Rendre le travail "soutenable", un enjeu stratégique

L'allongement des carrières fait dorénavant partie de la réalité des entreprises. Ses impacts sont multiples : performance, diminution de l’absentéisme, motivation etc... Au delà du constat, comment s'organiser pour que les salariés travaillent motivés et en bonne santé tout au long de leur vie professionnelle? Par Christine Martin-Cocher, chargée de mission Aravis.

En consultant sa pyramide des âges, cette PME a réalisé que 25 % de ses salariés - dont les plus qualifiés - partiraient en retraite d'ici à deux ans. Dans cette autre entreprise, la multiplication des cas d'inaptitudes médicales a incité la direction à aller au-delà des aménagements de poste ponctuels pour amorcer une démarche de prévention de l'usure au travail. Que retenir de ces deux exemples ?

La question de l'allongement des carrières fait dorénavant partie de la réalité des entreprises. Elle peut avoir des impacts sur leur performance et croise des enjeux stratégiques (diminution de l'absentéisme, fidélisation des collaborateurs, maintien de l'engagement, etc.). Elle interroge, enfin, tous les acteurs : comment s'organiser pour que les salariés travaillent en bonne santé, compétents et motivés tout au long de leur vie professionnelle ?

Prévenir l'usure pour tous

Dans les faits, les entreprises sont déjà actives pour prévenir l'usure au travail. Les mesures mises en place se concentrent cependant sur le maintien dans l'emploi des salariés en difficulté (assouplissement des horaires après un retour d'arrêt maladie, aménagement technique de postes pénibles, etc.). Des actions nécessaires, mais insuffisantes pour empêcher que de nouvelles situations d'usure ne se déclarent. Incitées à agir (par la réglementation, les enjeux de performance, l'augmentation des risques psychosociaux, etc.), plusieurs entreprises de Rhône-Alpes ont initié des actions pour rendre le travail « soutenable ».

Les spécificités des mesures qu'elles ont adoptées visent l'anticipation et cherchent à agir avant que les processus d'usure ne s'installent. Elles s'adressent, dans ce but, à tous les salariés (jeunes, moins jeunes, seniors) : améliorer l'accueil et l'intégration des nouveaux, faciliter les montées en compétences à tous âges, accompagner les changements en associant les salariés concernés, améliorer les coopérations dans les équipes, anticiper les évolutions des métiers...

Des démarches prometteuses

De telles démarches sont prometteuses quand elles sont impulsées par la direction et déclinées à tous les niveaux de l'entreprise (dans les décisions stratégiques, le management, la gestion des projets, etc.). Elles présentent par ailleurs l'intérêt d'encourager les collaborations étroites entre les fonctions GRH et prévention des risques (préventeurs, HSE, QSE, etc.). Le travail de concertation entre ces deux catégories d'acteurs donne lieu à des actions innovantes en termes de gestion des parcours professionnels et de santé au travail - les deux principaux leviers à actionner pour garantir l'employabilité et prévenir l'usure tout au long de la vie professionnelle.

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Commentaire 1
à écrit le 06/03/2015 à 17:11
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C'est en France que l'on lit des articles ridicules comme ceux-ci. Qui pis est, ce genre d'article inspire les gouvernements de gauche ou de droite pour promulguer de nouvelles reglementations sur 'les risques psychosociaux' et autres fariboles qui v...

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