Le plan emploi ou une chance pour faire société

La progression dramatique du chômage depuis 2012 - plus de 2 millions de chômeurs - affecte plus particulièrement les jeunes sans qualification. La cohésion sociale est en souffrance, au risque d'une rupture. Mais le plan emploi présenté par François Hollande, en associant les régions, pourrait créer une dynamique renouvelant l'exercice de la démocratie.

Le Président de la République a présenté lundi 18 janvier devant le Conseil Économique, Social et Environnemental, un "plan emploi" accompagné d'un vaste plan de formation concernant 500 000 chômeurs et d'une relance de l'apprentissage.

Vers un renouvellement de l'exercice de la démocratie

Les Régions sont non seulement appelées à participer à ce plan au titre de leurs compétences, mais sont aussi invitées à mettre en œuvre toute expérimentation facilitant le retour à l'emploi. À relever ce défi par l'imagination, les nouvelles instances régionales trouveront une dynamique renouvelant l'exercice de la démocratie. Une attente à cet égard se fait jour.

Des voix se sont élevées précisant que les Régions ne sauraient être la "roue de secours" du gouvernement ; l'heure n'est-elle pas venue d'entendre l'appel au secours de ceux qui perdent pied, pour ne point trouver place dans la société?

Lire aussi : Laurent Wauquiez contre le plan de formation de François Hollande

Les dernières élections ont souligné la colère d'une partie de l'électorat. Il convient de la prendre en compte si nous ne voulons pas que la grave crise de l'emploi entraîne une révolte que l'urne ne pourra pas contenir ; le danger social a été suffisamment souligné pour qu'il ne soit pas rappelé.

Avec un humour quelque peu grinçant, il a été rapidement écrit que ce vaste plan pour l'emploi sauvait celui du Président. L'enjeu est celui de la mobilisation de tous les acteurs économiques, sociaux et culturels pour donner chance à l'intérêt général.

La contribution de l'économie sociale et solidaire

La création de l'emploi ne permet pas de s'avancer dans l'aveuglement de ses propres attentes, trace d'une cécité dénoncée avec la crise des élites ne parvenant pas à voir les drames, ni davantage à trouver des réponses aux fins d'éloigner les violences que le corps social ne supporte plus.

L'économie sociale et solidaire, dans ce vaste défi, apportera sa contribution. Il est grand temps que l'épargne mobilisée pour cette nouvelle forme d'économie ne soit plus considérée comme une niche fiscale, mais comme un investissement opérant cette réhabilitation du social et de l'économie. Qui n'en éprouve pas la nécessité et l'urgence.

Ériger le logement en cause nationale

L'épargne salariale solidaire a créé de réelles ouvertures ; il convient qu'elle soit prolongée par l'assurance-vie non point en la captant, mais en l'orientant sur des investissements dont l'impact social sera celui de la création d'emplois, à commencer par l'aide à la personne.

Que d'emplois sont susceptibles d'être trouvés dans la branche du bâtiment, les besoins sont considérables. Alors pourquoi le logement n'est-il pas érigé en cause nationale, pourquoi les mesures ne sont-elles pas prises pour éviter ces recours intempestifs mettant à mal l'offre d'un toit ?

Un toit pour tous, c'est un emploi pour beaucoup.

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