E-santé  : un consortium pour piloter les thérapies anticancéreuses à distance

Un industriel isérois, un éditeur de logiciels de Montpellier et un établissement de santé avignonnais se sont mis ensemble pour développer un dispositif pour piloter les thérapies anticancéreuses à distance. Il devrait être opérationnel d'ici à 2020.

Le fabricant de piluliers isérois Stiplastics, l'éditeur de logiciels e-santé montpelliérain La Valériane et l'Institut médical avignonnais Sainte-Catherine finalisent leur accord pour constituer un consortium. Objectif ? Développer en commun une solution connectée avec une interface digitale pour sécuriser et piloter à distance la prise d'anticancéreux par voie orale en collectant toutes les données utiles.

Selon les chiffres fournis, 23 % des traitements de chimiothérapie sont administrés en comprimés ou gélules versus la voie intraveineuse. Ce taux pourrait atteindre 50 % en 2020 si l'organisation et le suivi sont plus contrôlés. Le projet vise à accompagner efficacement les patients dans le parcours de soins post-hospitaliers.

Sans équivalent en Europe

C'est précisément à échéance de 2019-2020 que le dispositif devrait être opérationnel.

"La première étape consiste à définir les spécifications des systèmes experts qui vont simplifier et automatiser la prise de médicaments à l'aide d'un pilulier intelligent", précise Roland Sicard, PDG de La Valériane et coordinateur du projet.

"Cette phase de développement une fois achevée, nous procéderons à l'expérimentation de ce prototype de dispositif médical de classe II en 2018 et 2019", à l'Institut Sainte-Catherine.

Trois molécules et traitements sont envisagés pour ce pilote.

Cette démarche novatrice dont l'investissement est chiffré entre 2 et 4 millions d'euros pourrait bénéficier du forfait innovation dans son utilisation expérimentale. Ce projet ne se voit pas d'équivalent de cette ampleur, en Europe. Aux Etats-Unis le géant Google planche avec de puissantes structures américaines sur un programme analogue.

"Et ils sont au même stade que nous", assure le patron de La Valériane.

Un premier tour sur quatre régions

Au-delà du noyau dur des trois "investigateurs principaux", le tour de table est voué à associer d'autres partenaires. L'ambition est d'étendre ce programme à la communauté de cancérologie française. Pour commencer, quatre régions sont prospectées. Outre Provence Côte d'Azur il s'agit de l'Occitanie, les Pays-de-Loire et Auvergne Rhône-Alpes.

L'initiative du projet revient à l'Institut Sainte Catherine, qui spécialisé dans le dépistage et traitement des tumeurs, accueille 11.000 patients par an.

"En 2014 puis en 2015 nous avons répondu, à deux appels à projets de l'Agence régionale de santé (ARS) PACA sur la thématique des liens ville hôpital", précise Françoise de Crozals, pharmacienne de l'établissement de soins.

La stratégie nationale "e-santé 2020 " vise à accompagner les acteurs des soins à prendre le virage numérique.

Piluliers intelligents

De son côté, Stiplastics va concevoir un ou plusieurs piluliers intelligents adaptés aux galéniques et packagings de ce mode d'administration des anticancéreux en pleine mutation.

"Nous avons déjà introduit de l'électronique dans des piluliers destinés à des essais cliniques", indique Jérôme Empereur, Pdg de la PME basée à Beauvoir-en-Royans, en Isère.

Forte de 90 salariés elle annonce 18,5 millions d'euros de chiffre d'affaires 2015 "dont 30 % dans le secteur des piluliers B to C ou sur mesure". La Valériane, une jeune pousse de 15 collaborateurs possède, elle, une filiale de à Atlanta, Géorgie. Elle s'apprête à passer dans le giron de Docapost (Groupe La Poste).

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