L'AgroTechnoPôle, un nouveau centre dédié à l'innovation agricole

Fédérant les acteurs de la recherche et de l'enseignement, les pôles de compétitivité et des partenaires industriels, le projet d'AgroTechnoPôle vise à allier recherche, enseignement et innovation en matière d'agriculture. S'appuyant sur des structures existantes, il doit s'implanter en Auvergne Rhône-Alpes, région forte d'un écosystème très favorable. Et participer à la révolution robotique à l’œuvre dans le secteur agricole.
L'AgroTechnoPôle sera notamment spécialisé dans la robotique agricole.

Et si la crise actuelle du monde agricole se résolvait grâce à la technologie ? L'essor des nouveaux outils dans les prés est aujourd'hui une réalité. Signe de ce dynamisme, un nouveau projet alliant innovation, recherche et formation a été lancé, fin février : l'AgroTechnoPôle. Implanté en région Auvergne Rhône-Alpes, il vise à constituer un pôle dédié à l'innovation en matière d'agroéquipements et d'agriculture numérique.

D'un montant estimé à cinq millions d'euros, le projet est porté par les acteurs de la recherche et de l'enseignement (Irstea, Université Blaise Pascal, Laboratoire d'Excellence IMobS3, Institut Pascal, LIMOS, VetAgroSup), les pôles de compétitivités ViaMéca et Céréales Vallée et soutenu par des partenaires industriels (Michelin et Limagrain).

Implantation régionale

L'AgroTechnoPôle s'appuie sur un collectif de quelque 150 chercheurs, enseignants/chercheurs, ingénieurs et techniciens issus des différents organismes partenaires. L'implantation en Auvergne Rhône-Alpes apparaît plus que légitime, aux yeux de Jean-Marc Bournigal, président de l'Irstea (Institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture)

"Ce projet prolonge une implantation existante. Nous possédons déjà un centre Irstea à Clermont-Ferrand, au cœur du campus universitaire des Cézeaux, à Aubière, et une antenne dans l'Allier, à Montoldre, sur laquelle nous disposons de plateformes technologiques, notamment dédiées aux épandeurs à engrais minéraux et organiques. Nous avons engagé il y a déjà plusieurs années des projets de recherche en matière de robotique, notamment en milieu naturel."

Car l'AgroTechnoPôle présente deux axes majeurs de développement : l'un autour de la mobilité, centrée sur la robotique agricole, et l'autre autour de la fertilisation.

Une triple composante

Le projet implique une triple composante. Il s'agit en premier lieu de poursuivre le développement des activités de recherche de haut niveau dans le domaine des technologies dédiées à l'agriculture, indique Emmanuel Hugo, directeur du centre Irstea de Clermont-Ferrand.

"Il comprend en outre un volet enseignement-formation, du BTS-DUT jusqu'au doctorat, avec la volonté de favoriser des parcours croisés entre des cursus agricoles et agronomiques et des parcours sciences pour l'ingénieur en mécanique et en informatique.

Cela concerne à la fois de la formation initiale et de la formation tout au long de la vie, avec la volonté de mettre à niveau les techniciens présents dans les entreprises sur les nouvelles technologiques mobilisées sur les équipements agricoles.

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Le troisième volet concerne la mise en place d'une plateforme d'innovation, notamment dédiée à la robotique agricole.

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L'agriculture devrait devenir le deuxième secteur d'utilisation de robots (crédit : Irstea).

Des robots dans les champs

Cette plateforme d'intégration, qui doit voir le jour dès cette année, verra converger "des scientifiques, des donneurs d'ordre et de jeunes entreprises innovantes, spécifiquement sur le volet de la mobilité en milieu complexe, avec une forte dimension robotique", poursuit Emmanuel Hugo.

La robotique est déjà largement installée dans l'agriculture, et notamment dans le monde de l'élevage. Elle commence à se développer dans le champ, notamment à travers de petits robots dédiés au maraîchage.

On prédit un avenir brillant à la robotique agricole, qui devrait devenir le deuxième secteur de robots professionnels après l'industrie et représenter, d'ici à quelques années, plusieurs milliards d'euros de chiffres d'affaires", s'enthousiasme Jean-Marc Bournigal.

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Sur cette plateforme devra également être pensée la partie réglementaire afférente à la robotisation du métier. De cette plateforme devraient sortir jusqu'à cinq robots agricoles d'ici cinq à dix ans, prédit le président de l'Irstea. Un programme ambitieux qu'il reste en partie à financer, grâce notamment au Programme d'investissements d'avenir.

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Commentaire 1
à écrit le 02/03/2016 à 19:05
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L'inertie du système agricole français est proprement hallucinante!!! Peut être que les lobbys y sont pour quelque chose aussi ! On sait depuis des années que ni l'informatique, ni la robotique, ni la chimie, ni la génétique ne sauveront le système ...

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