Le plein d'énergie sur le Mont Blanc

Le nouveau refuge du Goûter (Haute-Savoie), inauguré samedi dernier par la ministre de l'Environnement Ségolène Royal, n'est pas seulement un des plus hauts en Europe (3835 mètres d'altitude). Il a aussi été pensé pour être autonome en énergie, malgré son environnement extrême.
Le nouveau refuge du Goûter est un concentré de solutions énergétiques

Sur la voie qui mène au Mont Blanc, les alpinistes découvrent désormais le nouveau refuge du Goûter et son design futuriste. Le bâtiment ovoïde, paré de panneaux en inox brossé, cache sa structure en bois. Il dissimule aussi un système de pointe dans la gestion de l'énergie.

La construction amorcée en 2010 avait prévu de doter le refuge flanqué sur l'Aiguille du Goûter du label de haute qualité environnementale (HQE). Pourtant, les contraintes de haute altitude faisaient de ce projet un défi ambitieux pour le maître d'ouvrage, la Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne (FFCAM).

Conditions météo extrêmes

"Il y a peu de bâtiments construits dans des lieux aussi isolés, aussi éloignés des réseaux d'eau et d'énergie", souligne Joris Gaudion, directeur des solutions bâtiments intelligents et écodistricts chez Schneider Electric. L'entreprise est intervenue sous forme de mécénat en mettant à disposition un chef de projet, un ingénieur et un technicien.

"Du point de vue énergétique, le défi principal aura été d'être en mesure de faire face à tout moment aux conditions météorologiques, qui peuvent être extrêmes", explique M.Gaudion. De juin à septembre, les randonneurs doivent ainsi pouvoir compter sur le confort du nouveau refuge, équipé notamment d'un four et d'un lave-vaisselle.

Une technologie de sous-marin

Bien entendu, la technologie a été mise à contribution. Des panneaux solaires, des batteries et un groupe de cogénération, alimenté en carburant par hélicoptère (4000 litres par rotation), alimentent le refuge en énergie. Les équipements fonctionnent toute l'année, pour éviter la décharge profonde des batteries, que seul l'envoi d'un hélicoptère pourrait permettre de recharger.

L'eau potable provient d'un fondoir à neige en inox, d'une surface de 50 mètres carrés, alimenté par des capteurs solaires.

 Les toilettes bénéficient de la technologie utilisée par les sous-marins, avec aspiration sous-vide et traitement biologique, qui permet de rejeter une eau exempte de bactéries.

Suivi comme un porte-avions

Mais l'automatisation a ses limites dans un environnement aussi incertain. À l'aiguille du Goûter, la météo est ponctuée de phénomènes très localisés.  "Il peut neiger sur le Mont Blanc alors qu'il fait beau juste à côté", illustre Joris Gaudion.

Les conditions météorologiques peuvent ainsi requérir une intervention humaine. "Régulièrement, un technicien de la FFCAM doit donc prendre son baudrier pour aller casser lui-même les stalactites que la condensation forme dans les zones d'évacuation d'air", illustre M.Gaudion.

Depuis sa mise en service, le refuge du Goûter est géré par l'équipe de suivi des sites critiques de Schneider, basée à Grenoble, qui assure déjà la surveillance d'installations énergétiques... du porte-avions Charles de Gaulle.

CHIFFRES CLÉS

Refuge du Goûter

  • Altitude : 3835 mètres
  • Capacité : 120 personnes
  • Surface : 720 m2 répartis sur quatre étages
  • Durée du chantier : trois étés

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Commentaire 1
à écrit le 30/09/2014 à 17:22
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