Lyon Mini Maker Faire : quand le faire soi-même redevient un enjeu

En accueillant pour la première fois une "Mini Maker Faire" - un événement mettant en lumière le faire soi-même et les nouveaux outils de fabrications - les organisateurs lyonnais souhaitent promouvoir auprès du plus grand nombre ce mouvement. Mais aussi fédérer un écosystème naissant sur le territoire.

Le weekend prochain (28-29 mai), le pôle pixel de Villeurbanne accueillera une drôle de manifestation : la première "Lyon Mini Maker Faire", un événement autour des thèmes du faire soi-même, de la créativité et de la fabrication. Il s'inspire de sa grande sœur californienne née en 2006. 100 "makers" sont ainsi attendus afin de présenter leur savoir-faire à plus de 5 000 personnes de tous âges espérées.

Artisan de demain

Mais qu'est-ce que c'est, au juste, un maker ?

"C'est une personne très polyvalente, en somme l'artisan de demain. Il fabrique rapidement, avec de nombreux outils et des matières différentes", souligne Isabelle Laurent, cofondatrice de You factory, l'usine collaboratrice installée au pôle pixel qui coorganise l'événement.

Pour Maxime Vallet, patron de la startup Evotion et également coorganisateur de l'événement, le maker est "aussi une personne qui pense le monde de demain, dans ses composantes sociales, d'innovations et de caractères ludiques et pédagogiques".

Ainsi, l'événement regroupera stands de démonstration, ateliers de découverte, spectacles et conférences. Parmi les exposants présents - 80 % de passionnés pour 20 % de professionnels, il y en aura pour tous les goûts : le projet Sculptr, dans lequel un jeune de 17 ans présentera une imprimante 3D nouvelle génération ; la Love Box, une petite boite en bois révélant chaque jour un message à son conjoint ; ou encore, le Gamebuino, une console de jeu portable permettant de jouer et d'apprendre le code.

Redonner les moyens à chacun de créer

A travers ces ateliers, les organisateurs veulent "partager cet état d'esprit, à mi-chemin entre la tradition du faire soi-même et l'usage des nouvelles technologies", souligne Maxime Vallet. L'idée est de redonner les moyens de faire à une population variée, de toutes âges, qui veut (re)devenir actrice".

De nos jours, on fait de moins en moins avec nos mains. A l'école, on apprend des concepts mais on perd le savoir-faire de la fabrication. Cela peut permettre de remettre l'artisanat au goût du jour", assure le jeune dirigeant.

Au-delà d'interpeller le grand public sur ces nouvelles possibilités de création, cet événement vise à fédérer un écosystème lyonnais naissant sur cette thématique du "Maker mouvement". En effet, de nombreuses structures se sont créées ces deux dernières années à Lyon, comme la Paillasse Saône, un lieu qui se revendique de liberté, d'expérimentation et d'innovation citoyenne. Ou encore la Fabrique d'objets libres à Bron.

Devenir le fer de lance du mouvement

Ainsi, en proposant un événement de ce type, il est plus facile pour les acteurs de se rencontrer, et d'échanger sur leurs problématiques et bonnes pratiques, estiment certains protagonistes, et les pouvoirs publics. Ces derniers (métropole de Lyon, région Auvergne Rhône-Alpes), associés à des entreprises (Leroy Merlin, Sigfox) souhaitent soutenir ce mouvement. La vitalité d'un événement majeur sur la thématique peut en effet être le fer de lance pour la communauté, comme l'ont été les rendez-vous du Blendwebmix pour le numérique, ou le sIdO pour les objets connectés.

"Le plus important dans cette ambition, c'est le timing : il ne faut pas créer un événement majeur trop tôt afin de ne pas étouffer la communauté créative, mais aussi veiller à ce qu'il n'arrive pas trop tard", souligne Karine Dognin-Sauze, vice-présidente en charge de l'innovation à la métropole de Lyon.

Mais déjà, les organisateurs se projettent à 5 ans. Ils espéreront d'ici là que le "Mini" soit supprimé du nom du programme pour devenir une édition aussi importante que ce qui se fait dans le monde. Ça sera alors le moment, pour les enfants qui auront dessiné ce 28 mai les inventions de demain, de déterrer pour la 5e édition, la capsule temporelle qu'ils auront enterrée dans le parc de la Feyssine.

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Commentaire 1
à écrit le 26/05/2016 à 9:30
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Le lien vers L'ASSOCIATION "la fabrique d'objets libres" (Fablab de lyon/Bron) dans l'article renvoit vers le site de L'ENTREPRISE "la fabrique" située à Francheville (ébénisterie). Merci de remédier à cette erreur. Une référence à "fédérer l'éco...

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