Euronext Paris : La Savonnerie de Nyons à la conquête du marché libre

Le petit fabricant de savons authentiques veut accélérer son expansion. Erwan Allée son propriétaire annonce céder 5 % de son capital en Bourse, dans un premier temps.

La Savonnerie de Nyons (Drôme) veut devenir grande. Erwan Allée, le fondateur de ce fabricant qui vise 1,4 million de revenus en 2016, a annoncé, ce mercredi, son introduction sur le marché libre d'Euronext Paris avec un premier fixing le 25 mai prochain, avec quelques mois de retard. Il s'agit d'une cession de titres : 5 % du capital, soit 11 275 actions, seront ainsi proposés au tarif unitaire de 13,30 euros. Ce qui valorise la société près de 3 millions d'euros soit près de 38 fois le résultat net prévisionnel 2016 (79 000 euros).

"Nous cherchons à savoir ce que la société vaut sur le marché. Ensuite nous pourrons greffer une augmentation de capital. Le prix est modique", estime Louis Thannberger, conseiller du dirigeant.

Aux dires de ce dernier, les investisseurs potentiels ne manquent pas. Alain Joffard, président du groupe lyonnais CGHR, gestionnaire d'hôtels, assure qu'il en fait partie.

Une cible en Normandie

Créée en 2012 en s'appuyant sur le savoir-faire d'un maître savonnier, La Savonnerie de Nyons (12 salariés) a de l'ambition. Son patron envisage un million d'euros d'investissements dans les deux ans à venir. Il est en quête d'un emplacement pour ouvrir un magasin pilote (environ 50 mètres carrés) à Lyon, dans la Presqu'île, en 2017.

"Ensuite nous attaquerons un système de franchise", espère Erwan Allée.

De plus, il convoite une savonnerie normande qui réalise 1,8 million de vente dont 600 000 en dehors de France.

"Ils sont présents dans les pharmacies, les Relais H et ne disposent pas d'outil de production. C'est une cible parfaite", savoure-t-il.

Reste à convaincre le propriétaire, âgé de 83 ans et très attaché à son affaire. La solution pourrait passer par un échange de titres.

 Du vintage made in Provence

Pour frayer son chemin dans ce métier où la guerre des prix fait rage, La Savonnerie de Nyons abat la double carte du "made in Provence, et du vintage".

"A Nyons il y a une vraie histoire du savon liée aux oliviers et nous nous attachons à ce terroir", s'émerveille Erwan Allée.

Les produits (quelque 500 références) sont notamment mis en valeur dans de petites boites en métal, dont les décors originaux sont l'œuvre d'artistes locaux. La société conçoit ses propres recettes à partir d'ingrédients divers dont elle garantit une sélection rigoureuse auprès de producteurs locaux : beurre de karité, lait d'ânesse bio acheté en Aveyron, lavande, herbes aromatiques.

Galeo

Le fabricant diffuse ses savons et autres produits cosmétiques "pur végétal" dans des boutiques, chaines de magasins ou encore spécialistes des cadeaux d'affaires. Il revendique un taux d'exportation de 60 % en Amérique, Australie, Hong-Kong etc.

"Cette semaine nous sommes entrés en Ukraine, au Kazakhstan", glisse le dirigeant.

Ce quadragénaire a précédemment occupé le poste de directeur export du "Clos d'Aguzon" avant de fonder, en 2001, Galeo Concept. Une société, elle aussi nyonsaise et positionnée dans les produits de bien-être et senteurs, qu'il a vendue en 2013 après son entrée en Bourse, un an auparavant.

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