Le capital investissement se porte bien. Siparex, qui emploie aujourd'hui 100 collaborateurs, a signé une année 2015 d'autant plus conforme à ses ambitions que le groupe lyonnais s'est offert XAnge Private Equity, en mai dernier.

Ainsi, le total de ses investissements a atteint 148 millions d'euros, en augmentation de 20 % par rapport à 2014. Le volume de ses cessions s'est élevé à 200 millions d'euros, en hausse de 56 % (21 % hors XAnge). En matière de collecte, Siparex annonce avoir levé 243 millions et affiche, à ce jour, 1,5 milliard de fonds sous gestion.

Plan stratégique 2020

"Les liquidités disponibles sont abondantes et les taux de l'argent sont bas, avec une maturité de la dette qui s'est allongée à sept ou huit ans. Cela génère du flux. Mais cela provoque aussi une hausse sensible de la valorisation des entreprises. Et parfois nous renonçons à des opérations trop chères. À ce stade, je ne parlerai pas d'un phénomène de bulle."

Ce contexte favorable décrit par Bertrand Rambaud, président de Siparex, continue de stimuler la compétition dans ce métier qui, par ailleurs, se concentre. D'où le changement de taille, assorti d'une évolution de l'organisation, amorcé en 2015 par Siparex dans le cadre de son plan stratégique à horizon 2020.

Fonds digital

En achetant 80 % de XAnge PE auprès de La Poste (restée actionnaire à 20 %), Siparex a fortement renforcé son pôle dédié aux nouvelles technologies et désormais regroupé sous la marque XAnge.

"Ils ont un vrai savoir-faire dans le digital qui touche toute l'économie. Leur ADN est différent du nôtre", se réjouit Bertrand Rambaud.

Pour  doper les interventions en la matière, le groupe s'est fixé pour objectif la constitution d'un fonds numérique de 80 à 90 millions d'euros auquel la Poste souscrirait pour 20 millions d'euros, environ.

ETI  vertueuses

En ce qui concerne le "midmarket", à savoir les PME et ETI, les tickets unitaires moyens se situent désormais autour de 25 millions, voire 30 millions d'euros. Siparex vante, sur ce segment des entreprises, un portefeuille de qualité et met en avant, en particulier, les 41 acquisitions réalisées en quatre ans par les 27 ETI que le groupe accompagne depuis 2007.

Le fonds mezzanine, une diversification qui vient compléter son offre de financement long terme, est, lui, à la tête de 85 millions d'euros. Les deux premiers investissements, d'un montant conjoint de quatre millions d'euros, ont été réalisés dans deux sociétés. Et en 2016 l'équipe, qui passe à trois personnes, va déployer les capitaux.

Un FRI insuffisamment doté

Enfin les fonds régionaux gérés par Siparex se sont accrus, l'an dernier, de 180 millions d'euros, dont 60 millions venant de XAnge.

"La France des régions est une vraie force", confirme Bertrand Rambaud.

Celui-ci estime insuffisant la puissance de frappe du FRI (fonds régional d'investissement Rhône-Alpes étendu à l'Auvergne), initié par la Région en 2011. Doté de 30 millions d'euros il cible les sociétés principalement industrielles de 1 à 50 millions d'euros de chiffre d'affaires.

"Ce FRI génère un effet de levier supérieur à trois. On peut affirmer qu'il a pris sa place", analyse Denis Rodarie, président de Siparex Proximité.

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