Euroglass, seul fabricant tricolore de surfaceuses à glace pour les patinoires, sera la vedette de la soirée de Place d'Echange, ce mercredi. Pour cause, il a été le premier à avoir été coté, en avril dernier, sur ce marché sollicitant le financement régional de proximité.

 Processus en rodage

« D'emblée, je me suis dit que c'était bien. Il y a un comité de sélection indépendant, des contrôles externes. Et tout ceci reste adapté à une société de notre taille », témoigne Eric Bouiller, Pdg de cette entreprise de 12 salariés sise à Barraux, en Isère. « Nous visions une levée de cash de 1,1 million. Nous en avons obtenu 0,6 million. Nous ferons donc notre augmentation de capital en deux temps, en cédant, en tout, 20 % des actions ».

En rodage, le processus a pris un peu plus de six mois et pour apporter les garanties nécessaires la SAS d'origine a été transformée en SA. L'argent collecté a servi pour l'essentiel à lancer, en mai dernier, la co-entreprise industrielle et commerciale installée au Canada, avec un partenaire local. Ainsi, Euroglass s'est ouvert la porte du plus gros marché mondial estimé à 12.000 patinoires. Son rythme actuel de 25 machines construites par an devrait atteindre 75 ou 100, à terme. L'exportation assure près de 80 % de ses ventes : 2,2 millions d'euros et un résultat net de 340.000 euros, pour le dernier exercice clos fin mars 2014.

Première entreprise cotée Euroglass fabrique des surfaceuses à glace. Crédit DR

Un forfait de 30.000 euros

Processium et 1001 repas, deux sociétés lyonnaises, devraient être les prochaines à franchir le pas. La première, dirigée par Pascal Rousseaux, est experte dans le génie des procédés industriels, et membre actif d'Axelera, pôle de compétitivité chimie et environnement. La seconde, fondée par Jean-Frédéric Geolier, s'est positionnée sur le segment de la restauration collective en créant un concept gastronomique. L'intérêt des entreprises pour Place d'Echange est réel. « Nous avons reçu une quinzaine de demandes sérieuses et pré filtrées. Notre objectif est de finaliser 4 cotations, cette année. Et d'en admettre 40 à 50, en vitesse de croisière », indique Philippe Valentin, vice président de la CCI de Lyon et président de Place d'Echange.

Cette dernière s'adresse à des entreprises de 4 à 5 ans d'âge, totalisant 1 million de chiffre d'affaires minimum (pour ne pas exclure les sociétés de service) et entre 400 000 et 500 000 euros (ticket moyen) de liquidités. L'entreprise candidate acquitte un forfait de 30 000 euros (plus un pourcentage sur les fonds récoltés) correspondant aux études et formalités nécessaires pour déterminer la valorisation (réelle et non future) et rédiger le prospectus limité à 20 pages.

Sept ans de préparation

Place d'échange, aujourd'hui une structure associative, remonte à loin. « C'est une idée qui a commencé à germer il y a 17 ans. Cela fait 7 ans que nous travaillons à bâtir le dispositif car il s'agit d'une première nationale et peut-être européenne. Nous l'avons lancé avec un an de retard sur le calendrier initial pour être bien prêts », rappelle Philippe Valentin. Cette bourse « a été élaborée par les chefs d'entreprise pour les entreprises ».

La CCI de Lyon, de Rhône-Alpes et le Conseil Régional y ont investi quelque 600 000 euros, en frais divers, notamment d'ingénierie. Il a fallu négocier avec l'AMF (autorité des marchés financiers), les consultants, choisir l'opérateur boursier, en l'occurrence Alternativa. Il assure la mise œuvre des levées de fonds auprès de fonds d'investissement régionaux, business angels, voire même des PEA-PME. D'ores et déjà la CCI du Grand Lille s'apprête à adopter ce système de financement destiné à pallier la difficulté que peuvent rencontrer certaines entreprises à faire financer leur projet par les banques.