Entreprises et développement numérique : de nouveaux risques ?

La place croissante du numérique, que certains qualifient de troisième révolution industrielle, engendre un impact majeur sur l'activité des entreprises. Et génère également de nouveaux risques. Par Antoinette Prost, directeur des relations Institutionnelles et des études marketing Axa Entreprises

Troisième révolution industrielle, transformation numérique : les mots fusent pour pointer cette évolution considérable des comportements due à la place croissante du numérique dans toutes les activités. Les chefs d'entreprise sont tous, à des degrés divers, concernés. Mais toutes les entreprises n'ont pas encore pris la mesure de cette transformation, de son impact sur leur activité et des risques qu'elle génère. On peut en l'occurrence évoquer deux types de risques.

Cyberrisque et mentalité des entreprises

  • Le premier réside dans la vulnérabilité des entreprises face au « cyberrisque ».

Qu'il s'agisse d'une attaque volontaire ou d'un accident, les conséquences pour l'entreprise peuvent être lourdes. À tel point, selon certaines études (source Clusif), que sept entreprises sur dix ne se remettraient pas d'une cyberattaque. Perte du fichier client, pire encore, divulgation (ou menace) de celui-ci, piratage, utilisation frauduleuse de données, etc., sont des situations de plus en plus fréquentes.

Dans le même temps, les systèmes de protection et de prévention s'améliorent. Mais, en la matière, l'entreprise doit toujours s'adapter aux changements induits par l'évolution de la technologie : plus les systèmes sont sécurisés, plus l'ingéniosité des hackers se développe.

La prise de conscience est de plus en plus grande, dans les entreprises, de l'importance de ce risque, mais la prévention ne suit pas toujours. Ainsi, dans le dernier baromètre Axa de leurs préoccupations, la moitié des chefs d'entreprise se disaient préoccupés par le risque d'une cyberattaque.

Les PME constituent une cible privilégiée pour les cybercriminels. Moins protégées que les grandes entreprises, elles sont également, dans un certain nombre de cas, une voie d'entrée vers de grands groupes, d'où leur « intérêt » pour un cybercriminel.

Face à ce risque, le chef d'entreprise doit d'abord procéder à un audit de ses systèmes et des points de vulnérabilité qui lui apportera des recommandations concrètes, pas nécessairement onéreuses, qui amélioreront sa protection. Axa, assureur d'une PME sur trois, a développé des partenariats avec des experts qu'il met à disposition de l'entreprise pour l'y aider.

Image et e-réputation

  • Le deuxième risque à évoquer, qui peut être lié au premier, est le risque d'image.

Les entreprises sont face à un changement profond des comportements des consommateurs. Libre expression et large diffusion en sont les mots clés. Tout le monde peut prendre la parole sur les réseaux. La diffusion en est infinie et incontrôlable. Cette opinion échappe à l'entreprise et celle-ci peut en être victime.Consommateurs critiques, clients insatisfaits, concurrents déloyaux : comment l'entreprise gère-t-elle son image dans ce contexte ?

S'ajoute le risque de réputation dès lors qu'il arrive un quelconque accident qui peut rejaillir sur la réputation de l'entreprise, quand bien même elle n'y serait pour rien. On se souvient de la crise de la viande de cheval. Nombreuses ont été les petites et moyennes entreprises du secteur agroalimentaire qui en ont gravement pâti alors même qu'elles n'avaient rien à se reprocher.

Dans ce contexte, on comprend bien que les chefs d'entreprise soient nombreux à s'en préoccuper : ainsi, près d'un sur deux (47 %) se dit inquiet de la survenance d'une crise médiatique. À la préoccupation, en cas de sinistre, de restaurer l'outil de production et de reprendre l'activité, s'ajoutent aujourd'hui la gestion d'une crise potentiellement médiatique et le risque d'image.

Là aussi, les grandes entreprises sont davantage armées : directions de la communication, cabinets d'avocats rompus à la gestion de crise. Les entreprises de taille moyenne le sont moins. L'assureur spécialiste de l'Entreprise peut apporter des réponses, sans surcoût. Ce type de service « crise majeure » permet à l'entreprise de disposer, dès la première heure du déclenchement d'une crise, d'une cellule de spécialistes (communicants, professionnels de l'assistance, juristes, etc.) capable de la gérer avec elle.

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