Innover, "c’est apprendre à se tromper"

Primé par le MIT Technology Review en 2015 pour son projet collaboratif Bionicohand, Nicolas Huchet est le cofondateur de My Human Kit et le président d’honneur des Innowards d’Acteurs de l’économie - La Tribune. Victime d'un accident du travail en 2002, il est amputé de l'avant-bras à 18 ans. Dix ans plus tard, il se lance alors dans la fabrication de sa propre main robot. Pour lui, l’innovation trouve ses racines dans la capacité à remettre en question l’ordre établi, à embrasser l’échec, à tirer le meilleur parti des pires contraintes... avec pour seule finalité : améliorer, encore et toujours.

L'innovation. Elle est économique quand elle améliore le business, sociale quand on lui donne du sens, frugale lorsqu'elle facilite la vie avec peu de moyens, technologique quand elle change les humains, positive quand elle les élève ou les rapproche....

Elle nous dérange car elle bouscule nos habitudes...

Innover. C'est faire preuve d'imagination, d'originalité en se projetant  dans l'inconnu: rêver, être créatif...c'est comme l'art, inventer sans chercher à savoir si c'est utile ou non. C'est une très bonne manière de bousculer des lignes en proposant de nouvelles façons de faire, c'est un moyen qui permet d'exprimer sa personnalité.

Ecouter et avancer ensemble

C'est prendre le risque de se dire : "je n'ai peut-être pas raison, et si je me remettais en question ?"

C'est ce qui freine beaucoup d'entre nous malheureusement, en basant nos certitudes sur des expériences sans laisser la place aux nouvelles idées. Celles qui permettent d'apprendre sur soi et sur les autres dans le but d'innover sur sa propre façon de penser.

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C'est écouter plutôt que d'imposer, respecter et avancer ensemble. Mais on ne le voit pas assez, dommage. Trop souvent, on pense que le mieux est l'ennemi du bien car "ça fonctionne déjà très bien comme cela". Plus on a peur du changement, moins on innove, moins on innove moins on prend de risque et moins on apprend. L'humain est fait pour apprendre, pas pour dominer.

S'appuyer sur les contraintes

D'un point de vue général, c'est apprendre à se tromper : "I've learned so much from my mistakes, I think i'll make another" (ndlr : "j'ai tellement appris de mes erreurs que je crois que je vais en faire une autre"). C'est la fameuse "école de la lose" (école de l'échec), celle que l'on retrouve dans les fablabs, qui nous rend humble et nous fait apprendre bien plus que la réussite. Plus on essaie, plus on apprend, meilleur on devient et plus on innove.

C'est également l'expression du mécontentement : la contrainte sollicite l'imagination. Plus c'est difficile, moins c'est atteignable, plus on cherchera de solutions... innovantes, pour arriver à nos fins. Exemple : malgré les multiples systèmes de sécurité dans les centres pénitenciers, les prisonniers finissent par s'échapper.

Finalement, innover c'est facile car on le fait tous les jours, mais ce n'est pas une fin en soi, ce n'est même qu'un début car maintenant il faut "améliorer".

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Vous aussi, participez au débat. Soumettez vos questions en commentaires.

Elles seront abordées lors de la 1e édition des Innowards proposés par Acteurs de l'économie - La Tribune à l'Imperial Palace d'Annecy, le 27 octobre 2016 à partir de 18h00.

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