Cesame  : pour mieux comprendre le fonctionnement du cerveau

La plateforme interface sang/cerveau du Cesame de Lyon développe des modèles d'études pour améliorer le ciblage des substances médicamenteuses, en particulier les anticancéreux. Le laboratoire s'est dotée de nouveaux équipements inaugurés ce mercredi.
Plateforme Cesame

Parce que les toxines circulant dans le sang peuvent altérer son fonctionnement, le cerveau possède de redoutables sentinelles. Beaucoup reste à comprendre sur la manière dont fonctionnent ces barrières qui, dans certains cas, ont tendance à ne pas faire la distinction entre les cellules toxiques et les substances médicamenteuses.

Si bien que « selon les statistiques couramment évoquées, 2 % seulement des molécules pharmacologiques potentiellement intéressantes sur les neurones traversent ces barrières », explique Jean-François Ghersi-Egea, directeur de la plateforme Interface sang/cerveau du Cesame (Institut Français cerveau et santé) de Lyon. Celle-ci, opérationnelle depuis 2000 a obtenu des moyens supplémentaires (1,1 million sur 5 ans de l'Agence nationale de la recherche) pour s'équiper entre autres, de nouveaux matériels inaugurés ce mercredi.

Trouver des parades

L'enjeu de cette plateforme de R & D employant quatre personnes, est précisément de mettre au point de nouveaux modèles d'études destinés aux laboratoires pour qu'ils imaginent des parades afin que les anticancéreux, en particulier, pénètrent sélectivement dans les tumeurs cérébrales. Ces modèles peuvent être de trois natures : ex vitro (à partir de cerveau de primates non humain ou des tissus post mortem), in vitro (cultures cellulaires) et in vivo (chez l'animal en développement tel un raton à la naissance). Une des questions posées est de voir comment se protège le cerveau du nouveau né sachant que pendant longtemps il était supposé ne pas avoir ces fameux filtres.

Des sauts technologiques

Le Cesame - ses actions ont été officiellement lancées début 2013- possède quatre autres plateformes : compréhension des signaux cérébraux (pour analyser l'épilepsie pharmaco-résistante), ingénierie cellulaire, imagerie anatomique et fonctionnelle cérébrale et neuroimmersion pour la rééducation fonctionnelle. Elles sont ouvertes  à toute la communauté neuroscientifique pour des projets collaboratifs. Les travaux menés au sein du Cesame ont d'ores et déjà permis des avancées importantes : amélioration de la sécurité de la chirurgie de l'épilepsie ou encore de la "remédiation" cognitive chez des personnes ayant souffert de lésions cérébrales (AVC) etc.

« Ce sont des progrès palpables et des sauts technologiques. En ce qui concerne les greffes de cellules souches pour les transformer en cellules efficaces pour le traitement du Parkinson, nous sommes encore très en amont », observe François Mauguière, président de la Fondation Neurodis gérant le Césame.

L'horizon se situe à  « 5 voire 10 ans ».

Un neurocampus en 2017

En 2017, toutes les équipes du Césame seront réunies dans le neurocampus bâti sur un terrain de l'hôpital du Vinatier, au niveau du pôle hospitalier Est. Le financement de la phase 2 du projet immobilier est inscrit dans le cadre du contrat de plan Etat/Région 2015/2020 à hauteur de 6,7 millions d'euros. L'ensemble totalisera 6000 mètres carrés. La Fondation Neurodis accompagnent un réseau de 800 chercheurs et cliniciens en Rhône-Alpes-Auvergne travaillant sur les maladies neurologiques : épilepsies (touchant 480.000 personnes en France), AVC (150.000 nouveaux cas par an), Parkinson (200.000), scléose en plaques (600.000) et d'autres.

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