Ah si tout était aussi simple que de travailler ! Ce n'est pas le cas : il faut prendre des vacances ! Il faut y penser, les organiser et... les réussir ! Leur préparation est un des éléments de ma to do list qui a néanmoins tendance, de jour en jour, à régresser dans le classement. Ne vous méprenez pas : ce n'est pas que je ne les aime pas ! Néanmoins, je suis tellement passionnée par ce qui m'occupe le reste de l'année qu'il ne s'agit plus d'un élément central dans ma vie. Si son sens se résumait à prendre seulement des vacances, alors celle-ci n'aurait plus de sens. Ça l'a été. Quand j'étais salariée.

L'impression de travailler uniquement pour pouvoir payer le fait d'arrêter de travailler. Mais quand on aime passionnément son travail, les vacances ne deviennent plus une priorité. « Le secret du succès est de faire de ta vocation tes vacances » (Mark Twain). Le secret du bonheur aussi.

Elles enrichissent le cortex

Les vacances sont faites pour se "vider la tête" et récupérer des forces. Du moins, c'est le sens qu'on leur en donne. Mais pourquoi me vider la tête de choses qui me passionnent ? Pourquoi récupérer des forces alors qu'une bonne hygiène de vie au quotidien me semble bien plus importante ? Je ne dors ni mieux ni moins bien en vacances.

En revanche, je dois reconnaître qu'elles sont une formidable occasion de lectures. De découvertes de cultures étrangères magnifiques. Les vacances correspondent davantage à du développement personnel. Elles vident les poches, mais enrichissent le cortex. Elles sont ainsi l'occasion de se rendre compte de l'immense chance que nous avons de pouvoir vivre librement en France, de penser, d'agir, d'être en sécurité, de pouvoir bénéficier d'une éducation pour tous. Nous vivons dans un pays merveilleux, pas idéal, juste merveilleux.

Faut-il les supprimer, les assouplir ?

Mais au fait, c'est quoi les vacances ? "Les mères de famille sont les seuls travailleurs qui n'ont jamais de vacances", soulignait Anne Morrow Lindbergh, aviatrice et écrivaine. Et les mères de famille actives vivent au quotidien ce que l'on peut appeler une double journée ! Une meilleure répartition femmes-hommes des tâches domestiques et voilà la moitié de la population qui peut, aussi, prendre des vraies vacances !

Alors faut-il plus ou moins de vacances ? En tant qu'entrepreneure, j'ai la liberté de fixer moi-même le curseur de leur tempo et de leur durée. Liberté, certes précieuse, mais trompeuse : satisfaire mes clients,  vivre mes passions, augmenter mon chiffre d'affaires, les raisons sont nombreuses d'en poser peu. "15 % des patrons risquent le burn-out" titrait récemment L'Obs. Aussi, pour ne pas devenir mon pire ennemi, je m'impose des garde-fous donc, je fais le choix de partir. Le faire est avant tout une question de posture intérieure. Ma force c'est d'arriver mentalement à couper du monde professionnel. Pas d'ordinateur, ni appels, plus de charge mentale.

Prendre des vacances, c'est partir et non fuir. Un moment de ressource intellectuelle et corporelle. Plus qu'une question de durée, il faut s'interroger sur leur intensité : j'ai remarqué que certains week-ends me ressourçaient autant qu'une semaine de vacances. Ce que les scientifiques ont prouvé démontrant qu'une semaine de vacances suffit à nous requinquer aussi bien moralement que physiquement. Ne le dites pas à votre patron, mais c'est bon à savoir non ?