ailleurs, les projets ne manquent pas. D'ici le début de l'année 2017, ils comptent mettre en place un système de signature électronique. Ils réfléchissent également à l'ouverture dans plusieurs villes de France de "boutiques cabinets d'avocats", afin de faciliter la prise de contact. Si pour l'instant, le projet n'en est qu'au stade de l'idée, "nous sommes dans une courbe positive, indique Raphaël Cottin. Si cela perdure, nous espérons ouvrir notre première boutique fin 2017."

Quant à l'idée de vendre leur plateforme à des confrères qui souhaiteraient opérer ce glissement vers le numérique, ils ne la mettent pas de côté.

"Ce serait envisageable de mettre à disposition notre outil à des confrères en marque blanche." Ce qui signifie que le nom de l'entreprise devra alors être indiqué lors de la vente ou location de la plateforme.

Parts de marché

Pour l'heure, le chiffre d'affaires (non communiqué) est, selon les fondateurs, conforme aux prévisions. "Mais nous ne sommes pas encore rentables, compte tenu des investissements que nous avons réalisés en amont", explique Raphaël Cottin. Par ailleurs, leur objectif pour l'heure n'est pas tant de réaliser des profits.

"Nous allons tout réinvestir. Notre stratégie est de prendre des parts de marché."

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Commentaires 2
à écrit le 21/06/2016 à 13:40
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On ne dit pas "digital" en français (sauf pour parler de ce qui a trait aux doigts) mais NU-ME-RIQUE. Merci :-)

à écrit le 21/06/2016 à 0:18
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Très bonne initiative, bravo.

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