Mental’O lutte contre les échecs de l'orientation

La startup basée à Annecy a mis au point une méthodologie singulière pour aborder l’orientation des jeunes au-delà de leurs résultats scolaires. En moins de deux ans, les fondatrices de Mental’O ont développé un réseau dans une vingtaine de ville en France et en Suisse. Il doublera d’ici la fin de l’année.
Mental'O aide les jeunes, et désormais les adultes, dans leurs choix d'orientation.

En finalisant dimanche dernier, leurs choix d'orientation sur le site des admissions post-bac, les futurs bacheliers ont mis un premier pied dans ce qui s'apparente à un parcours du combattant pour décrocher la formation qu'ils souhaitent. A la mi-juin, un premier verdict tombera, mais pour beaucoup il faudra attendre fin août pour savoir quel sera le sort qui leur est réservé. Et pour nombre d'entre eux, ce ne sera pas celui qu'ils espéraient.

L'an dernier, le ministère estimait qu'environ 7 000 lycéens n'avaient pas vu un de leur choix validé en fin d'été. Pour l'Unef, le compte n'est pas bon. « Ce chiffre ne prend pas en compte ceux qui ont abandonné, ni ceux qui ont fait un choix par défaut », raille le syndicat étudiant. Pour aider ces déçus à ne pas baisser les bras et les accompagner vers la formation qui leur convient, Armelle Riou et Marie Thévenet ont créé en 2014, Mental'O.

Regarder au-delà des notes

« L'orientation des jeunes est fondée sur les résultats scolaires. Le monde du travail est lui plus sensible aux compétences. Je me suis donc dit qu'il fallait s'intéresser à la personne au-delà de ses résultats scolaires pour déceler ses compétences et ses appétences », résume Armelle Riou.

Partant de cette idée, il lui a fallu plusieurs années pour mettre au point sa propre méthode permettant de déceler les motivations profondes, définir les compétences et discerner les domaines de prédilection des lycéens et des étudiants se retrouvant dans une impasse. « Nous avons défini des tests construits à partir de ceux qu'utilisent les psychologues, mais adaptés à la génération Y », explique la co-fondatrice de Mental'O. Une plate-forme intranet permettant de faire passer ces tests et de réaliser les bilans complète la boite à outil des « mentalistes ».

Mental'O

Les co-fondatrices de Mental'O.

Ces outils, déposés à l'INPI, servent de base au travail des équipes de Mental'O et leurs permettent de construire avec le jeune et parfois avec ses parents un parcours de formation adapté à son profil.

« Il s'agit d'être en permanence très au fait de l'évolution des formations et, bien sûr, des métiers, même si, chez Mental'O, nous préférons raisonner au niveau des fonctions et des secteurs d'activités plutôt que des métiers, une notion qui nous semble dépassée dans le vocabulaire des entreprises et du recrutement », estime Armelle Riou.

Le réseau des licenciés s'étoffe

Né sur les bords du lac d'Annecy, le réseau Mental'O compte déjà une vingtaine d'implantations en France, ainsi qu'en Suisse. Ce développement fondé sur le système de la licence de marque devrait s'accélérer.

« Nous visons une cinquantaine d'implantations d'ici la fin de l'année en France et dans les pays francophones», annonce Armelle Riou.

Rapide, la croissance de Mental'O n'en reste pas moins sélective, et surtout accessible. « Nos licenciés doivent obligatoirement avoir une expérience de l'entreprise. Par ailleurs, nous privilégions l'ouverture, curiosité d'esprit, la bienveillance, l'excellent contact avec les jeunes. Il n'est pas nécessaire d'être issu du secteur de l'orientation pour devenir "Mentaliste » », affirme la co fondatrice.

Convaincues que la tendance est à l'activité indépendante, ou à la pluri-activité, les fondatrices de Mental'O ont volontairement conçu une offre accessible. « Nous proposons des conditions d'adhésion particulièrement attractives. L'investissement à prévoir en année 1, est de l'ordre de 3 000 euros formation incluse. Il est généralement rentabilisé dans les six premiers mois », font-elles valoir.

Une offre nouvelle pour les adultes

Toutefois, pour assurer de meilleurs revenus à leurs « mentalistes » et répondre à une demande de plus en plus importante, le savoir faire de Mental'O va s'adapter aux adultes.

« Nous avons conçu des bilans d'orientation professionnelle qui vont au-delà du bilan de compétences. Il s'agit d'une approche qui apporte une fine connaissance de soi et des réponses concrètes car elle permet d'évaluer l'adéquation des projets professionnels au profil de l'individu. De plus, la démarche s'inscrit dans des délais courts et procure donc des résultats rapides et opérationnels », argumentent Armelle Riou et Marie Thévenet.

Entre le développement de nouveaux services et la multiplication du maillage territorial Mental'O devrait finir l'année sur un chiffre d'affaires de 150 000 à 200 000 euros et atteindre l'équilibre.

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