Equita Lyon joue la carte des startups innovantes

Un village de startups innovantes, oui mais dans un domaine de niche : le monde du cheval. Equita Lyon (150 000 visiteurs ; 2 000 chevaux) inaugure cette année son premier village de startups, au cœur d’un salon destiné au grand public. Malgré une tradition équestre bien ancrée, ces startups ont un pied dans la vague French Tech.
Le nouveau village de start-ups du pôle Hippolia regroupe 10 start-ups innovantes.

Cette année, le pôle de compétitivité normand Hippolia a vu grand : il a proposé de créer un village de 10 startsups innovantes dans le monde du cheval, en plein cœur d'Equita Lyon. Pour Audrey Aussibal, directrice du pôle Hippolia, l'aventure n'est pas un simple effet de mode :

"A travers les 150 adhérents du pôle, on s'est rendu compte que l'on avait 30% des entreprises qui existaient depuis moins de 3 ans. On s'est demandé comment mieux les accompagner, alors que le nerf de la guerre est pour elles de vendre".

60 % des startups présentes sont des entreprises de B to C

L'idée d'un village de startups a vite émergé, avec une originalité : la remise d'un prix, à la fois par l'avis du public et par des professionnels du secteur. La récompense : l'octroi d'un stand à son nom lors de la prochaine édition d'Equita, un prix qui sera remis dimanche matin. Les critères de sélection : être une entreprise de moins de trois ans, et n'avoir encore jamais exposé à Equita.

"Equita est un salon montant, et l'un des plus gros en France. C'est un salon B to C, mais en même temps, près de 60 % des startups présentes sont des entreprises de B to C", rappelle Audrey Aussibal.

L'essor du numérique dans l'équitation

La vague French Tech n'est jamais bien loin : parmi les 10 startups présentées, près de la moitié ont un rapport avec le numérique. Facebook des cavaliers avec le réseau social Horsealot, Trip'Advisor du monde équestre avec Horsee qui permet de réserver des cours d'équitation et des pensions, ou encore Bon Coin du cheval avec Preppy Sport qui propose un grand vide sellerie en ligne... Le numérique a investi le milieu équestre, souvent réputé pour ses traditions.

"Le numérique et les TIC sont une vraie tendance de fond, tout comme la santé. Le milieu du cheval a beaucoup évolué depuis cinq ans, avec l'essor des camions deux places, des selles en composite... Il y a eu une ouverture d'esprit aux nouvelles technologies", souligne Audrey Aussibal.

Elle cite en exemple Equisense, une startup qui a conçu un capteur connecté servant à faire le suivi des entrainements du cheval grâce à son smartphone. Ses trois cofondateurs se préparent à donner le coup d'envoi d'une campagne de crowdfunding de 50 000 euros sur KickStarter dès le mois prochain, pour une commercialisation du produit prévue en avril 2016.

"L'idée de développer un tel capteur était évidente pour nous car nous avions tous été cavaliers un jour, et remarqué que ce type de produits existait dans d'autres sports mais pas dans l'équitation", explique Idriss Boumaza, co-fondateur.

Capteurs connectés, applications, gestion en ligne

Avec une application gratuite et un capteur dont le coût est prévu à 300 euros (contre 70 % de réduction proposée lors de la campagne de crowdfunding), la startup suit un modèle mixte affectionné par les startups du numérique. "Nous sommes en lien avec l'écosystème French Tech de Lille, ce qui nous apporte un réseau, mais aussi un label et du crédit", ajoute Idriss Boumaza.

Non loin de là, Horsee propose quant à elle le Trip'Adivsor du cheval. Une manière de permettre au public de donner son avis sur les clubs, et de réserver des cours en ligne.

"Notre force, c'est que nous proposons un outil de gestion en ligne aux clubs, pour seulement 30 euros mois", précise Camille Jaloux, chargée du contenu numérique chez Horsee.

Afin de gérer les avis négatifs, Horsee demande à ses utilisateurs de remplir un profil très complet, sans quoi elle supprime les commentaires diffamatoires ou non étayés.

Le défi de l'innovation pour le milieu équestre

"On voit dans le milieu du cheval qu'on ne peut pas juste copier-coller une idée de différents marchés, on a encore beaucoup de clubs qui fonctionnent avec un tableau noir pour noter les noms des cavaliers et de leurs montures. Le fait de nous laisser nous occuper de la gestion pourrait les aider", avance Camille Jaloux.

Seul local de l'étape, le haut-savoyard Equibao propose quant à lui non pas du numérique, mais des produits de soin fabriqués 100% en France, à travers un nouveau réseau de diffusion où les cavaliers deviennent ses ambassadeurs.

"Nous nous occupons de la distribution des produits, mais fonctionnons avec un système de parrainages et de commandes groupées", explique Julien Cabirol, fondateur de la société.

Bien que concurrentiel, le marché du soin pour chevaux reste pour lui une aubaine "car il est composé d'une clientèle qui est déjà constituée, et qui est intéressée par la nouveauté".

Pour toutes ces startups, qu'importe le service ou le produit développé, le défi reste double : arriver à se faire connaître du grand public, et trouver des financements :

"En cela, le pôle Hippolia permet également aux startups de se rapprocher de fonds d'investissements. Ce sont souvent à la base des fonds spécialisés dans des domaines comme les TIC, la chimie ou la santé, qui ont un business angel avec une affection ou qui est touché par le marché du cheval", conclu Audrey Aussibal.

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