De startup à Scop, l'histoire du sauvetage de BioparHom

La startup savoyarde BioparHom a failli disparaître à cause d'un manque de trésorerie. Pourtant, elle développe alors un produit révolutionnaire, adopté par de prestigieuses formations sportives. Au pied du mur, sa transformation en Scop lui donne un nouvel élan et de nouveaux outils, propice à la commercialisation de son innovation.
Les salariés de BioarHom ont investi dans la startup en la tranformant en Scop.

En 2014, c'est devant la barre du tribunal de commerce que BioparHom a joué son avenir. La startup manque alors de la trésorerie nécessaire à son activité. Pourtant, la recherche et développement de la jeune pousse savoyarde a permis de montrer l'intérêt de son Z-Métrix, cet appareil utilisé par les équipes médicales de l'Olympique de Marseille, de la formation cycliste Cofidis et de l'Union Bordeaux-Bègles de rugby.

Un produit à la pointe

Ces formations sportives utilisent l'outil de diagnostic pour faire le suivi de la forme physique des athlètes, en se basant sur une analyse extrêmement détaillée de la composition des tissus et des fluides corporels.

"Nous travaillons avec l'Institut national du sport et de l'éducation physique (INSEP) qui nous aide à faire évoluer nos produits", souligne Samuel Chemin, le gérant et directeur commercial de BioparHom.

Mais le premier marché de BioparHom, c'est avant tout le secteur hospitalier, et notamment les services de néphrologie, de cardiologie et de réanimation, où les équipes médicales peuvent se baser sur le Z-Métrix pour analyser en détail les pertes de masse corporelle et la déshydratation. Les centres de réadaptation peuvent aussi l'utiliser pour faire face à des problématiques de dénutrition et de déshydratation de patients souffrant de pathologies, et pour pouvoir accélérer ainsi le traitement.

En manque d'argent et de dirigeant

Mais en 2014, BioparHom manque de fonds nécessaires au moment d'une étape charnière : la transition entre la R&D et la commercialisation de ses produits. La société se prépare à la liquidation. Ses salariés se tournent alors vers l'Union régionale des Scop pour tenter de reprendre eux-mêmes leur entreprise. Le diagnostic effectué par l'UR Scop valide leur initiative... à condition de trouver le dirigeant qui manque pour mettre en œuvre la stratégie commerciale de l'entreprise.

"Dans une Scop, le dirigeant doit posséder la capacité de prendre les décisions au quotidien, pour mettre en œuvre la stratégie décidée par l'assemblée générale", explique Meryem Yilmaz, responsable développement à l'Union régionale des Scop.

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BioparHom recrute alors Samuel Chemin, un gérant expérimenté en matière de gestion de Scop, puisqu'il avait notamment dirigé la grenobloise Cabestan, une coopérative d'entrepreneurs du bâtiment.

D'une pierre deux coups

Quant au manque de trésorerie, contrairement à bon nombre de propriétaires de startups qui abandonnent une partie de leur capital entre les mains d'investisseurs, les salariés de BioparHom font d'une pierre deux coups. Leur plan de reprise leur permet non seulement de conserver la propriété des résultats de leur recherche-développement, mais le passage en Scop leur ouvre un nouvel horizon financier. Meryem Yilmaz précise :

"En Scop, le type de financement n'est pas le même. Nous avons des outils et des partenaires qui nous sont propres, ce qui nous offre la possibilité d'exercer un effet de levier sur le financement classique."

L'appui des Scop

Deux Scop régionales décident alors d'investir dans BioparHom : la SSII grenobloise Alma, et le fabricant de machines micro-électroniques de St-Jeoire (Haute-Savoie) SET.

En mars 2015, la Scop BioparHom voit le jour, prenant le relais de l'ancienne société, liquidée. Les cinq salariés de la Scop, dont Samuel Chemin, apportent un total de 17 900 euros, ce qui génère la réalisation du plan de financement à hauteur de 146 900 euros, dont la moitié en fonds propres. L'entreprise voit ainsi se dégager un horizon de sept ans pour pouvoir commercialiser ses trouvailles et engranger des revenus, avant de commencer à rembourser ses prêteurs. Elle se prépare à réaliser un chiffre d'affaires de 503 000 euros dès l'année à venir.

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