| Article mis à jour à 16 h 35 |
Inquiets quant à la pérennité de leur emploi, les salariés de l'usine Carbone Savoie de Vénissieux entamaient, mardi, leur 9e jour de grève. En effet, Rio Tinto, l'actuel propriétaire anglo-australien, envisage une cession au fonds de retournement Alandia Industries, spécialisé dans la reprise d'entreprises en difficultés. "Un gâchis de moyens et de potentiels", juge Pascal Miralles, délégué syndical central FO, qui prédit la fermeture de l'établissement d'ici trois à quatre ans si la cession est actée.
Spécialisée dans la fabrication des cathodes en carbone et en graphite, Carbone Savoie emploie actuellement quelque 450 salariés sur les sites de Vénissieux (Rhône), son siège social, qui compte 120 salariés, et de Notre-Dame-de-Briançon (Savoie).
Le projet de cession n'apporte aucune garantie, selon l'intersyndicale CGT, FO et CGC :
"Aucun projet industriel n'a été présenté au personnel. Les niveaux d'investissement dérisoires programmés ne seront pas suffisants pour assurer la pérennité et le développement de l'usine", dénonce-t-elle dans un communiqué.
À l'issue d'un CHSCT extraordinaire mardi, la saisine pour "défaut d'information" du Tribunal de Grande Instance a été votée, nous confirme Pascal Miralles, délégué syndical central FO.
Prime de cession
Une manifestation de soutien a réuni plus de 250 personnes devant les locaux de l'usine de Vénissieux ce lundi 8 février. Devant cette mobilisation et face à un mouvement de grève qui s'endurcit, Alandia Industries doit présenter son plan de reprise ce mercredi sur le site savoyard.
"Il s'agit d'un projet bâclé qu'il nous faudra du temps pour étudier. On ne quitte pas un groupe doté d'une réelle capacité d'investissement tel que Rio Tinto pour adopter le modèle de gestion d'une PME que nous propose Alandia", poursuit Pascal Miralles
Un plan dans le cadre duquel duquel les grévistes réclament une prime de cession de 10 000 euros au géant minier.
Michèle Picard, maire PCF de Vénissieux a apporté son soutien aux salariés grévistes.
Alertée, Michèle Picard, maire PCF de Vénissieux, a apporté son soutien aux salariés grévistes. Il faut "qu'une solution pérenne soit trouvée pour maintenir l'activité du site et préserver tous les emplois", indique-t-elle dans une lettre adressée le 4 février au préfet de région Michel Delpuech. Elle déplorait alors que "la direction reste muette quant aux conditions de reprises de ce patrimoine industriel vénissian".
Une délégation doit être reçue au ministère de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique le mardi 16 février. "Le gouvernement doit intervenir", martèle l'intersyndicale. Dans l'intervalle, un entretien avec le cabinet d'Emmanuel Macron est prévu ce mercredi soir.
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