L'Institut du service civique ouvre sa première antenne régionale à Fontaine (Isère)

Avec cette première antenne locale installée à Fontaine (Isère), l'Institut du service civique poursuit son développement avec l'objectif d'atteindre 1 000 lauréats en 2017. Structure dédiée à des jeunes sélectionnés ayant effectué un service civique, elle contribue à leur développement professionnel et personnel. Sur un plan territorial, elle souhaite faire le lien entre les acteurs institutionnels, associatifs et les entreprises.

Au pied des Alpes, l'Institut du service civique (ISC) a inauguré ce lundi sa première antenne régionale. Installée à Fontaine, près de Grenoble (Isère) et couvrant le grand sud-est, celle-ci accueillera 90 lauréats sur les 410 de la promotion 2015. "L'ouverture d'une antenne délocalisée est le chaînon manquant permettant de mettre en relation les différents acteurs d'un territoire concerné par la politique de la ville et de la jeunesse : associations, collectivités territoriales et entreprises", souligne Martin Hirsch, président de l'Institut du service civique (ISC).

Valoriser l'engagement des jeunes

L'Institut est imaginé comme une grande école cassant les codes "aristocratiques" qui prévalent dans les établissements prestigieux français. Pour cela, il s'agit de valoriser l'engagement des jeunes volontaires. Créé en 2012 par l'actuel directeur des Hôpitaux de Paris (APHP) et Claire de Mazancourt, ancienne directrice de la stratégie à Météo France, l'ISC a pour vocation de permettre aux jeunes ayant effectué un Service civique de poursuivre leur engagement et de bénéficier d'un accompagnement professionnel par l'intermédiaire d'une "super structure" bâtie autour de trois filières : formation, projet professionnel et création d'activités. Le profil des lauréats est éclectique. Ils intègrent l'Institut car ils ont fait la preuve de leur engagement et de leur potentiel, quel que soit leur parcours scolaire ou professionnel, leur origine ou leur bagage social.

"En 2015, suite aux différents événements de janvier et les débats qui ont suivi, la France a pris conscience de l'importance du service civique et en quoi il était primordial. Mais il ne faut pas s'arrêter à cet engagement initial. Nous devons permettre aux jeunes de le valoriser auprès des entreprises, des grandes écoles. C'est ce que permet l'Institut", souligne Martin Hirsch.

Institut service civique

Formations, parrainages, emplois

Ainsi, de nombreuses entreprises et écoles sont associées à cette organisation. Elles ouvrent des formations, des parrainages, ou des propositions d'emplois. En Rhône-Alpes, certains lauréats auront par exemple la possibilité d'intégrer EMLYON, Grenoble école de management, les IEP de Lyon ou de Grenoble ou l'université Pierre Mendès France avec laquelle un partenariat a été signé ce lundi. Mais aussi, de travailler, entre autres, avec les groupes Casino, Michelin ou encore RTE, partenaire national qui confirme son soutien au niveau local. Des relations qui pourront être bénéfiques autant aux jeunes qu'aux entreprises :

Au-delà de notre processus de recrutement classique, nous sommes en perpétuelle recherche de talents aux profils différents, aux parcours et aux regards atypiques, permettant une ouverture différente sur la société. L'Institut nous permet cela et nous pouvons aider ces jeunes. C'est aussi bénéfique pour nos salariés qui vivent une expérience humaine intense en collaborant avec les lauréats", analyse Frédéric Dohet, délégué régional RTE Rhône-Alpes.

Répondre à la multiplication des services civiques

L'Institut était jusqu'alors centralisé sur Paris, bien qu'accueillant des lauréats de toute la France. La création de l'antenne grenobloise s'inscrit dans une stratégie au long cours de l'ISC, dont l'objectif est de "démocratiser" l'accès à cette "super école" tout en garantissant la proximité et la qualité de son accompagnement.

Mais les attentats de Paris et les annonces qui en résultent participent à l'accélération de son développement. Cette structure, qui fait donc suite au Service civique, doit être mesure de suivre le mouvement "d'universalisme" des missions de volontariat  acté le 1er juin par le président de la République. François Hollande a fixé l'objectif de 150 000 missions par an d'ici 2017.

Dans le même temps, 1 000 lauréats par an en 2017, contre 250 en 2014, seront sélectionnés pour intégrer l'Institut du service civique, ce qui nécessite un développement économique important pour soutenir cet effort. Un vrai défi. "Nous savons que nous pouvons continuer à grandir sans aucun risque de voir baisser la valeur, la motivation, l'engagement et le talent de nos lauréats. Notre seule limite est notre capacité à pouvoir aider et soutenir chaque lauréat", explique Martin Hirsch.

Trouver de nouveaux financements

En 2015, le budget annuel de l'Institut est compris entre 2 et 2,5 millions d'euros. Pour trouver des ressources supplémentaires, l'ISC, structure privée financée à 90 % par des acteurs privés, et supportée par le gouvernement dans le cadre de la "France s'engage", souhaite se rapprocher de ses partenaires : "Nous devons être au plus près de nos contributeurs afin d'ouvrir de nouveaux réseaux et opportunités. Nos partenaires souhaitent également être davantage en contact avec les lauréats", explique Hélène Vincent, directrice de l'antenne régionale.

L'inauguration de cette structure rhônalpine, choisie notamment pour le dynamisme économique de son territoire et le tissu de ses entreprises, devrait être suivie par d'autres antennes décentralisées. La région du sud-ouest est une possibilité fortement envisagée par l'équipe dirigeante.

*Maxime Hanssen est journaliste salarié à Acteurs de l'économie - La Tribune et par ailleurs lauréat 2014 de l'Institut du service civique.

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