Quand le textile devient outil de communication

Avec la démocratisation de l'impression numérique sur textile, rendue possible par une baisse des coûts, les acteurs du secteur réorientent leur production depuis quelques années. Et proposent également une offre personnalisée à leurs clients, qui les utilisent comme des supports de communication. Une problématique développée lors du salon C!Print sur l'image et la personnalisation numérique, qui se tenait à Lyon du 26 au 28 janvier.
Le textile est un support de communication pour les entreprises.

"L'impression numérique a depuis quelques années fait son entrée dans le champ du textile. Seulement auparavant, vu le coût des machines, ce procédé n'était utilisé que pour de petites séries ou dans les grandes entreprises", constate Pierric Chalvin, délégué général Unitex (Union Inter-entreprise textile Lyon et région).

Gilles est infographiste chez Deveaux, société spécialisée dans le marché du textile d'habillement. Il y a trois ans, il était encore "créateur textile". Mais avec l'arrivée du numérique, il a dû adapter ses compétences. Pour lui, cette évolution est bénéfique à la profession. Notamment en termes de coûts.

"Auparavant, pour l'impression textile, nous devions graver des cylindres, chacun correspondant à une couleur. Si une image était composée de huit couleurs, il nous fallait huit cylindres."

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Or, chaque gravure coûte 450 euros à la fabrication. Alors, l'entreprise Deveaux a fait le pari du numérique. Selon une étude réalisée auprès de 1 200 imprimeurs à travers le monde par FESPA Print Census, plus de la moitié des personnes interrogées comptent réaliser un investissement dans l'impression numérique grand format. Pour une dépense moyenne de 100 000 euros.

Plus grande flexibilité sur le textile

Au-delà des coûts, le numérique apporte aussi une plus grande flexibilité. "Avec le jet d'encre, nous pouvons agrandir ou, à l'inverse, rétrécir une image en deux minutes seulement", illustre Pierric Chalvin.

"L'impression numérique permet de pouvoir imprimer des motifs avec davantage de précision et des détails plus fins, explique Pierric Chalvin. Les clients ne viennent plus chercher de gros volumes indifférenciés : ils veulent de la créativité, de la réactivité. Nous voyons même apparaître de nouveaux acteurs qui ne viennent pas du textile, mais de la publicité par exemple", remarque-t-il.

Un glissement qui n'est pas incohérent, car l'impression numérique textile est aujourd'hui un véritable support de communication pour les entreprises.

"Grâce à la souplesse permise par l'impression numérique sur les textiles, ce secteur s'ouvre à d'autres marchés comme la communication, la décoration ou encore la mode", rappelle Julie Chide, responsable communication du salon C!Print, traitant de l'image et la personnalisation numérique.

Un objet de communication

Ainsi, le groupe Senszo, ennoblisseur textile basé à Saint-Romain-de-Popey, s'est dirigé vers l'événementiel avec la création de Senszo Line. Parmi les éléments de leur catalogue, on trouve par exemple des papiers peints et murs tendus, des plafonds tendus personnalisés mais aussi de l'habillage de mobilier.

Il faut dire que l'entreprise n'a pas attendu la démocratisation de l'impression numérique pour faire le pari de l'innovation. "Nous faisons beaucoup de veille technologique", indiquait Philippe Talabard, dans Les Echos dès 2011.

L'entreprise Interstiss, dont le siège social est basé à Lentilly, a également suivi cette mouvance : spécialisée dans l'impression numérique, elle dispose d'une section dédiée nommée "textile et communication".

"Par exemple, Jacquard, basée dans les Vosges, a intégré le numérique dans ses problématiques en proposant à ses clients du linge de table personnalisé", illustre encore Julie Chide.

Une personnalisation qui leur permet de se démarquer, mais qui devient également un véritable support de communication.

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Commentaire 1
à écrit le 02/02/2016 à 9:57
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C'est une bonne idée donnant de beaux résultats maintenant pour que cette tendance prenne il faut en finir avec la génération IKEA, à savoir on achète des meubles qu'on jettera trois ans après pour en racheter d'autre, qui ne sont d'ailleurs absolume...

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