Villeurbanne : une étude pointe la discrimination pratiquée par des banques

Une étude commandée par la ville de Villeurbanne et rendue publique en présence du défenseur des Droits, Jacques Toubon, met en lumière l'existence de discriminations dans l’accès aux prêts bancaires.
Jacques Toubon (centre), Défenseur des droits, a apporté son soutien à l'étude commandée par la Ville de Villeurbanne.

La ville de Villeurbanne avait commandé à l'institut ISM Corum une étude sur les discriminations à l'œuvre lors d'une demande de crédit bancaire. L'intention n'était pas de pointer du doigt, mais de contribuer à la reconnaissance du problème pour y remédier, selon Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne.

Le maire ainsi qu'Agnès Thouvenot, adjointe en charge de la lutte contre les discriminations et de l'égalité femmes-hommes ont présenté au public les résultats ce jeudi 21 septembre, en présence du Défenseur des droits, Jacques Toubon. Le constat est édifiant.

Inégalités de traitement

90 tests de discrimination ont été menés dans 63 agences bancaires de Villeurbanne. Des personnes au profil rigoureusement similaire, à l'exception de  "l'origine ethnico-raciale supposée", se sont présentées pour solliciter un prêt immobilier ou un prêt à la création d'entreprise. L'étude a mis en évidence des inégalités de traitement résultant de pratiques discriminatoires à plusieurs niveaux de la demande de prêt.

"Si la relation clientèle est engagée avec l'agence bancaire, le client d'origine étrangère est non-seulement reçu moins longtemps en entretien mais il obtient moins d'informations, moins de conseils sur la durée du prêt, le montant maximum à emprunter et n'obtient presque jamais une simulation là où le client supposé sans origine migratoire dispose de tous les éléments d'informations, de conseils et d'accompagnement", souligne Jacques Toubon, défenseur des droits. "Le test démontre également que pour obtenir un prêt pour une création d'entreprise, la discrimination à l'égard des femmes est très présente".

"Ceux qui subissent les discriminations peuvent voir le cours de leur vie changer. Et ceux qui discriminent sont hors-la-loi", insiste Jean-Paul Bret.

Informer, renforcer la formation au personnel d'accueil et sensibiliser le grand public : le Défenseur des droits a rappelé que les pistes pour faire évoluer les pratiques des établissements bancaires existent.

Citée par Reuters, la Fédération bancaire française (FBF) a reconnu que "si certains cas de discrimination étaient avérés, nous ne pourrions que les condamner vigoureusement". Mais elle a aussi dénoncé "l'approximation de la méthode et la grande imprécision des résultats", qui ne concernent que quelques agences selon elle.

Lire aussi : La discrimination, une aberration économique !

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