La Caisse d'Epargne Rhône-Alpes à l'heure de la spécialisation

Longtemps envisagée, la fusion entre la Caisse d'Epargne Rhône-Alpes (CERA) et son homologue de Loire Drôme Ardèche est désormais enterrée. Touchée mais loin d'être coulée, la CERA multiplie les projets de développement avec un axe fort : innover, se positionner en spécialiste pour s'imposer comme un tiers de confiance pour les clients.

Cette fois, le doute est levé. La Caisse d'Epargne Loire Drôme Ardèche et la Caisse d'Epargne Rhône-Alpes (CERA) ne se rapprocheront pas. Telle est la décision de la première, qui a voté contre ce projet.

"La CERA y était favorable. Il présentait de nombreux avantages pour répondre aux enjeux nouveaux imposés par la réglementation et aurait permis de mettre en place des synergies, nous regrettons donc cette décision, mais nous poursuivons notre trajectoire et notre banque est prête pour affronter les défis sur ces cinq prochaines années", a expliqué Yves Toublanc, président du conseil de surveillance, lors de la présentation des projets 2017.

Des agences spécialisées

Pour "relever les défis", la CERA mise notamment sur la création d'agences dédiées à des secteurs d'activité. Le lancement de l'agence "montagne", il y a 5 ans a en effet prouvé sa pertinence en apportant une véritable valeur ajoutée aux acteurs publics et privés de la montagne, l'idée est donc de dupliquer ce modèle.

"Nous ouvrirons, le 1er avril à Lyon, une agence santé et une agence économie sociale et solidaire", a annoncé Didier Bruno, membre du directoire.

Deux secteurs sur lesquels la CERA revendique d'être déjà "très impliquée" et dont elle pressent des besoins nouveaux et donc un potentiel d'affaires important. "Il faut que nous allions plus loin pour accompagner ces éco-systèmes", affirme Didier Bruno.

Lire aussi : Stéphanie Paix (Caisse d'Epargne Rhône-Alpes) : "Paris n'a pas le monopole de la fintech"

Aller plus loin, c'est aussi ce qui guide la CERA dans la mise en place de "la saison 2 de l'agence montagne". D'ici quelques semaines, une nouvelle organisation verra le jour, avec un directeur qui devra apporter "une vision plus large du marché de la montagne".

L'objectif est de maintenir les équipes sur place, mais aussi de mobiliser les collaborateurs du siège afin d'apporter aux clients des conseils pointus pour les aider à réaliser leurs projets.

"Sur le territoire d'une même station de ski, cette approche permettra par exemple de rapprocher les intérêts de la commune, des offices du tourisme, du comité des sports, des professionnels et des entreprises", assure le membre du directoire.

Reste aussi un sujet qui mobilise fortement les équipes de la CERA : les fintechs. "Notre incubateur poursuit son chemin et nous réfléchissons à la création d'une plate forme de crowdfunding", indique la présidente de la CERA.

Un nouveau projet d'entreprise

2017 marquera un tournant pour la CERA dont le projet d'entreprise arrive à son terme. Cette année va donc être mise à profit pour définir le suivant qui ira jusqu'en 2020. "Nos collaborateurs seront largement impliqués dans cette démarche", promet Stéphanie Paix, présidente du directoire.

Les défis ne manquent pas, avec en tête la transformation digitale de l'entreprise déjà bien engagée. "Même si la digitalisation des relations s'accélère, la relation humaine reste fondamentale", insiste Stéphanie Paix qui estime que le cœur de métier des équipes de la CERA doit être celui "du rôle de tiers de confiance".

Pour gagner la confiance de ses clients, la banque mise à la fois sur des conseillers capables dans les agences d'endosser un rôle de généraliste pour analyser les besoins et sur des spécialistes qui prendront le relais pour apporter des réponses ciselées.

En parallèle, la CERA entend bien innover pour apporter toujours plus de services. Plusieurs expérimentations sont donc en cours sur l'augmentation des horaires d'ouverture des agences, une offre de services différenciés à travers par exemple des espaces habitat.

Autant de défis à relever au sein d'un environnement de plus en plus contraint. "La baisse des taux à un impact significatif sur nos revenus", explique la présidente du directoire sans dévoiler le PNB de 2016.

Le durcissement des contraintes réglementaires prévu pour 2018 sera aussi un virage délicat à négocier. Mais la CERA avance plutôt bien armée.  "Les retours des investissements que nos avons fait ces dernières années nous permettent d'anticiper une stabilisation de nos revenus pour 2017", estime Stéphanie Paix.

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