Banque de France : l'avenir de l'imprimerie à Chamalières incertain

Après les billets de 5 et de 10 euros, le nouveau billet de 20 euros a été présenté mardi à la Banque de France. Il sera mis en circulation ce mercredi. Une bonne opération pour les deux sites auvergnats de fabrication de billets, en attendant un plan de modernisation pour fin 2016 avec peut être, à la clé, la fermeture de l'imprimerie historique.
L'imprimerie de la Banque de France à Chamalière a déjà produit 2 milliards de coupures

A partir d'aujourd'hui, les nouveaux billets de 20 euros vont envahir les porte-monnaie. Mais les Français ne le savent pas toujours, une grande partie d'entre eux sont nés en Auvergne. Sur 4,3 milliards de coupures produites par quatre papetiers et sept imprimeurs, presque la moitié provient de la papeterie de Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme) et des imprimeries historiques de la Banque de France de Chamalières, distantes de quelques kilomètres.

"Nous avons fabriqué quelque 2 milliards de coupures, soit 44% du volume total émis", s'enorgueillit Erick Lacourrège, le directeur général de la fabrication des billets.

Une énorme commande qui prouve encore tout le poids des deux sites auvergnats dans la stratégie de la Banque de France.

"Il va falloir moderniser notre site"

Pourtant nul ne sait encore à quelle sauce vont être mangés les 930 salariés auvergnats. Un projet est, en effet, à l'étude depuis plusieurs mois. Mais il vient, une nouvelle fois, d'être repoussé à la fin 2016. L'hypothèse de fermer le site historique de l'imprimerie de Chamalières (ouvert en 1917) est sérieusement envisagée. Elle serait alors transférée à Vic-le-Comte, à seulement 25 kilomètres de là, où est implantée la papèterie de la Banque de France.

"Nous avons une réserve foncière importante sur ce site et nous savons qu'il va falloir moderniser notre imprimerie, poursuit Erick Lacourrège. Mais ce sont des décisions très lourdes à prendre en terme de coût. Il faut s'accorder temps de la réflexion".

Et pour cause ! La facture d'un tel investissement s'élèverait entre 200 et 250 millions d'euros, selon les scénarios.

Pour l'heure, trois hypothèses sont en concurrence. La construction d'une nouvelle usine à Vic-le-Comte, et le transfert d'activités à l'horizon 2022 ; une restructuration lourde du site de Chamalières pour l'adapter aux exigences industrielles de rentabilité. Enfin troisième solution poursuivre le rythme actuel avec les seuls investissements inscrits au plan triennal avec l'idée de reposer la question du déménagement dans un délai de cinq à dix ans.

La CGT réclame le billet de 1 euro

"Quelque soit le scénario retenu, le nombre d'emplois ne sera pas impacté", promet Erick Lacourrège.

Pourtant, les syndicats voient rouge. S'ils sont d'accord avec le principe de moderniser les sites pour être plus compétitif, ils craignent, à terme, des dégâts pour l'emploi.

" La vraie question est celle du niveau d'activité, de l'emploi et du statut des salariés. Effectivement, un transfert dans une usine neuve à Vic-le-Comte, de plain-pied, sans une augmentation des activités et du plan de charge, serait désastreux pour l'emploi", assure la CGT.

Le syndicat continue de militer inlassablement pour la création d'un billet de 1 euro.

"C'est toujours une priorité pour nous. Nos estimations situent l'augmentation du plan de charge qui en découlerait pour l'imprimerie serait comprise entre 500 millions et un milliard de billets par an. Cette création a d'ailleurs été votée par 370 députés européens de vingt-cinq pays différents au Parlement de Strasbourg, le 25 octobre 2005".

En 20 ans, le nombre de salariés de la Banque de France en Auvergne est passé de 2000 à 930, dont 700 à l'imprimerie. Entre temps, la production de billets a été multipliée par deux.

Lire aussi : Comment le nouveau billet de 20 euros dissuadera les faussaires

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Commentaire 1
à écrit le 25/11/2015 à 14:37
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Une sortie de l'euro ne pourrait être qu'une bonne nouvelle! Comme dans bien d'autres domaines...!

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